
Charlie Lyne - Smells Like Teen Spirit
VIDEO | 2015, 13' | Charlie Lyne, jeune critique anglais, réalise avec Beyond Clueless, un premier long-métrage...
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Les dernières heures de plusieurs lycéens avant le drame... Gus Van Sant pose un regard singulier sur la tuerie du lycée de Columbine. Palme d'Or-Cannes 2003.
La journée apparemment ordinaire de plusieurs lycéens. Mais derrière la torpeur générale, le drame couve… A la fois démarquage du film éponyme d'Alan Clark et vision intime de la tuerie de Columbine, "Elephant" est l'un des films-clés des années 2000. Palme d'Or-Cannes 2003.
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"Au plus fort de l'horreur, Gus Van Sant réussit à conserver ce mélange de réalisme et de détach
"Au plus fort de l'horreur, Gus Van Sant réussit à conserver ce mélange de réalisme et de détachement qui donne à son film des allures de cauchemar éveillé (...) Comme tous les grands films, Elephant fait résonner le bruit et la fureur du monde afin d'inviter à la méditation. "
Philippe Rouyer"Orné à la fois de la Palme d'or et d'un Prix de la mise en scène cannois, c'est un Elephant triompha
"Orné à la fois de la Palme d'or et d'un Prix de la mise en scène cannois, c'est un Elephant triomphal qui fait son entrée dans les salles françaises. Eu égard à ses médailles, son titre imposant et sa source d'inspiration, la tuerie du lycée américain de Columbine en 1999, on pourrait s'attendre à quelque chose de massif, une force de frappe, une sorte de blockbuster d'auteur. Or le film vous étreint immédiatement de sa délicatesse et sa douceur, avec ses ciels d'automne sur fond de Sonate au clair de lune et ses mouvements de caméra fluides comme ceux d'un oeil flottant, porté par le vent.
Osons le mot, il y a quelque chose de divin dans le regard que Gus Van Sant fait glisser sur les adolescents qui peuplent Elephant. Jamais le simple spectacle de la vie quotidienne dans une high school ordinaire n'aura été aussi émouvant en soi, sans raison objective, rien que par la grâce du regard qui le capte. John, Elias, Michelle, Carrie, Nicole..., ces jeunes dont le prénom s'imprime sur l'écran à mesure qu'ils apparaissent, le cinéaste se borne apparemment à les suivre à distance respectueuse, tels qu'ils sont et tels qu'ils vont, à travers les pelouses du campus ou le gymnase, le long de couloirs sans fin.(...) A elle seule, la somme de leurs gestes et déplacements, saisis par les travellings poétiques de Van Sant, esquisse une mythologie de l'adolescence.
(...) Autant le film peut être contemplatif et ouvert, scène par scène, autant sa construction d'ensemble relève d'une démarche hitchcockienne Gus Van Sant a réalisé naguère un remake pointilleux de Psychose. La légende à l'origine du titre évoque le défi lancé à un aveugle de se représenter la silhouette d'un éléphant à l'aide de ses mains. Van Sant procède ainsi avec le fait divers comme animal mystère, et le cinéma comme sens tactile. Alors il envisage le maximum de plis et replis de la journée J. On s'aperçoit peu à peu que le temps du film n'est pas linéaire, mais tournoyant, circulaire.
(...) Qu'il y ait du désespoir, de la frustration, de la folie, derrière l'harmonie ou la normalité, c'est évident : Gus Van Sant le donne sans cesse à voir ou à penser, aussi fasciné qu'il soit par la surface apollinienne de la jeunesse. Toutefois, il refuse les explications trop simples, et plus encore leur emboîtage logique. (...) L'humilité du cinéaste en la matière est absolue, mais là réside précisément la puissance du film : traiter tout le monde en adultes et ne rien dissimuler de ces abîmes que la réalité, si souvent, nous ouvre."
" Le titre du film Elephant est au départ une référence consciente au téléfilm du même nom r&
" Le titre du film Elephant est au départ une référence consciente au téléfilm du même nom réalisé par le cinéaste (depuis disparu) Alan Clark sur la violence en Irlande du Nord (un titre évoquant aussi l'impossibilité pour un aveugle à se représenter la forme d'un éléphant). Le titre Elephant est aussi une référence à la mascotte des Républicains aux USA (...) Mais nous pouvons aussi décrypter le titre Elephant ("ENFANT"?) en tant que symbole culturel, voire parfois cultuel.
Ainsi, il ne s'agirait pas d'oublier que l'éléphant est la monture du Dieu de la Foudre Indra (on entendra dans le film la foudre gronder avant le massacre). C'est aussi un animal aux grandes oreilles (Alex, le tueur, souffre de surdité lors de la scène de la cantine et toute la bande sonore du film se décompose de résonances et de réverbérations très sensibles). C'est aussi " l'éléphant spirituel et sacré " (le Christ) qui relève Adam après sa chute. L'éléphant est cet animal que l'on dit sage, sans agressivité et solidement ancré au sol ; dans les rêves il représente une réalité terrestre avec laquelle certaines personnes n'arrivent pas toujours à garder le contact.
Bref, autant d'éléments en rapport direct avec le récit et l'esthétique de Elephant de Gus Vant Sant. Un titre pour le moins emblématique des figures animales qui traversent son film : un sweat-shirt représentant une tête de tigre, un T-Shirt jaune représentant un taureau noir, un chien sautillant au ralenti, un éléphant représenté en croquis sur le mur de la chambre des tueurs, le son d'oiseaux pendant la tuerie dans les couloirs du lycée et la scène finale dans la chambre froide remplie de viande animale. Il fallait donc prendre Elephant dans son sens premier : un film animalier. Nous ne sommes pas dans une ménagerie gitane à la Kusturica, mais dans une impossible Arche de Noé déguisée en lycée. Un parc animalier aux accents apocalyptiques. Un retour au monde sauvage (...)
John est ainsi une sorte d'ange taureau (dont l'écho se fera à la fin avec Benny, son double, jeune noir au T-shirt jaune). Une créature hybride, voire androgyne, que nous soupçonnons un moment d'être le tueur (...) Les apparences sont trompeuses (...) Ce jeune homme taureau serpentant dans les labyrinthes rappelle alors inévitablement le mythe même du Minotaure. L'origine de la représentation. Retour aux sources des légendes initiatiques (et de l'art pariétal). Questionnement alors de Gus Van Sant sur " Comment évoluent les mythes et les contes aujourd'hui ? " mais aussi " Qu'est-ce qu'une image ? " et " Comment la jeunesse vit-elle avec les images ? " Comment sont-ils piégés par elles comme dans un labyrinthe de signes ? - pas étonnant de voir ainsi plusieurs scènes se dérouler dans la chambre noire du lycée, Gus Van Sant scrute précisément la création photographique et l'imago.
Les 7 jeunes filles et jeunes garçons offerts au Minotaure sont représentés dans le film par les cartons (retour au cinéma muet) indiquant les noms de ces jeunes (muets ?) - liste létale d'une morte annoncée, ils sont comme jetés aux lions. Les cartons sont autant de plaques mortuaires, de tombeaux ouverts. Gus Van Sant détourne le mythe du Minotaure et questionne une époque, ou plutôt : la représentation d'une époque. Dans le monde décrit dans Elephant, les enfants ne sont plus uniquement les chassés, il sont aussi les bourreaux..."
"Un film lucide, ni moralisateur, ni rassurant, ni outrageusement sombre, qui ne traite pas le spectateur en consommateur infantile &ag
"Un film lucide, ni moralisateur, ni rassurant, ni outrageusement sombre, qui ne traite pas le spectateur en consommateur infantile à qui il faudrait dire qui sont les bons et les méchants ; un film qui regarde le monde tel qu'il est plutôt que tel qu'il devrait être. Une forme et une pensée en marche, un objet en soi qui conjure la barbarie par le mystère poétique plutôt que par un discours surplombant. Un chef d'oeuvre."
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