Jiří Menzel et l'esprit tchèque
VIDEO | 2015, 9' | Rencontre avec l'une des figures majeures de la Nouvelle Vague tchèque. L'auteur des Trains étr1
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Tourmenté par sa timidité, Milos n'arrive pas à séduire la jolie femme qui pourtant s'offre à lui. Une résistante va tenter de lui faire surmonter ses craintes.
Milos travaille dans une petite gare tchèque pendant la deuxième guerre mondiale. Tourmenté par sa timidité, il n'arrive pas à séduire la jolie contrôleuse qui pourtant s'offre à lui. Comment va-t-il pouvoir surmonter ses craintes ? Oscar du meilleur film étranger 1968, le film qui révéla Jiri Menzel.
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Je crains qu'on ne s'arrête un peu trop à l'anecdote du film de Menzel soit pour s'émerveiller de l'habileté et de la paradoxale sensibilité
Je crains qu'on ne s'arrête un peu trop à l'anecdote du film de Menzel soit pour s'émerveiller de l'habileté et de la paradoxale sensibilité qu’on y met à traiter un sujet qui serait chez nous polisson, soit pour se trouver de bonnes raisons de ne pas être dupe de ce qui n’est que polissonnerie malgré les apparences de gravité.
Il est vrai que Menzel aborde un sujet qui fait rire, on ne sait trop pourquoi. L’éducation amoureuse des jeunes gens n'est pas, en soi un sujet comique et si cette éducation se révèle difficile, si elle s’accompagne de complication stendhalienncs, le propos n’en est que plus grave. Je ne sais si Menzel tenait tant à ces éclats de rire et si, plus honnêtement, il ne se bornait pas à vouloir faire naître un sourire ému.
De toutes façons, il est admirable de le voir affronter la truculence, oser jusqu’à l’allusion plus que grivoise sans jamais se départir d'une innocence qu’on aurait tort de prendre pour une naïveté roublarde. C’est cette innocence heureuse, cette simplicité de folklore qui peuvent émerveiller tant nous sommes habitués à ne traiter de l’activité sexuelle de l’homme qu’en termes convenus et avec la plus extrême répugnance malgré nos fanfaronnades.
Cela dit, c’est le talent de conteur de Menzel qui devrait nous occuper avant tout. C'est un talent qui participe de l’art de la nouvelle (et qu’on avait pu apprécier déjà à la faveur d'un très remarquable sketch des Petites perles, un film qui ne devrait plus être inédit à Paris). En quelques plans, il sait créer une atmosphère, donnant à chaque détail indispensable à la narration une dimension autre qui l'arrache à la banalité de l’utilitaire. Sans que l'on sache exactement pourquoi ni comment, l’observation réaliste y est soudain transfigurée et sans qu'on y prenne garde, nous voilà à une vision poétique du monde. Rien n'interdit plus alors à l'auteur de flirter avec les artifices propres à l’artisanat cinématographique et s’il décide de faire donner la neige c'est pour s’offrir de jolis plans irréalistes à la Max Ophüls que nous ne songerons pas un instant à lui reprocher.
Il me semble que la poésie goguenarde et nonchalante de Menzel est infiniment plus révolutionnaire que les débordements étudiés des Petites marguerites et qu’il se soucie fort d’imiter le cinéma occidental. Ce qui, à l’Est, peut maintenant passer pour une intense nouveauté.
A sortie du film de Jiri Menzel permet au public français de connaître un nouvel aspect du cinéma tchèque. Le benjamin de la « nouvelle vag
A sortie du film de Jiri Menzel permet au public français de connaître un nouvel aspect du cinéma tchèque. Le benjamin de la « nouvelle vague » pragoise apporte quelque chose de très personnel qui n'a rien à voir avec la gravité presque tragique de Schorm ni avec l’époustouflant humour de Chyti'ova : il ferait plutôt songer à l'intimisme de Passer. Le titre bizarroïde de son film évoque ces convois militaires qui, pendant l’occupation allemande, jouissaient d'une priorité absolue et d'une surveillance toute particulière. C’est le passage d'un de ces trains dans la petite gare tchèque où il est employé qui va bouleverser la vie du protagoniste et l'amener à accomplir l'acte héroïque qui causera sa mort. [...]
[...]C’est dans ce dosage subtil de genres antagonistes, dans ce refus de céder aux tentations et aux facilités, que réside le merveilleux équilibre de son ffm, le secret de la portée humaine d’une œuvre toute de finesse et de subtilité et qui va bien au-delà des prémices savoureuses et drolatiques d'une situation comique. Je crois que Jiri Menzel prend place brillamment aux côtés de ses aînés en nous donnant un nouvel exemple de ce quelque chose d'original et d'irremplaçable qui vient de Tchécoslovaquie depuis trois ou quatre ans : une observation attentive marquée du sceau de l’insolite et débouchant sur une singulière richesse humaine.
" L'humour lunaire et goguenard de Jiri Menzel se retrouve chez son protagoniste principal qui lui ressemble physiquement. Un certain goût
" L'humour lunaire et goguenard de Jiri Menzel se retrouve chez son protagoniste principal qui lui ressemble physiquement. Un certain goût pour les polissonneries un peu primaires, mais recadrées dans un milieu social à la fois précis et poétisé, une machinerie impeccable aux ressorts bien huilés, voilà les atouts de ce jeune réalisateur, sorte de pendant tchèque au yougoslave Makavejev. Cette histoire de gare de triage et de trains blindés rappelle plus d'une fois Keaton, aux hommages près : un chaste baiser raté par le départ inopiné d'un convoi nous ramène au Mécano de la Général.
Mais c'est ailleurs, dans la généalogie burlesque de son personnage (une famille de retraités, d'oisifs, de rêveurs, tel cet hypnotiseur qui n'arrête point les tanks de la Wehrmacht), puis dans son impuissance momentanée, qui l'accule au suicide, c'est dans ce tableau à la fois ridicule et tragique d'un pucelage masculin que Menzel affirme son originalité. La gaudriole atteint les limites du poème objet, comme dans cette scène exquise où le sous-chef de gare, avec une lente inspiration, tamponne de tous les cachets disponibles les fesses d'une jolie visiteuse, scène qui entre toutes dut ravir von Sternberg, chaud défenseur du film (...)
Menzel nous laisse entre les mains un objet de forme mystifiante, éperdument drôle et qui blesse aussi. Lui-même jouant le rôle d'un psychiatre minable, mal rasé et parfaitement idiot ("pensez au football", dit-il au jeune employé que défont les fiascos sexuels) réussit à préserver la qualité amère de son film, tout comme dans Le Retour de l'enfant prodigue de Schorm, il donnait à l'amant, la nuance inattendue d'une gaucherie définitive. Jamais la notion d'artiste, avec ce qu'elle comporte d'idées reçues, n'aura si bien été battue en brèche par un aussi bizarre créateur."
" ... Entre la descritption mi-attendrie, mi-satirique de la bureaucratie des chemins de fer tchèques ((Kafka ?), l'histoire de la Résista
" ... Entre la descritption mi-attendrie, mi-satirique de la bureaucratie des chemins de fer tchèques ((Kafka ?), l'histoire de la Résistance avec un puceau (Drôle de jeu ?), l'érotisme vécu dans le quotidien, sans stars ni Tarzans, mais sans ricanements ni misérabilisme (et c'est la différence avec l'archigrande majorité des films d'adolescence, tchèques y compris), les "moments où il ne se passe rien ", pauses intimistes (Eclairage intime ?) voire même les citations ferroviaires admiratives relevées par tout le monde (Le Mécano de la Général), il y a dans le film de Menzel suffisamment de choses pour qu'on le mette à un rang très élevé : pour ma part, je trouve que c'est, avec les Diamants de la nuit, le seul cas où l'on ne peut plus dire "oui, c'est très bien, pour un petit cinéma, de produire des films aussi bons", "où il s'agit, tout bonnement, d'un des meilleurs films produits par le cinéma mondial cette année.
En effet, bien au-delà de la "farce" gauloise que certains y ont vue, c'est toute une parabole sur la sexualité adolescente, toute une étude sensible et juste sur ce personnage qui tend à devenir à peu près universel (...) C'est une peinture sans attendrissement ni pessimisme (...) c'est aussi une description de la puissance d l'imagination : c'est elle qui entrave MIlos, et le conseil du médecin a beau être stupide, c'est bien quand il l'appliquera que ça marchera (...) Il y a encore, à propos de cet érotisme familier, beaucoup à dire (...)
il y a les évocations graphiques d'une transparence qui n'est même plus allusive, comme l'image de la femme du chef de gare gavant une oie. Mais il y a aussi le grand-père hypnotiseur de tanks, le tonton photographe à la main baladeuse, tout un petit monde qui se trouvait sûrement dans l'écrivain adapté par Menzel,Hrabal, mais qui a pris vie soudain, dans son réalisme tendre et cruel, devant la caméra."
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