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Les habitants de l’Oise se retrouvent plongés dans l’angoisse et la terreur : un maniaque sévit prenant pour cibles des jeunes femmes. L’homme est partout.
Pendant plusieurs mois, les habitants de l’Oise se retrouvent plongés dans l’angoisse et la terreur : un maniaque sévit prenant pour cibles des jeunes femmes. Après avoir tenté d’en renverser plusieurs au volant de sa voiture, il finit par blesser et tuer des auto-stoppeuses choisies au hasard. L’homme est partout et nulle part, échappant aux pièges des enquêteurs et aux barrages.
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" D'un fait divers célèbre qui s'est déroulé dans l'Oise, à la fin des années 1970 — l'affaire Alain Lamare —, Cédric Anger a tiré un thril
" D'un fait divers célèbre qui s'est déroulé dans l'Oise, à la fin des années 1970 — l'affaire Alain Lamare —, Cédric Anger a tiré un thriller à la Zodiac, de David Fincher. Pur, sombre, effrayant. Totalement dénué de psychologie, ou presque. Les rares moments où la fascination faiblit, d'ailleurs, surgissent dès que des explications s'amorcent pour expliquer l'inexplicable : impuissance, homosexualité refoulée du héros... Or les raisons qui poussent Franck à tuer, on s'en moque. Il ne les comprend pas et, comme le réalisateur nous enferme constamment dans sa tête, on n'a pas besoin de les comprendre non plus. Le film n'est beau — atroce, mais beau — que parce que les sentiments, sur le visage de Guillaume Canet, se taisent et que seule la musique, superbe, de Grégoire Hetzel, révèle les obscurs tourments qui l'emportent. On sent, dans la lumière, dans les décors, le constant désir du cinéaste de fuir le polar réaliste à la française, pour mieux atteindre les rives de l'inconscient, de l'onirisme. D'où cette scène incroyable où le héros, ayant contacté une prostituée au téléphone, aboutit chez un vieil homme solitaire et pitoyable qui s'esclaffe devant un film sensuel et muet de Frank Borzage...
Chaque détail est distendu, distordu, pour refléter le monde tel que le voit ce tueur en rage contre tout. Les autres. Nous. Lui. Les silhouettes qu'il croise dans la ville ressemblent à des déjà-morts. Ses confrères joviaux et vulgaires lui semblent déshonorer cet uniforme que lui vénère : il leur reproche leur défaitisme, leur manque d'ardeur à dénicher cet assassin qui rôde et qui les humilie. Ce sont des larves... Même la fille qu'il voudrait pouvoir aimer (Ana Girardot, superbe) cache un secret avilissant qui la rend aussi incongrue, aussi misérable que cette mouche qu'il observe sur son corps nu et qui le révulse. La noirceur de leurs rapports évoque l'univers de Claude Chabrol — moins son humour —, dénonçant la médiocrité des êtres. Plus encore, le cinéma d'avant la Nouvelle Vague : celui des années 1950, tant décrié depuis, qui reflétait avec délectation un monde à bout de course. Yves Allégret et Une si jolie petite plage, avec Gérard Philipe. Ou Julien Duvivier dans Voici le temps des assassins, avec Jean Gabin. Un monde auquel le nôtre ressemble pas mal...
Avec le visage impassible, fermé, fantomatique d'un Guillaume Canet surprenant, Cédric Anger filme brillamment l'angoisse devant le vide. Les brefs moments de paix, aussi, dans une nature où le tueur vient oublier l'étau qui se resserre. Il filme, surtout, la peur qui suinte, qui s'infiltre partout. Dans cette voiture orange, notamment, qui roule sous la pluie, où le tueur et sa proie semblent, soudain, aussi épouvantés l'un que l'autre devant l'horreur qui les attend... "
" Fidèle au déroulement des faits et s’offrant en début de générique la plombante certification « histoire vraie », le film s’aff
" Fidèle au déroulement des faits et s’offrant en début de générique la plombante certification « histoire vraie », le film s’affranchit à son entame du syndrome de la reconstitution en adoptant un parti pris séduisant. Ici, pas de suspense, pas de cachotterie mais une irruption au cœur de l’action. Sans ambiguïté, le tueur fou qui terrorise l’Oise depuis des mois est le gendarme Franck (Guillaume Canet). En une séquence, on sait vers quelle démence l’homme bascule, militaire irréprochable en uniforme, malade meurtrier dès qu’il le quitte. Plus encore que cette dualité qui résume à elle seule le paradoxe populaire du tueur en série, ne désirant rien davantage que quelqu’un mette un terme à ces crimes, le film démontre une ambition visant à creuser au plus profond de la solitude d’un personnage incompréhensible, sans verser dans l’analyse psychologique à la petite semaine. On ne saura rien des origines de sa psychose, ni même de son premier passage à l’acte mais, en revanche, tout de cette déambulation meurtrière, de cette méticulosité extrême à endosser deux personnalités antagonistes et de cette fatalité à rester en dehors d’un monde qui le cerne et qui, pourtant, ne le voit pas. Sans lâcher d’une semelle son personnage qui figure presque sur tous les plans, Anger éprouve les limites d’un jeu pervers et envoûtant, dont l’enjeu est une étrange empathie pour le «monstre».
C’est dans cette voie périlleuse que le cinéaste réussit les moments les plus dérangeants du film : une altercation absurde dans un bar, une embarrassante tentative de drague avec une jeune fille, un moment de grâce partagé avec ses collègues qui ne comprennent pas grand-chose… A ce jeu-là, Guillaume Canet (qui faisait déjà le salaud dans L’Homme qu’on aimait trop, d’André Techiné) semble prendre un vif plaisir à aller à contre-courant d’une image de brave type qui lui colle à la peau. Au passage, il est assez stupéfiant de mesurer à quel point il ressemble de plus en plus à François Cluzet, un de ses modèles.
Etrangement, la faiblesse du film repose sur son rapport de fidélité à l’histoire, s’encombrant de scènes reconstituées qui piègent le récit dans une fausse réalité où la mise en scène s’efface derrière une chronologie vérifiée, la reconstitution antiquaire de la fin des années 70 et la nécessité fastidieuse de glisser dans les dialogues des phrases réellement prononcées. Comme si la fiction devait, à tout prix, s’acquitter d’un droit de péage à un réel tout-puissant. "
" Pour son troisième film (après Le Tueur et L’Avocat), Cédric Anger a choisi d’adapter ce fait divers dont la particularité
" Pour son troisième film (après Le Tueur et L’Avocat), Cédric Anger a choisi d’adapter ce fait divers dont la particularité résidait dans la duplicité de l’agresseur (révélée dès le début du film) : il était l’un des gendarmes de la brigade chargée de l’enquête.
On voit bien comment cette double vie a pu intéresser Cédric Anger et Guillaume Canet, tant du point de vue moral que cinématographique et romanesque. Quoi de plus excitant qu’un personnage bifide qui est chargé de faire respecter la loi et qui la transgresse violemment en dehors de ses heures de travail ?
La prochaine fois je viserai le cœur s’attache donc d’abord à dresser le portrait fouillé et subtil de cet être solitaire et clivé, mi-ange mi-démon, d’autant plus inquiétant qu’il a les traits enfantins, séduisants et a priori rassurants de Guillaume Canet. La fameuse leçon hitchcockienne sur le lien entre séduction et réussite du “méchant” reste décidément et plus que jamais valable.
Dans une performance absolument convaincante, l’acteur incarne parfaitement ce gendarme modèle le jour qui devient prédateur sans repères la nuit, faisant passer toutes les variations de sa psyché schizo par la gestuelle du corps et les expressions du visage. L’excellence de l’acteur (et de son metteur en scène) consiste surtout à ne jamais faire de ce personnage un monstre ou une caricature, mais plutôt une sorte d’ado perdu, mal grandi, fragile, mal dégrossi, un tueur tellement mal à l’aise dans sa peau de tueur qu’il loupe régulièrement ses cibles alors qu’il est un tireur professionnel. Anger et Canet se tiennent tout au long du film sur cette fine crête qui consiste à décrire en profondeur une figure du mal sans moue de dégoût et sans héroïsation complaisante.
La force de La prochaine fois… ne se limite pas à la réussite du portrait complexe de son personnage principal et à la justesse de son point de vue moral. Anger se montre tout aussi précis, méticuleux, évocateur, quand il s’agit de montrer l’appartement de célibataire solitaire du gendarme, sa vie sociale et professionnelle (les seconds rôles sont tous bons), ses fréquentations personnelles (il ébauche une romance avec une jeune femme jouée par l’excellente Ana Girardot) ou encore l’atmosphère un peu morne, vieillotte, tristoune et presque poisseuse d’une petite ville de province.
Dans cette évocation puissante de la France profonde menée avec une sorte de maturité tranquille, il y a un côté roman/cinéma noir à la française qui fait penser à Simenon, à Jacques Becker ou au Corneau de Série noire, référents logiques dans la mesure où ce film est situé à la fin des années 70, qui sont aussi les années de prime enfance de Cédric Anger.
Avant de passer à la réalisation, Anger fut aussi critique aux Cahiers ducinéma, défendant le cinéma des décennies 70 et 80, notamment américain, dont on retrouve également quelques traces ici, dans tel plan de Canet filmé à travers la lumière striée de stores vénitiens. Il y a aussi ce moment où l’acteur est filmé tête en bas renversée, comme Martin Sheen au début d’Apocalypse Now : ce plan est certes une citation de Coppola mais également la traduction graphique de la nature psychologique “renversante” du personnage.
Il résume parfaitement la beauté d’un film aussi calme et maîtrisé que son personnage est agité et déséquilibré, aussi infusé de références qu’il en est affranchi. Après Le Tueur, bel exercice de style, et L’Avocat, plus inabouti, Cédric Anger réussit là son film le plus accompli, visant aussi bien notre cœur de spectateur que notre esprit de cinéphile. "
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