
Maren Ade : "Est-ce qu'on est vraiment d'humeur à rire aujourd'hui ?"
Dans Toni Erdmann, un père et sa fille se déchirent pour le pire et pour le meilleur. La réalisatrice Maren Ade...
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Ines, femme d'affaires, voit débarquer son père chez elle sans prévenir. Ce parent va s'inventer un facétieux personnage, Toni Erdmann, et changer sa vie.
Ines est une femme d'affaires travaillant pour une grande société allemande basée à Bucarest. Alors qu'elle se prépare pour une importante réunion qui doit assurer la suite de sa carrière, son père, Winfried, débarque chez elle sans prévenir. Un père avec lequel elle ne partage presque plus rien, en particulier sur le plan politique et moral. Winfried, quant à lui, s'inquiète pour sa fille, qu'il trouve malheureuse. Pour l'aider, il décide de s'inventer un facétieux personnage : Toni Erdmann... En sélection officielle du Festival de Cannes 2016, nommé aux Oscars, César et Golden Globes comme meilleur film étranger de l'année.
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"(...) Toni Erdmann est au fond le portrait d'un papa qui réenchante le quotidien pour sa petite fille dont la manie du contrôle n'est que
"(...) Toni Erdmann est au fond le portrait d'un papa qui réenchante le quotidien pour sa petite fille dont la manie du contrôle n'est que la manifestation de sa peur d'affronter la vie et d'admettre que son travail de conseil en restructuration d'entreprises est d'un cynisme effrayant.
De l'émotion, du rire, de l'amour en 2h42 (oui, c'est long maîs on ne s'ennuie pas une seconde], le film se présente comme un condensé de vie, une pilule euphorisante qui donne à reconsidérer l'essentiel.
Naïf, peut-être ? Maren Ade, remarquée pour Everyone Else, qui brouillait déjà les pistes du conformisme (amoureux), n'est pas dupe. Elle ne cherche pas à convaincre maîs à modifier notre regard sur un monde occidental obsédé par la performance et le résultat. Car le sujet du film est bien ici cette self-made-woman incapable d'empathie, qui oblige son amant à se masturber devant elle ou qui refuse à son père le droit de l'aimer. Parfaite inconnue chez nous, Sandra Huller a scandaleusement été ignorée par les jurés cannois. Réservez-lui l'accueil qu elle mérite."
"(...) A partir de cette opposition, le film fonctionne comme une fusée à trois étages qui démarre, décolle puis atteint les étoiles. Comme
"(...) A partir de cette opposition, le film fonctionne comme une fusée à trois étages qui démarre, décolle puis atteint les étoiles. Commencé sur le mode réaliste, Toni Erdmann se laisse contaminer par la folie douce, bientôt inquiétante, d'un Winfried qui s'invite sans prévenir à Bucarest et envahit la sphère professionnelle d'Inès, jusqu'à se faire chasser. C'est alors que les choses décollent : le trublion revient, affublé d'une perruque et d'un faux râtelier, sous une identité fictive, s'inventant un personnage nommé « Toni Erdmann » - un peu comme le faisait celui d'Andy Kaufman dans Man on the Moon (1999), de Milos Forman.
Il se dédouble donc, dans une forme de schizophrénie pratique, où le postiche joue le rôle d'une prothèse : puisque le père et la fille sont des infirmes de l'échange, c'est par le truchement de l'artifice que passe, désormais, la communication. Et celle-ci prend la forme d'un jeu incontrôlable, d'une fiction toujours plus glissante, à laquelle Inès va peu à peu se prêter.
Ce glissement est rendu possible par une mise en scène d'une merveilleuse simplicité. Com- ment décrire cette écriture si peu démonstrative, qui semble ne se distinguer du « petit réalisme » que par la précision de son tempo, la justesse ahurissante de ses comédiens, la clarté de son tim- bre et de sa lumière, d'une blancheur expansive, comme autant d'éléments qui flottent entre ses personnages ?
(...) Toni Erdmann nous dit ceci d'essentiel, qu'il faut oser saborder sa vie dans les grandes largeurs pour espérer un jour la savourer pleinement."
"(...) Plus Inès se trouve confrontée à l'évidence des ridicules du jeu social qu'elle endosse en série de prestations pimpantes de wanabee
"(...) Plus Inès se trouve confrontée à l'évidence des ridicules du jeu social qu'elle endosse en série de prestations pimpantes de wanabee détraquée, plus Winfried s'apparente à un genre de néo-Bossu de Notre-Dame, traînant les invraisemblables gadgets à gags qui devraient lui valoir un internement si, tout autour, un intérêt soudain pour le désastre de son jeu, son caractère inopérant parce que précisément impossible et grotesque, ne maintenait l'assistance en alerte.
La circulation coulissante du film, sa pendulation fluide et équitaire entre les points de vue à mesure que les personnages s'effeuillent de leurs attributs d'aliénation vise a les faire entrer un à un dans sa comédie de l'embarras, un jeu que personne n'ose dénoncer. Le cinéma s'est depuis longtemps entendu à mettre en scène et pourfendre l'hypocrisie d'une société fondée sur les calculs égoïstes, la compétition frénétique et l'affichage d'une moralité ambiguë et malléable. Il faut bouger les lignes, ne pas craindre de changer ; l'idéo- logie galvanique du business s'exporte partout.
Il est frappant combien Maren Ade parvient à faire prospérer cette lecture dans le bain de la comédie des sentiments filiaux, esquivant la flaque de misanthropie houellbecquienne autour de laquelle le film virevolte, sans jamais se placer en surplomb de personnages dont il montre bien combien ils négocient à tâtons avec la situation qui leur est faite. La cinéaste parvient ainsi à couler dans le cadre temporel d'un récit ramassé sur quelques jours une ample et complexe matière humaine, dé- chiffrable dans les moindres inflexions de son actrice, démente, àl'unisson du moindre troisième rôle.
Une coulée qui nous submerge encore de ses vagues mi-empathiques mi- désolées alors qu'au générique, pour la première fois, une musique off retentit : la souveraine chanson de Cure, Plainsong dont les paroles recouvrent la comédie de cet ultime voile : «And it's so cold, it's like the cold if you were dead/And you smiled for a second.»"
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