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Le réalisateur "scandaleux" de "Kids" adapte un fait divers glaçant survenu en 1993 : la mise à mort d'un ado par ses meilleurs amis. Un film choc.
#64 Le réalisateur "scandaleux" de "Kids" adapte un fait divers glaçant survenu en 1993 : la mise à mort d'un ado par ses meilleurs amis. Un film choc. Afin de faire vivre son catalogue, StudioCanal a donné carte blanche à Jean-Baptiste Thoret , historien du cinéma et réalisateur, pour créer sa propre collection. Le résultat ? La collection « MAKE MY DAY ! » qui regroupe les films « qui lui font plaisir », une série de pépites rares, méconnues ou oubliées des années 60, 70 et 80. Bully fait partie de la collection « MAKE MY DAY ! ».
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" C'est en vain qu'on chercherait dans Bully les arguments qui permettraient de pardonner ou d'excuser la jeunesse criminel
" Tirée d'un fait divers, cette histoire d'ados basculant dans la drogue et la violence est d'une authencité
" Tirée d'un fait divers, cette histoire d'ados basculant dans la drogue et la violence est d'une authencité rare dans le cinéma américain d'aujourd'hui. La force du film tient aussi à l'interprétation des jeunes comédiens qu'on n'oubliera pas de sitôt."
Alain Grasset, Alain Morel, Pierre Vavasseur"... la substantifique moelle de Clark apparaît désormais comme une évidence: son cinéma ne provoque plus (.
"Soigner le mal par le mal. C'est à peu près ce que fait ici Larry Clark, qui nous montre l'une des scènes
" Bully est un film qui heurte notre sensibilité (...) Ainsi, contre toute attente, les kids ont grandi ! Après avoir tr
" Bully est un film qui heurte notre sensibilité (...) Ainsi, contre toute attente, les kids ont grandi ! Après avoir troqué leurs skates contre des surfs, ils ont délaissé le bitume new-yorkais pour le soleil de la Floride, le centre-ville pour la banlieue (...) Formellement ou idéologiquement, le réalisateur de Kids reste toujours au plus près de la chair, à l'affût du moindre détail. En adaptant le roman éponyme de Jim Schutze, le photographe (...) continue inlassablement à décrire la jeunesse telle qu'elle se rpésente : impudique, oisive et sauvage. Parties hallucinées de Mortal Kombat, acides gobés àa la volée, viols à peine nommés, fumette méthodique, baise hygiénique (...) Que faire au pays où l'on vit torse nu, où le jus d'orange se boit par cubi de 5 litres et où, finalement, plus rien ne reste à désirer ? (...)
Ces enfants sont les lointains descendants des Titans de la mythologie grecque, génération dégénérée d'êtres monstrueux sortis des entrailles de Gaïa, rejetons difformes qui n'ont que leurs tripes et leurs viscères à exhiber aux cieux, ils sont incapables de sublimer le chaos qui les habite. Ils seront impitoyablement proscrits par leurs géniteurs apeurés, ravalés par le ventre maternel."
" L'un n'ose pas dire "non" à son copain qui le martyrise -parce que c'est peut-être bien la seule
" L'un n'ose pas dire "non" à son copain qui le martyrise -parce que c'est peut-être bien la seule personne qui lui porte une réelle attention. L'autre n'ose pas dire au premier qu'il a envie de coucher avec lui -alors, sa méchanceté est à la mesure de son désir. Autour d'eux, d'autres ados, qui ne savent pas dire grand-chose non plus. Mais, eux, plutôt parce qu'ils sont habités... d'un vide gigantesque. De quoi parlent-ils tous ensemble ? De sexe, de surf, de tout ce qui -pensent-ils- peut leur apporter du plaisir. Même un crime ? Même un crime.
Le fait divers que filme ici Larry Clark -un adolescent mis à mort par ses copains- a, déjà, de quoi déranger. Mais ce qui met sûrement le plus mal à l'aise, c'est la sensation que le cinéaste (que l'on voit brièvement dans le rôle du père d'un des tueurs), par sa façon de filmer, est partie prenante du groupe. C'est aussi sa force.
Sans distance, sans regard moralisateur, le film nous place au coeur d'un système dont on mesure l'évolution monstrueuse. Pas de jugement. Pas de regard extérieur. Pas de volonté de sauver l'un ou l'autre personnage par un éclair d'intelligence. Une vision que l'on peut trouver lucide - ou désespérante, au choix. Mais la gêne naît aussi du regard très sexuel du cinéaste sur ses personnages -finalement, le même regard cru que Larry Clark, alors photographe, posait dans son célèbre album Tulsa sur de jeunes drogués, prostitués ou ados ordinaires saisis dans leur intimité; le même regard d'attirance et de dégoût à l'oeuvre dans son premier film qui fit scandale, Kids.
Le corps des adolescents -sublimé, désiré, martyrisé- semble être le seul sujet autour duquel tourne la caméra. Le corps des garçons, surtout, à la fois puissant et humilié, quand les filles, purs accessoires, ont droit à des plans beaucoup plus agressifs, où leur bêtise devient quasiment charnelle. Au même niveau que ses personnages et que leurs actes, le film suscite donc à la fois de l'attirance (l'adolescence y apparaît comme un terrain nostalgique où l'on imagine toutes les transitions possibles) et une certaine répulsion (tant de bêtise fait peur). C'est le propre des films véritablement vivants: puissamment réactifs, ils nous poussent à ne pas seulement ouvrir les yeux, mais à chercher notre place en face d'eux."
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