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Entre attirance et pression des conventions, Therese, jeune employée d’un grand magasin, se retrouve prise au piège de sa relation avec Carol, une cliente.
Dans le New York des années 1950, Therese, jeune employée d’un grand magasin de Manhattan, fait la connaissance d’une cliente distinguée, Carol, femme séduisante, prisonnière d'un mariage peu heureux. À l’étincelle de la première rencontre succède rapidement un sentiment plus profond. Les deux femmes se retrouvent bientôt prises au piège entre les conventions et leur attirance mutuelle. Queer Palm et prix d'interprétation pour Rooney Mara au festival de Cannes en 2015.
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" Dans Loin du paradis, Todd Haynes contemplait la souffrance. Dans Carol, il l'éprouve. Il se glisse dans la peau de ses d
" Dans Loin du paradis, Todd Haynes contemplait la souffrance. Dans Carol, il l'éprouve. Il se glisse dans la peau de ses deux héroïnes, il ressent, coup après coup, les épreuves qu'elles traversent. Bref, il redevient lui-même : plus impliqué, plus compassionnel, plus proche d'un autre maître des mélos, Vincente Minnelli, l'auteur de Comme un torrent et de Thé et sympathie. Dans Carol, chaque mouvement de caméra semble trahir un état d'âme. L'écran est parsemé de couleurs vives : les robes rouges et vertes de Cate Blanchett donnent même à la grisaille de New York des airs de comédie musicale.
Et puis, entre la psychologie des personnages et l'art se tissent des liens secrets : dans Le Chevalier des sables, l'un des Minnelli les plus beaux et les plus méconnus, Elizabeth Taylor incarnait une artiste qui, par misanthropie et mélancolie, ne peignait que des oiseaux. Chez Todd Haynes, Therese (Rooney Mara), apprentie photographe, se borne elle aussi, mais par peur et timidité, à ne saisir dans son objectif que des ciels, des fenêtres et des portes. C'est en voyant, au loin, Carol acheter un sapin de Noël à sa petite fille qu'elle ose, presque instinctivement, appuyer sur le déclic, voler cet instant indiscret. Chez Haynes comme chez Minnelli, l'art reflète toujours la naissance de l'humain chez ceux qui s'en excluent, mais qui l'acceptent après un périple qui les révèle à eux-mêmes."
" (...) ici, tout ce qui importe est une sorte d’identification mutuelle de deux êtres qui se vivent comme liés, co
" (...) ici, tout ce qui importe est une sorte d’identification mutuelle de deux êtres qui se vivent comme liés, comme équivalents, comme se reflétant l’un l’autre et qui, pris dans la réfraction d’un étrange miroir inverse (brune et blonde, bourgeoise et ouvrière, initiée et ingénue), n’ont plus qu’à percer le mystère de leur gémellité, ne pouvant plus se quitter – ou plus exactement se quitter du regard, sans même forcément se toucher.
Du film, on ne retient que cette image, répétée plusieurs fois : Cate Blanchett et Rooney Mara se regardant fixement. Et le jeu des deux actrices est assez puissant et précis pour faire de la topographie de ce regard échangé un lieu étrange, riche, complexe : Therese regarde moins Carol que quelque chose de nouveau et d’intimidant en elle-même, se laissant totalement absorber par son intériorité (sa peur, son interrogation, sa douleur) ; Carol, elle, regarde mais savoure surtout l’émotion d’être à nouveau elle-même regardée, et sauvée, par un désir féminin. S’il ne valait pas mieux laisser parler le film de lui-même, il y aurait mille autres détails à relever dans ces moments suspendus."
" L’inspiration visuelle du film dérive ainsi avec elles, dans le sillage de leur virée, des chimères urbai
" L’inspiration visuelle du film dérive ainsi avec elles, dans le sillage de leur virée, des chimères urbaines fifties de toiles d’Edward Hopper aux visions rôdeuses et rurales des clichés de William Eggleston - images dont le viscéral caractère de détachement cultive un évident cousinage avec celles de Haynes. Mélo référencé et guère plus cachottier des jalons de son imaginaire cinéphile (des tuyauteries continentes du Cluny Brown de Lubitsch à l’emphase plastique des tragédies de Douglas Sirk, dont il s’agit ici une fois encore, après Loin du paradis, d’ausculter l’impensé), Carol n’en cultive pas moins ses facettes plus torves.
Par d’incessants jeux de surcadrage et de chatoiements émollients qui brouillent et saisissent ses plans au feu vif et glacé d’un dérèglement stylisé. Par son titre qui emprunte son prénom non à sa véritable héroïne, cœur battant à tout rompre du film, mais à l’objet distant du désir de celle-ci ; lequel s’invente aussi peu à peu, à l’intérieur du régime de la fiction, une stature de metteure en scène - Carol joue à la poupée avec Therese comme si elle trouvait en elle un substitut à sa fille qui lui est arrachée, et tire ainsi tous les fils cruels de leur passion empêchée moins par l’époque que parce que ses contradictions le décrètent. Par, enfin, sa façon d’ausculter les visages embués de deux actrices sublimées (Cate Blanchett et Rooney Mara) avec la même délicatesse infinie qu’il fixe l’espace qui les sépare et disjoint leurs corps.
Une béance sondée toujours à la fois comme un possible et comme un piège tendu pour l’œil du spectateur, porté à incandescence par le flamboiement de la patine - un piège de cristal. Cadrant sans cesse ses actrices à l’état d’auras corsetées au travers de vitrines, pare-brise et fenêtres, fondues dans le grain argentique des photos prises par Therese ou nimbées des flocons scintillants qui viennent bénir chacune de leurs échappées, le film tout entier accorde l’envoûtement de ses formes à la palpitation de ce qui nous y emplit de sa déflagration lente et familière, la cristallisation d’un cœur simple."
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