
Claude Lelouch: " Quand on n'attend plus rien, c'est là que tout renaît "
C'est le besoin de faire une pause qui lui a donné envie de faire un film. Et c'est en fusionnant trois itinérai...
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Lassé par ses fonctions de chef d'entreprise, Sam décide de partir incognito en Afrique. Son passé le rattrape pourtant en la personne d'Al, un ancien employé.
Sam Lion a été élevé dans un cirque mais s'est reconverti en chef d'entreprise. Mais la cinquantaine passée, il se lasse de ses responsabilités et de son fils, Jean-Philippe, dont la collaboration ne lui est pas d'un grand secours. Il décide d'employer les grands moyens et de disparaître en Afrique. Mais son passé va l'y rattraper en la personne d'Albert Duvivier, un de ses anciens employés...
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" Tout le petit Lelouch illustré. Nicole Croisille hérite de la chanson-titre, comme d'hab. La caméra, virtuose, tournoie sous le grand chap
" Tout le petit Lelouch illustré. Nicole Croisille hérite de la chanson-titre, comme d'hab. La caméra, virtuose, tournoie sous le grand chapiteau, se mouille dans l'océan et atterrit aux chutes Victoria. On a son compte de petites scènes savoureuses si impeccablement dirigées qu'elles paraissent improvisées, comme celle où ce vieux lion de Bébel apprend à Anconina à dire bonjour et à ne jamais paraître étonné. On s'attendrit surtout devant la complicité amusée entre Belmondo et Daniel Gélin dans un hôtel station-service de vieux routiers de la Nouvelle Vague."
Guillemette Odicino" Claude Lelouch appartient à cette familllle de réalisateurs parfois si exagérément surestimés qu'on est ternté de les mépriser trop. La d
" Claude Lelouch appartient à cette familllle de réalisateurs parfois si exagérément surestimés qu'on est ternté de les mépriser trop. La déjà longue carrière de l'auteur d'Un homme et une femme n'est pourtant pas uniformément jonchée de roses. Il a même subi quelques revers retentissants dont il eut du mal à se remettre, comme celui d'Edith et Marcel où les destins conjugués de Piaf et de Cerdan ne réussirent même pas à déplacer les spectateurs au terme d'une promotion médiatique à peu près sans précédent !
Le dernier film de Lelouch est très satisfaisant et beaucoup plus stimulant qu'un simple divertissement du samedi soir. Itinéraire d'un enfant gâté n'est pas seulement un brillant exercice de mise en scène. La maîtrise désormais reconnue ne stérilise jamais la matière qui lui sert de tremplin. Lelouch donne l'impression d'inventer son histoire et les moyens de la rendre vivante sous nos yeux, au plan par plan. Il y a ici une innocence qui ne flirte jamais avec l'habileté et la rouerie.
C'est que l'histoire est superbe dans son audace et, osons le dire, dans la folie d'une situation invraisemblable. Et c'est cela qui est beau dans la mesure où « la vraisemblance est toujours le désaveu des raisons inavouables », comme l'a si bien relevé Jean Genet.
Le sens de la vie et du cinéma éclate ici d'un bout à l'autre du film. Lelouch se permet toutes les audaces narratives, tous les excès et tous les raccourcis imaginables. Son inspiration est stimulée par un goût pour l'être humain et une intuition de sa grandeur comme de ses faiblesses, qui donnent au récit une épaisseur et une nécessité qu'il avait un peu perdues dans ses derniers films parfois trop ambitieux (Partir, revenir) ou trop désinvoltes (Attention bandits).
Lelouch sort ici vainqueur d'une partie pourtant difficile par sa hardiesse. Il se risque dans des zones que beaucoup s'interdisent d'aborder par crainte du ridicule. Le fonceur gagne son pari en prenant le ridicule de court.
Lelouch est un grand cinéaste téméraire. A l’exemple de Porthos, le héros de Dumas, son courage ne passe pas du tout par la réflexion. Si cela était, il cesserait d'être valeureux et resterait figé sur place, effrayé par son audace.
Il est également stimulé par un Jean-Paul Belmondo non seulement éblouissant de verve et de panache, mais émouvant dans la manière lasse et blessée d'inscrire dans son regard l'empreinte du temps qui pèse aujourd'hui de toute sa présence dans le bilan d'une existence bien remplie. La star démissionnaire qui n'avait d'autre ambition que les guignolades de cascadeur retrouve le goût des vrais rôles qui seuls peuvent combler l’exigence d'un comédien de grande envergure. Richard Anconina lui-même, si souvent insupportable, miné par les tics, n'a jamais été aussi bon. En fin stratège et en vrai cinéaste, Lelouch utilise ici tous les défauts de cet acteur ordinairement très limité pour les retourner en autant de qualités presque magistrales."
"... regardons de plus près cette citation d'Albert Cohen au générique, "Chaque homme est seul et tous se fichent de tous et nos douleurs s
"... regardons de plus près cette citation d'Albert Cohen au générique, "Chaque homme est seul et tous se fichent de tous et nos douleurs sont une ile déserte", et la dédicace à Jacques Brel, qui, un jour, partit pour les iles et dont la voix va se faire entendre. Ainsi s'exprime la double nature de Claude Lelouch, cinéaste qui, de temps en temps, a besoin de faire le point, de réfléchir sur son propre cinéma ; mais qui ne renonce jamais au romanesque, à l'émotion, à l'amour, valeurs populaires s'il en est.
Enfant gâté du succès depuis un Homme et une femme, homme d'affaires risque-tout à sa manière, Lelouch se remet périodiquement en question dans certains films (Viva la vie, et Partir revenir pour s'en tenir aux années 80). Il a juste dépassé la cinquantaine, et Jean-Paul Belmondo, vedette et coproducteur, de cet Itinéraire d'un enfant gâté, a quatre ans de plus que lui et le besoin d'échapper à l'image _ trop prolongée _ du redresseur de torts, du cascadeur à la gouaille juvénile. Sans aller jusqu'à l'autobiographie, il est facile de lire entre les images les doutes et les nécessités du réalisateur et les préoccupations de l'acteur, brassés dans une fiction lelouchienne en diable.
La forme éclatée de la première partie est donc destinée à traduire, à transmettre, la confusion qui se fait dans l'esprit de Sam Lion, le quinquagénaire aux mains pleines, lorsqu'il décide de rompre les amarres. Et Lelouch abandonne plus ou moins la virtuosité des mouvements de caméra tourbillonnants, pour des figures de style par le montage qui mettent le monde à l'envers. Séquences téléscopées, flashes, va-et-vient entre le présent et le passé, tout cela est " pensé " par Sam Lion, homme de spectacle qui a mis en scène sa vie et, surtout, celle des autres, comme des attractions de cirque. A en rester pantois lorsque les balayeurs enlèvent les crottes de chien avec des balais perfectionnés, en circulant en patin à roulettes, lorsque le curé personnel de Sam Lion fait l'éloge funèbre du disparu, et que la secrétaire en fauteuil roulant (Annie Philippe) participe à une gigantesque parade. Et si, dans ce montage, se glissent des scènes auxquelles Sam Lion n'a pas assisté (celles concernant Albert Duvivier), c'est que le destin est en marche, d'une façon tout à fait imprévue.
Emporté par la rafale d'images, le spectateur a tout de même le temps de verser une larme sur Lio, femme de la jeunesse de Sam, alors incarné par Paul Belmondo, et de s'attendrir sur les rapports très bien observés du père et de la fille (née d'un deuxième mariage).
A partir de la rencontre entre Sam et Albert, le récit devient chronologique, dans une forme au fond très classique. C'est une surprise. Lelouch met, alors, tous ses atouts dans la description des comportements, le jeu des acteurs, cadre sec les plans généraux, serre les gros plans. Réalisme psychologique et comédie de moeurs. Sam revient en France pour rétablir ses affaires, mal conduites par son fils à cause d'un notaire véreux, lance Albert en avant, organise tout depuis un petit café-hôtel de banlieue au bord d'une autoroute. Et s'aperçoit _ ce sera la morale d'une histoire où il y a énormément de choses à découvrir _ qu'il a fait fausse route en manipulant les gens, en voulant se faire le démiurge de ses femmes, de ses enfants, de ses collaborateurs, et d'Albert, son fils de substitution. Belmondo, barbu et basané, tient son rôle à bout de bras, attentif à se transformer, rendant ici et là, hommage à Gabin et à Michel Simon.
Richard Anconina joue sur le velours la naiveté, l'ambition, l'obéissance passive et l'éclosion de la personnalité. Marie-Sophie L. est, toute en douceur, en charme, en finesse, en sensibilité _ voilà son vrai départ de comédienne, _ la figure de proue féminine de ce monde d'hommes à la recherche de certitudes à tous les âges de la vie.
Le Lelouch nouveau est arrivé. Avec des chansons coeur à coeur, du grand spectacle, une ribambelle de personnages qu'on remarque tous, un tour du monde de roman-photo; mais aussi une sorte d'examen de conscience sentimental, et la volonté bien affirmée de prendre le tournant cinématographique de la maturité. Dont acte."
" Claude Lelouch est un maniaque qui croit que la vie vaut la peine d’être vécue. Cette chienne le mord-elle? Il n’en clame que plus fort s
" Claude Lelouch est un maniaque qui croit que la vie vaut la peine d’être vécue. Cette chienne le mord-elle? Il n’en clame que plus fort son optimisme et se jette illico sur sa caméra. Grotesque ? Pas sûr. Un homme qui place en exergue d’un film une phrase d’Albert Cohen où il est eût que " nos douleurs sont une île déserte " a évidemment pris la mesure de la cruauté et de la solitude humaines.
Claude Lelouch est lucide, mais sa rage vitale l’emporte toujours. Chez lui, on rebondit, on part et on revient, chez lui, il y a toujours une autre chance et même de paisibles apaisements. Ainsi pour Sam Lion (Jean-Paul Belmondo), son enfant gâté, abandonné à trois ans, recueilli par un cirque, tombé de trapèze et reconverti dans le nettoyage à l’échelle industrielle. Or il advient que la déprime des quinquagénaires ronge l'empereur du moto-crottes et du détergent. Solution de milliardaire : disparaître pour courir le monde et retrouver ses marques. Jusqu’à ce que Al (Richard Anconina), un jeune homme simple, peu gâté, lui, par la vie, le reconnaisse...
Ne cherchez là aucune vraisemblance, on est dans le domaine de la fable. Qu’importe, d’ailleurs, puisque Lelouch ainsi nous fait rêver et que, de surcroît, il nous offre, après une première partie à la virtuosité parfois lassante, quelques magnifiques moments de comédie. Anconina, humble et malin, n’a jamais été meilleur. Quant à Belmondo, il déploie son immense talent, et il le déploie dans le partage, avec la superbe attendrie des anciens qui ne répugnent pas à passer le témoin. Voir Sam modeler Al est un régal - de ceux qu’on ne doit rater à aucun prix. "
" (...) Dédié à Jacques Brel, le film raconte donc le parcours d'un homme qui, brusquement, refuse d'avancer dans le sens de sa réussite. A
" (...) Dédié à Jacques Brel, le film raconte donc le parcours d'un homme qui, brusquement, refuse d'avancer dans le sens de sa réussite. Atteint d'un mal indéfinissable, il décide de tout quitter : patrie, famille, société (celle qu'il dirige d'abord, celle des autres ensuite) et, de prendre le large. Seul sur un voilier lancé à travers l'Atlantique, de navigateur solitaire est bientôt porté disparu. Derrière sa mort annoncée au Monde entier, l'homme se cache ici et là, à travers le monde, sous une fausse identité, ressassant son marasme, savourant sa solitude, touchant du doigt les points sensibles d'une existence qui l'a malaxé malgré lui.
Sans cesse à la recherche d'un autre lui-même qu'il ne trouve fatalement pas, il ne réveille que des blessures mal cicatrisées. On ne fait pas peau neuve quand on a trop de mémoire, convient ce vieux loup de terre, lassé de dévorer les étapes de sa vie, et qui, l'âge venu, s’émeut de retrouver seulement au fond de lui- même, une fragilité oubliée dans l'enfance.
A travers un parcours d'abord décousu, qui ne fait que rassembler les images fetiche de l'univers Lelouch, se dessine avec une certaine émotion, le profil buriné de son Achille au talon sensible. Belmondo est infiniment séduisant dans sa dimension tragique d'aventurier quinquagénaire qui finalement préfère à la compagnie des hommes celle des lions, pour avoir grandi avec eux dans un cirque. Il s'adapte avec une généreuse complicité aux connotations sentimentales de l'histoire. Avec sa tête de Michel Simon revenu de tout, Belmondo incarne parfaitement le rêve de Lelouch, mélange de puissance et d'amertume; il a l'aisance du héros mythique qui ne s’oblige plus à la moindre acrobatie. Et l'on retrouve enfin sur ses beaux traits vieillis, la force d'un talent qui contribue largement à donner tout le charme voulu à l'itinéraire de ces deux enfants gâtés.
Un chemin parcouru d'émotions, où l’amour, l'amitié, l'enfance sont en première place mais le film ne s'enlise pas pour autant dans les bons sentiments. Il trouve son rythme au moment où Belmondo, l'aventurier disparu, est repéré par Richard Anconina, le jeune homme aux dents longues et au cœur tendre : une rencontre pétillante d'humour. Un face à face étonnant où chacun des deux grands comédiens prend un plaisir sympathique à mettre le jeu de l'autre en valeur. "
" Ça commence " Lelouchissimo " ! C'est-à-dire avec plein d'images, plein de musique, une chanteuse de rues, un enfant trouvé (devant un ci
" Ça commence " Lelouchissimo " ! C'est-à-dire avec plein d'images, plein de musique, une chanteuse de rues, un enfant trouvé (devant un cirque, c'est plus joli ! ), des jongleurs, un trapéziste qui tombe, des bords dans le temps, en avant, en arrière, et des sauts dans l'espace, au soleil de préférence : le Zimbabwe, Singapour, Papeete...
Ah, C'est bien du Lelouch ! On l'entend presque dire à ses détracteurs : " Avouez que, techniquement je suis très fort ! Il est beau mon audiovisuel ! Regardez cette mer argentée. Prenez-en plein les yeux et plein les oreilles... ".
Et c'est vrai que, pour être fabriqué, tout cela est joliment troussé, même si on est parfois à deux doigte du mauvais goût. Lelouch ose. Qui se permettrait ce travelling arrière qui commence sur le visage de la trapéziste paralysée, chantant à tue-tête la rengaine du film ? On découvre alors son fauteuil roulant puis toute une assemblée recueillie au cours d'une messe célébrée en plein air devant l'entreprise du héros disparu en mer.
Alors allergiques à Lelouch s'abstenir ? Eh bien non ! Car, après une heure de mise en place, commence un autre film avec la rencontre des deux personnages : Sam Lion, le " businessman-déprimé-devenu-navigateur-solitaire-qui-entretient-le-bruit- de-sa-disparition " ; et Al, un de ses anciens employés, qui l'a reconnu, planqué en Afrique. Sam décide de rentrer au pays, incognito, et, tout en restant dans l'ombre, de piloter le jeune Al, afin qu'il remette à flots son entreprise, menée au bord du gouffre par son fils et sa fille...
C'est cela, le meilleur du film : la caméra se calme et laisse enfin exister les personnages, qui sont savoureux. Belmondo (Sam), débarrassé de ses flingues, assumant sa cinquantaine bien tassée, et Richard Anconina, excellent en apprenti timide et maladroit. Leur duo est irrésistible ! Daniel Gélin a quelques scènes épatantes, dans le rôle d'un pompiste qui écoute aux portes. Et Marie-Sophie L. a un bien touchant sourire.
Bien sûr, on reste en plein roman-photo : la fille de Sam, par exemple, tombe évidemment amoureuse d'Al. Son fils aussi, d'ailleurs, sans doute perturbé par un papa à trop forte personnalité.
Claude Lelouch reste un grand naïf. Il ne fera jamais partie des cinéastes concis. C'est le " Monsieur Plus " de l'image et du son. Parfois, cette abondance donne les pires résultats. Mais, quand il n'alourdit pas ses scénarios de trop d'alibis socio-psycho-métaphysiques, la recette finit par prendre. Et il serait dommage de bouder le plaisir de ce divertissement symathique. "
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