
Gaël Morel : "Ceux qui restent dans le bois"
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Maïté, Serge, François et Henri, le pied noir, vivent dans une petite ville du Sud-Ouest. La guerre d'Algérie, le bac et les amours occupent les esprits...
Années 60, dans une petite ville du Sud-Ouest. Au loin, la guerre d'Algérie. Entre les murs de l'internat ou au milieu des roseaux sauvages, trois garçons qui gravitent autour d'une même fille, s'exaltent dans les passions politiques et amoureuses.... L'auteur de "Barocco" et "Hôtel des Amériques" revisite sa propre jeunesse avec cette chronique pudique où se mêlent naturalisme et lyrisme. Une autobiographie qui fut l'un de ses plus grands succès, révéla Elodie Bouchez, et qui fut présentée en sélection officielle du Festival de Cannes 1994 dans la section Un Certain regard.
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"Les Roseaux sauvages est, sans nul doute, le film le plus personnel que Téchiné ait tourné depuis longtemps. Et le plus réussi. On le sent
"Les Roseaux sauvages est, sans nul doute, le film le plus personnel que Téchiné ait tourné depuis longtemps. Et le plus réussi. On le sent libre. Libre d’oser. Oser, par exemple (et là, on est en plein opéra !) faire apparaître le fantôme d’un soldat tué en Algérie à celle qui se sent responsable de sa mort (un peu comme Lambert Wilson, renversé par une voiture, ne cessait de hanter la vie de Juliette Binoche dans Rendez-vous). Oser cette séquence qui rappelle les plus belles audaces de la Nouvelle Vague où François, qui a appris que le marchand de chaussures est, selon son expression, un « inverti », s’en va, parce qu’il n’a plus rien à perdre, parce qu’il est prêt à tout, lui demander conseil […]Il y a, dans Les Roseaux sauvages, les moments de grâce infinie, les envolées brutales et les emportements furieux de l'adolescence. (...) Les Roseaux sauvages est, sans nul doute, le film le plus personnel que Téchiné ait tourné depuis longtemps. Et le plus réussi. On le sent libre. Libre d'oser."
Pierre Murat"... Sans têtes d’affiche, sans beaucoup de moyens, Téchiné délaisse (comme il l’avait déjà fait pour La Matiouette, par exemple) des const
"... Sans têtes d’affiche, sans beaucoup de moyens, Téchiné délaisse (comme il l’avait déjà fait pour La Matiouette, par exemple) des constructions scénaristiques compliquées et des mises en scène parfois laborieuses à force de vouloir trop « signifier ». Par un paradoxe qui n’est qu’apparent, ce style, lorsqu’il semble moins réfléchi, moins appliqué, lorsqu’il saisit le mouvement de la vie avec une évidente liberté, donne en même temps l’impression de s’épurer.
C’est en laissant, à tous les niveaux (comédiens, caméra...), la spontanéité envahir l’écran que Téchiné semble le plus authentiquement lui-même. Les Roseaux sauvages n’en constitue pas pour autant une rupture dans son parcours esthétique, toujours aussi éloigné d’un amateurisme sublimé qui laisserait à un hypothétique instinct l’initiative de la mise en scène. La maîtrise affinée au fil du temps est magnifiquement présente, mais cette fois sans ostentation, comme inconsciente d’elle-même, et la caméra transmet alors un véritable bonheur de filmer. Comme libéré d’un doute qu’il fallait absolument lever, Téchiné semble n’avoir plus rien à se prouver, s’abandonne, et filme juste : de bout en bout, les personnages sont saisis avec un sens admirable du cadre et du mouvement, dans un espace toujours parfaitement lisible.
Le coeur du film, et sans doute le facteur essentiel de sa réussite, ce sont ces personnages qui, plus qu’une intrigue qui les dépasserait (comme ce fut le cas dans plusieurs autres films), constituent les véritables moteurs de l’œuvre. Le scénario, remarquablement construit, tisse peu à peu entre les quatre adolescents un réseau particulièrement riche de sentiments qu’approfondissent des effets de miroir et de symétrie. Plutôt que d’un quatuor, il s’agit d’un triangle dont François, le bon élève, constituerait le centre. C’est lui en effet qui fait le lien entre les uns et les autres, les poussant à se rencontrer, se tolérer et se découvrir. Le bon élève est une figure plutôt rare dans le cinéma français, qui a souvent préféré les cancres aux tendances anarchistes : ici, il émeut par ses doutes et ses incertitudes, encore renforcés par la prise de conscience de son homosexualité. Avec Maïté, il forme une sorte de couple témoin, par opposition aux deux autres garçons, directement atteints par les événements d’Algérie : Henri, pied-noir, considère la proclamation de l’Indépendance comme une trahison, tandis que Serge perd son frère, appelé tué dans une embuscade tendue par l’OAS.
Entre ces deux-là, malgré la haine, existent des ressemblances objectives, des expériences communes : celles de la mort par la guerre et de l’attachement à une terre, à des racines.Tous les quatre vivent leur adolescence en se mesurant aux circonstances historiques et aux expériences amoureuses. Par rapport aux unes et aux autres, les adultes constituent des repères à respecter ou à repousser (...) Téchiné montre l’adolescence comme un état douloureux et privilégié, qui rêve de se projeter dans la vie adulte sans savoir qu’il y perdra le feu qui l’anime. Ses adolescents sont butés et courageux : il suffit de les voir parler, lâchant très vite, comme à la dérobée, des affirmations hésitantes qui ressemblent à des questions dissimulées en réponses ; il suffit aussi de les voir marcher de ce pas décidé, entêté, presque frénétique, comme s’ils se hâtaient vers un but depuis longtemps fixé, alors que précisément ils se demandent où aller (c’est explicitement le cas de Henri après son départ de l’internat)...
Rapport au temps qui marque mélancoliquement le passage à l’âge adulte, et qui s’exprime dans l’un des ultimes dialogues du film lorsque Serge conseille à François d’oublier leur « aventure ». « C’est dégueulasse d’oublier », se récrie celui-ci. Et Serge de répondre : « La mort d’un frère, c’est violent. .. Mais il y a quelque chose de plus violent... de plus violent que la guerre... C’est que tout passe. »
Porte ouverte au regret, cette réplique marque le second pôle du film, qui oscille entre le lyrisme de l’instant et celui de la nostalgie, retrouvant là une sensibilité à l’humaine condition proche de celle du mélodrame. Contrairement aux Innocents, où une mécanique implacable entraînait dès le début les protagonistes vers une fin inévitable, Les Roseaux sauvages n’est pas une tragédie : ce sont les personnages, non la fatalité, qui manifestent la trajectoire du film. Et ils ont affaire aux hasards de l’Histoire ou de la vie plus qu’au déterminisme des passions. Pour ceux qu’elle affecte, la guerre d’Algérie, médiatisée par la radio et la télévision, ressemble plus à une contingence absurde et monstrueuse qu’à une marque du destin.
Quant au lyrisme de l’instant, c’est de manière privilégiée celui qui mêle l’intimité des personnages et celle de la nature. Celle-ci n’est pas entité transcendante et tutélaire mais garde, comme chez Renoir, un « visage humain », entre en résonance avec les vibrations des personnages, qui en retour semblent investis par une germination quasi végétale. Plus que tout autre élément, l’eau joue dans ce processus un rôle primordial et purificateur, baignant les corps et les âmes dans une fluidité, un mouvement d’énergie constant et délicatement dirigé qui est à l’image du film lui-même."
"Téchiné porte un regard lucide, rigoureux, tendre sur ces adolescents d’autrefois – dont il fut – troublés par la métamorphose lente et dou
"Téchiné porte un regard lucide, rigoureux, tendre sur ces adolescents d’autrefois – dont il fut – troublés par la métamorphose lente et douloureuse d’une France divisée. […] Et dans la trame délicate des états d’âme partagés, les petits, les grands événements prennent naturellement leur place avec une éloquente pudeur qui fait de ce film l’oeuvre la plus sincère et la mieux maîtrisée d’André Téchiné. Des visages vrais, des portraits attachants qui traduisent avec fermeté l’expression d’une écriture sûre. La guerre d’Algérie n’apparaît pas au premier plan. Elle est la trame qui montre comment s’est fabriquée l’étoffe d’une génération qu’on a dit perdue et qui déjà prépare mai 68. A cet égard, Les Roseaux sauvages apparaît comme le fim-phare d’une époque qui méritait bien cet éclairage."
Anne de Gaspéri"Le titre renvoie au "Chêne et le roseau" [...] la fable de La Fontaine. Cette fable dit, un peu trop explicitement, l’« argument » du film.
"Le titre renvoie au "Chêne et le roseau" [...] la fable de La Fontaine. Cette fable dit, un peu trop explicitement, l’« argument » du film. Elle dit qu’il faut préférer les baignades dans le Lot aux immersions dans les idéologies, que la jeunesse ferait mieux de se laisser aller à ses inclinations plutôt que d’endosser les raides querelles adultes. L’obstination politique de la mère communiste en fera une complice de meurtre, puis une victime. Sa fille, comme le jeune Henri, ne seront sauvés qu’en renonçant aux jugements schématiques, et en s’abandonnant à leurs élans, leur libération du carcan politique étant assimilée à celle de François vis-à-vis des préjugés sexuels. Dichotomie simpliste et discutable : l’adolescence est-elle toujours psychorigide, la sagesse rime-t-elle toujours avec souplesse ? Face à l’OAS, n’y avait-il d’autre alternative que l’indifférence hédoniste ou la raidissement borné ? Cette dichotomie, qui est celle de la fable de La Fontaine, est le maillon faible du film."
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