Stephan Lacant : "On ne devrait pas se soucier de savoir si c’est une relation gay ou hétéro"
Avec Free Fall, Stephan Lacant ne vise pas un public ciblé, déterminé en amont. Il s'agit au contraire de montrer1
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Fils de cheminot, Redl intègre la prestigieuse Académie Militaire de l’Empire austro-hongrois... mais en cachant ses origines, sa judéité et son homosexualité.
Grand prix du jury à Cannes en 1985, "Colonel Redl" (d’après la pièce de John Osborne) est inspiré de la vraie vie d'Alfred Redl, fils de cheminot qui réussit à entrer à l’Académie Militaire de l’Empire austro-hongrois. Redl va dès lors gravir tous les échelons de la hiérarchie : il se lie d’amitié avec un jeune aristocrate, puis devient un soldat patriote exemplaire. Pour ne pas entraver sa carrière, il cache ses origines modestes, renie sa famille et tente de dissimuler son homosexualité derrière un mariage de convention. Devenu chef des services secrets de l’armée austro-hongroise, Redl est enfin l’homme puissant qu’il a voulu être mais il apprend alors qu'on le soupçonne d’être homosexuel et juif et qu’on lui a tendu un piège. Bientôt, à Sarajevo, l’archiduc est assassiné et la Première Guerre mondiale va éclater.
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" ... L’homosexualité refoulée, puis châtiée, de Redl était au cœur de la pièce baroque et tumultueuse d’Osbome. Au centre du film d’Istvan
" ... L’homosexualité refoulée, puis châtiée, de Redl était au cœur de la pièce baroque et tumultueuse d’Osbome. Au centre du film d’Istvan Szabo, il y a, avant tout, un problème politique.
Deux tares pèsent, en effet, sur le destin du petit Alfred Redl, dès lors que, grâce à une bourse d’études, il entre à l’école militaire. Tout d’abord, il est ruthène. Ce n’est pas une maladie, ni même un crime, mais une faute: dans cet empire austro-hongrois qui chancelle, les minorités ethniques sont rejetées et asservies (un peu comme le sont, aujourd’hui, les Etats satellites du grand frère russe). En outre, Redl est d’origine roturière ce qui, pour le coup, est pire qu’une faute, pire qu’un crime et presque une maladie. Une maladie fatale, qui plus est.
Dès les premières minutes du film, Szabo le suggère, au cours d’une séquence qui, par son ironie feutrée évoque Le Messager de Losey : le petit Alfred Redl a été invité dans le château de son aristocratique ami Kubinyi, où on le tolère avec une indulgence amusée. Poli et désireux de plaire, Alfred, lors d’une soirée, s’offre gentiment à remplir la tasse de thé de son hôte. Hélas, il s’empêtre avec le samovar, le thé se répand sur le parquet et, affolé, honteux, le petit garçon est amené à solliciter l’aide de domestiques pour réparer sa maladresse. Dès cet instant, son sort est joué : le petit paysan parvenu n’arrivera jamais à se fondre dans la classe sociale dans laquelle il s’est faufilé. Aux yeux des nantis, il demeurera toute sa vie un déclassé.
(…) Istvan Szabo filme en images ocres, sèches et belles. Visiblement les êtres ambigus l’attirent (on se souvient du comédien troublant et répulsif de Méphisto). Non moins visiblement, Szabo affectionne les gros plans qui lui permettent, précisément, de suivre, chez les êtres qui l’attirent, les progrès du désarroi. La méthode réussit particulièrement bien ici avec Klaus-Maria Brandauer. Beaucoup plus sobre qu’à l’ordinaire, le comédien est absolument remarquable. Il rend à lui seul profondément bouleversante cette mise à mort."
" ... Basé sur un fait historique réel et sur une pièce de John Osborne intégralement consacrée à l'homosexualité du personnage d'Alfred Red
" ... Basé sur un fait historique réel et sur une pièce de John Osborne intégralement consacrée à l'homosexualité du personnage d'Alfred Redl (A Patriot for Me), Colonel Redl est à la fois la reconstitution passionnante de l'empire austro-hongrois à la veille de son anéantissement dans la Première Guerre mondiale, et le portrait étonnant d'un fils de cheminot devenu, à force de travail de volonté, de loyauté à la monarchie et de reniements de lui-mêmen le chef des services secrets des Habsbourg.
L'homosexualité de Redl (Klaus Maria Brandauer) reste ici en arrière-plan une bonne partie du film pour ne prendre la première place qu'au final, lorsqu'elle devient l'arme avec laquelle ses ennemis vont l'abattre (...) En effet, Redl, qui a passé toute sa vie à masquer des penchants dont ils sait qu'ils sont sa faiblesse (au même titre que sa judéité et ses origines sociales), va finir par succomber à un bel espion russe (...) film crépusculaire, entièrement sous-tendu par une atmosphère homosexuée (un univers militaire entièrement masculin, des rumeurs quant aux moeurs de Redl...)..."
"... István Szabó s'efforce de recréer le "climat" de l'époque, mettant l'accent moins sur les fastes de l'empire que sur sa décomposition.
"... István Szabó s'efforce de recréer le "climat" de l'époque, mettant l'accent moins sur les fastes de l'empire que sur sa décomposition. Toile de fond pour le véritable sujet du film : Redl et son étonnante trajectoire, marquée par une ambition qui, tout à la fois, conduit le colonel au sommet d'une carrière inespérée , eu égard à ses origines modestes, et à sa chute, elle même liée à ses origines.
(...) Le pari adopté par le réalisateur n'est pas sans justification. Les images glacées dont il entoure Redl sont comme le "cadre" banal d'un portrait dont elles mettent en valeur la richesse et la complexité. Klaus-Maria Brandauer est pour beaucoup dans la fascination et dans le trouble qu'il provoque."
" L'itinéraire du Colonel Redl, superbement intériorisé, au milieu des fastes d'une tradition reconstituée, incarne par-dessus tout l'âge d
" L'itinéraire du Colonel Redl, superbement intériorisé, au milieu des fastes d'une tradition reconstituée, incarne par-dessus tout l'âge des illusions. Coïncidence ? Sûrement pas. Le premier film du cinéaste s'intitulait précisément L'Age des illusions.
Fragile dans ses émotions, Szabo installe dans son film avec une maîtrise totale cette permanence de l'Histoire qui ramène toujours les mêmes tragédies, les mêmes inégalités, les mêmes illusions."
" La chute de Redl est inévitable. Parce qu'elle est inscrite dans les règles d'un jeu où le masque est de rigueur — scène allégorique du ba
" La chute de Redl est inévitable. Parce qu'elle est inscrite dans les règles d'un jeu où le masque est de rigueur — scène allégorique du bal où les invités portent des loups jusqu'à minuit — avant le baisser de rideau final : la guerre de 1914. Passionnant par son sujet, le film l'est encore plus par son atmosphère de fin d'un monde, soutenue par un réalisme visionnaire."
Jacques Siclier" Une tragédie glacée, qui se déploie au sein d'une mise en scène ressentie, réfléchie et voulue absolument classique. L'acteur Klaus-Maria
" Une tragédie glacée, qui se déploie au sein d'une mise en scène ressentie, réfléchie et voulue absolument classique. L'acteur Klaus-Maria Brandauer, dans le cadre rigide de cette mise en scène étouffante, se débat superbement : loque pantelante et hystérique dans l'ultime scène d'un chemin de croix qui n'aboutit à aucune résurrection. Le décor, la photographie, les costumes même, enserrent l'acteur, qui se cogne aux limites du cadre imposées par le réalisateur, et parcourt l'espace dans tous les sens, emprisonné par l'esthétique du film.
Colonel Redl est l'œuvre d'un grand humaniste : car même s'il ne prend jamais parti pour l'un ou l'autre des camps (ni Redl, ni l'organisation militaire de l'empire ne sont sympathiques) Itsvan Szabo nous révèle les dessous obscurs du fanatisme. Et pour les combattre c'est à la liberté d'expression et au courage d'être soi-même son unique guide et juge, qu'il en appelle.
Après avoir dépeint la montée du nazisme dans Mephisto (1981), Itsvan Szabo s'attache ici à la décadence de l'empire austro-hongrois. Dans les deux films, les bouleversements tragiques de l'Histoire sont éclairés par les actes d'un individu. L'Histoire devient alors la scène d'un théâtre sanglant et les hommes qui la traversent, des comédiens saisis par une horrible tragédie. Ainsi s'élabore, film après film, l'œuvre d'un très grand cinéaste."
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