
Jean-Pierre Marielle : "Quoi faire d'autre ?"
VIDEO | 2014, 6'| Tueur ? Jean-Pierre Marielle a préféré faire l'acteur mais il serait bien incapable de dire po...
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A la fin de sa vie, Marin Marais, violiste de Louis XIV, se souvient de son apprentissage avec Monsieur de Sainte Colombe, grand maître de la viole de gambe.
A la fin de sa vie, Marin Marais, violiste de Louis XIV, se souvient de son apprentissage avec Monsieur de Sainte Colombe, grand maître de la viole de gambe. Professeur austère et intransigeant, ce dernier, suite au décès de sa femme, a recherché en vain une perfection absolue dans son art. Son apprenti ne vise pas le même idéal... Prix Louis-Delluc en 1991 et 7 César 1992 dont Meilleur film de l'année, meilleur réalisateur, meilleure musique...
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" Monsieur de Sainte-Colombe est un artiste. Monsieur de Sainte-Colombe est janséniste. Loin de la cour du Roi-Soleil qui, pour
" Monsieur de Sainte-Colombe est un artiste. Monsieur de Sainte-Colombe est janséniste. Loin de la cour du Roi-Soleil qui, pourtant, le réclame, il joue, enfermé dans son art comme dans un couvent. A sa viole, il a ajouté une corde basse afin de rendre plus mélancolique le son de l’instrument. Et il en tire désormais des accords si beaux qu’il en arrive, parfois, à faire revenir du royaume des ombres celle de sa femme bien aimée. (…) Et voilà qu’un jour « un grand enfant de dix-sept ans, rouge comme la vieille crête d'un coq » s’en vient frapper à leur porte. Ce jeune homme va devenir un compositeur illustre, cerné par les honneurs, l’argent et les femmes. Il se nomme Marin Marais...
Voilà. Faut-il rechercher la gloire ou mettre toute son énergie à la fuir à jamais.. ? Faut-il se repaître, ensemble, des secours superficiels qu’apporte le siècle ou, au cœur d’une solitude purificatrice, s’enfoncer dans une quête égoïste au risque de faire le malheur d’autrui ? Marin Marais est l’artiste du monde et il n’en tire nulle joie : « J’ai ambitionné le néant, j’ai récolté le néant : du sucre, des louis et la honte », dira-t-il à la fin de sa vie. Monsieur de Sainte-Colombe, lui, est un artiste de l’ombre. Mais n’en recueille que les fulgurants plaisirs de l’orgueil.
« Vous pourrez aider les gens qui dansent, dira-t-il à Marin Marais, vous pourrez accompagner les acteurs qui chantent sur scène. Ce que vous écrirez plaira, n’épouvantera jamais, vous gagnerez votre vie. Votre vie sera entourée de musique mais vous ne serez pas musicien. » Deux conceptions de l’art, donc. Oui, mais aussi, mais surtout, deux conceptions de vie. D’ailleurs, si l’on admet un instant l’idée que la vie est un art, comment ne pas renouveler le pari de Pascal et miser, comme Monsieur de Sainte-Colombe, sur l’infime probabilité de l’infini... Tout cela pourrait dangereusement pencher vous vous en serez aperçu — vers un côté « sujet de bac pour mini-philosophes surdoués », s’il n’y avait, triomphant de toutes les embûches, l’extraordinaire modestie de la mise en scène d'Alain Corneau.
Que ces problèmes le tourmentent, il n’est, pour s’en convaincre que de se rappeler Nocturne indien, son précédent film. Là, le héros s’en allait en Inde à la poursuite d’un double qui n’était que lui- même. Ici, Marais et Sainte-Colombe sont, eux aussi, les faces contradictoires et complémentaires d’un seul et même être admirable et monstrueux : l’artiste. La réussite de Corneau, c’est d’avoir gommé à chaque instant ce que le sujet pouvait avoir d’emphatique, de l’avoir épuré, de l’avoir rendu brûlant, surtout grâce au beau personnage de Madeleine (Anne Brochet, parfaite).
(…) Il filme, d’ailleurs, de mieux en mieux, Alain Corneau ! Sans éclat, non, mais sans fadeur non plus. Sans doute, depuis Nocturne indien, s’est-il trouvé lui-même : ni Marin Marais, ni Sainte-Colombe, mais à mi-chemin des deux, à sa juste mesure...
La démesure — face à un Gérard Depardieu volontairement en retrait c’est Jean-Pierre Marielle qui l’apporte. Cette fureur que l’on pressent sous le masque du janséniste, il l’a fait éclater superbement lorsqu’il brise de rage la viole du jeune Marin Marais qui a osé le défier. Et sa folie de mépriser les autres pour mieux se justifier lui-même. il la dévoile progressivement, par étape, à l'aide, notamment, de sa voix dont il joue comme d’un instrument. On l’avait vu souvent formidable, Marielle, mais jamais dans un rôle qui lui convienne à ce point : fanatique et pitoyable. Prisonnier mais libre. Une splendeur."
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