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Afrique, 1938. Moqué, trompé, humilié par tout le village, Lucien Cordier, policier veule et lâche, entre un jour dans une rage meurtrière.
Sa femme le trompe, les proxénètes le moquent, son chef l'humilie... Lucien, policier veule et lâche, sort brusquement de sa torpeur : il est temps de faire le ménage ! Une adaptation tonitruante de l'américaine série noire de Jim Thompson (1275 âmes) dans l'Afrique coloniale française. Un chef-d'oeuvre de Tavernier à l'arrière-goût célinien, porté par un casting exceptionnel.
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"(...) Ce Coup de torchon prend un malin plaisir à tout brouiller à l'intérieur, se présentant tantôt comme un film d'aventures, tantôt comm
"(...) Ce Coup de torchon prend un malin plaisir à tout brouiller à l'intérieur, se présentant tantôt comme un film d'aventures, tantôt comme un thriller, tantôt comme une comédie, poussant même le vice jusqu'à nous faire miroiter l'humour ou le sentimentalisme. Pour mieux nous perdre."
10 novembre 1981"Inracontable, ce film, magistralement joué par Noiret mais aussi par une Isabelle Huppert comme on ne l'avait jamais vue, grossière, vulgai
"Inracontable, ce film, magistralement joué par Noiret mais aussi par une Isabelle Huppert comme on ne l'avait jamais vue, grossière, vulgaire, froidement cynique, et par Marielle, et Guy Marchand, odieux flic content de lui et piégé par sa connerie, et encore, dans le rôle de l'affreux Nono, Eddy Mitchell, une révélation, baigne dans une lumière pâle, malsaine, échappée de l'éclipse de soleil qui, en un plan admirable, ouvre le film. Une lumière en accord avec l'atmosphère de cauchemar tranquille, d'insidieuse horreur, de bouleversante folie ordinaire qui est... la morale de cette ahurissante histoire."
5 novembre 1981"Coup de torchon est à la fois un coup de tonnerre et un coup de maître. Le film français le plus désespéré, mais à la vision duquel il est
" ... sans doute faut-il d’abord souligner l’excellence d’une adaptation réputée impossible. 1275 âmes, dû à Jim Thompson, écrivain du sud
" ... sans doute faut-il d’abord souligner l’excellence d’une adaptation réputée impossible. 1275 âmes, dû à Jim Thompson, écrivain du sud des États-Unis à l’inspiration d’une rare noirceur, demeure en effet inclassable : ni roman policier, ni roman sudiste, c’est une sorte de réflexion métaphysique sur la souffrance humaine et le rapport des hommes à Dieu, le tout sur fond de terroir paysan. On songe bien entendu à Faulkner, et c’est bien dans le voisinage proche de l’auteur du Bruit et la Fureur qu’il convient de placer Thompson.
Le coup de génie de Tavernier aura d’abord été de déraciner l’anecdote (...) pour mieux la repiquer dans l’Afrique coloniale des années trente (1938, quelques semaines avant Munich), là où, précisément, une histoire aussi originale peut prospérer à l’envie. Ainsi donc le shérif du roman (situé dans les années vingt si j’ai bonne mémoire) devient-il le chef (minable) de la police d’un bled perdu de l’Afrique noire où il peut exercer sa très personnelle justice en toute impunité. Cette Afrique, que Tavernier et son équipe ont recréée au Sénégal, le cinéaste s’est refusé à en présenter les aspects les plus pittoresques. Ni lion, ni fauves d’aucune sorte (sinon les hommes), des couleurs très atténuées, aucune notation pittoresque : c’est une Afrique vue par les yeux du reporter Simenon, dépouillée de tout exotisme facile où le folklore cède la place à la métaphysique.
Car enfin, le roman de Jim Thompson aussi bien que le film de Tavernier témoignent avant tout de préoccupations métaphysiques (...) dans le sillage du Juge et l'assassin et de La mort en direct, les deux films de notre auteur où un certain imaginaire — disons, pour faire vite, celui de la folie — le dispute le plus au réalisme. Il y a dans le personnage de Lucien Cordier, qu’interprète Philippe Noiret, la démesure grandiose de Bouvier, le goût pour le voyeurisme de l’homme-caméra, mais aussi la sensibilité fragile de l’un et de l’autre, une sensibilité qu’un rien peut briser.
Cela ne va certes pas sans ambiguïté. On ne sait jamais trop (ni dans le livre, ni dans le film) quelle partie joue Cordier, lui qui provoque Dieu en se substituant au destin sans trop savoir s’il est une réincarnation de Jésus ou de Judas, du traître ou du héros. L’une des richesses de Coup de torchon vient en effet de ce que Tavemier ne propose aucune solution, s’interdisant du même coup de porter le moindre jugement moral, psychologique ou religieux sur ses personnages. Cordier souhaite certes s’attaquer à cette misère humaine que symbolisent les enfants noirs à l’ouverture et à la fermeture du film, mais on ne parvient jamais à saisir vraiment (et Tavemier pas plus que nous) si Cordier se trouve investi d’une mission d’ange exterminateur ou si, dans un contexte tout aussi métaphysique, il ne se donne pas le plaisir démiurgique du divertissement en décidant de tuer ou d’épargner autrui. C’est Pascal qui a dit : « Un roi sans divertissement est un homme plein de misères », de Cordier, piètre monarque mais cependant paré des attributs de la puissance coloniale et policière, ne sacrifie-t-il pas enfin au divertissement le plus total — le spectacle du sang qui coule, ce « théâtre du roi » dont parle Giono dans, précisément, Un roi sans divertissement ?
Ce spectacle que met en scène Cordier, manipulateur suprême, véritable démiurge de poudre et de sang, ce spectacle relève du voyeurisme (...) Ainsi retrouve-t-on la métaphore chère à Tavemier du cinéma comme spectacle total où la mort devient le divertissement suprême. Tavemier approfondit de la sorte la réflexion entreprise avec La Mort en direct : le regard, celui de Cordier aussi bien que celui du cinéaste, traque ce qui se cache sous la réalité des choses. Et sa position de voyeur accroupi ne débouche pas pour Cordier, comme dans le Léo the last de Boorman, un des films de chevet de Tavemier, sur une adhésion au monde, mais au contraire sur un constat d’impuissance — ce feu grâce auquel Cordier espère vaincre les ténèbres de l’éclipse. On ne saurait donc s’étonner de voir le film verser dans un pessimisme grinçant, tomber dans les abîmes les plus sombres de l’âme humaine pour terminer enfin sur une promesse de massacre au grand soleil.
Tout cela, d’une noirceur totale, témoigne cependant, comme toujours lorsque Tavemier est secondé par Aurenche au scénario, d’un très grand sens de l’humour, un humour à la fois cocasse et dérisoire, et l’on retrouve là quelques-unes des qualités essentielles du cinéma de Tavemier : un goût très fort pour les acteurs hauts en couleurs (...), pour les situations fortes, pour les dialogues où les mots offrent une saveur richement poivrée, pour une caméra en libérté — et même ici, grâce à la steadicam, totalement libre et sans cesse en mouvement..."
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