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Fred Poulet confie au footballeur Vikash Dhorasoo deux caméras pour filmer son quotidien lors du mondial 2006. "Substitute" est le journal intime du joueur.
L’histoire commence le 6 avril 2006. Fred Poulet propose au footballeur Vikash Dhorasoo de lui confier deux caméras super 8, pour qu’il filme son quotidien jusqu’au 9 juillet, date de la finale de la Coupe du Monde de football à Berlin. Ensemble ils écriront le film au jour le jour, au Havre, à Paris, puis en Allemagne, dans des chambres d’hôtel, dans le bus ou au téléphone. Un peu dans les stades aussi. Vikash Dhorasoo jouera 16 minutes lors de cette Coupe du Monde à rebondissements qui verra l’équipe de France atteindre la finale pour la 2e fois de son histoire. "Substitute" est le journal intime de ce « douzième homme ».
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"Confondant d'honnêteté, Substitute démontre que le foot est aussi devenu le plus égotique des sports collectifs. Pendant que Poulet capte d
"Confondant d'honnêteté, Substitute démontre que le foot est aussi devenu le plus égotique des sports collectifs. Pendant que Poulet capte des bribes de liesse, Dhorasoo, hors jeu, égrène des couloirs déserts, des maîtres-chiens, des vigiles. Sans le son, le contexte gagne en démesure sécuritaire, paranoïaque. A un moment, il abrège une conversation téléphonique car c'est l'heure «de la promenade». Comme au (fond du) trou. "
Gilles Renault"Dès les premiers plans, il est évident que le film de Fred Poulet et Vikash Dhorasoo ne ressemblera à aucun autre (...). Car Substitute (“
"Dès les premiers plans, il est évident que le film de Fred Poulet et Vikash Dhorasoo ne ressemblera à aucun autre (...). Car Substitute (“remplaçant” en anglais, ou pourquoi pas “doublure”) est un work in progress dont seul le spectateur connaît l’issue puisqu’elle est attachée à un sujet d’actualité qui appartient désormais au passé : la Coupe du monde de football 2006. D’autre part, loin d’être un film sur le football (...), Substitute est un film sur le monde du travail, l’histoire d’une déception, d’un type qui a trop fait confiance à son supérieur hiérarchique, qui a sans doute mis trop d’affect dans cette relation quasi filiale (la relation Vikash Dhorasoo/ Raymond Domenech semble de cette teneur), qui s’attendait à obtenir un poste parce qu’il pensait qu’il le méritait et qu’on le lui avait promis, et qui se retrouve sur le carreau au moment où un gros contrat est en train de se jouer.
Substitute est aussi un film sur l’amitié, trahie d’un côté (...), épanouie de l’autre, du côté du faire-valoir, du copain qui a décidé de faire avec vous un film, qui ne savait pas que ça tournerait mal et qui va devenir peu à peu le premier confident par caméra interposée, celui qui crée de l’envie et donne un sens à votre vie au moment même où, d’un autre côté, elle est en train de s’écrouler (...).
Ensuite, Substitute, parce qu’il a été réalisé par deux personnes, est la preuve par l’exemple de la fameuse loi godardienne selon laquelle le cinéma, ça se fait à deux. Substitute, grâce à ces deux têtes et quatre mains, est un film d’un rare équilibre. On y assiste par exemple à de vrais champs-contrechamps : l’un filme l’autre et vice versa. Comme les choses sont bien faites en art, ces miraculeux champscontrechamps s’assortissent dans le même temps de chants-contrechants. L’un parle et l’autre aussi, tous deux de leur solitude. (...) Film équilibré, donc, parce que jamais, alors qu’il s’y apprêtait, le film ne tombe dans la dénonciation, la rancoeur, le ressentiment."
" Chacun jugera s’il s’agit d’un authentique apprentissage de l’autofiction – la transmission de l’expression intime d’un artiste confirmé à
" Chacun jugera s’il s’agit d’un authentique apprentissage de l’autofiction – la transmission de l’expression intime d’un artiste confirmé à un artiste débutant – ou d’une parenthèse opportuniste de la part d’un joueur qui sait que ses jours de gloire sont comptés. L’un n’exclut pas l’autre… Les vrais amateurs de foot, ceux qui traquent l’aventure humaine derrière l’enjeu des matchs, apprécieront cette forme inédite de témoignage, à mille lieues du prémâché médiatique qui entoure le sport de haut niveau. Peu ou pas d’images de l’épopée tricolore, ni des joueurs qui l’ont écrite : vu la dégradation du filmage télé des grandes rencontres de foot (de moins en moins précis, de plus en plus tape-à-l’œil), l’égocentrisme minimaliste de Substitute donne un petit coup de frais…"
Aurélien Ferenczi"Le film commence dans la joie : un homme jeune, teint bistré, sourire tout de douceur dans la barbe courte, malice dans l'oeil, tient une
"Le film commence dans la joie : un homme jeune, teint bistré, sourire tout de douceur dans la barbe courte, malice dans l'oeil, tient une caméra légère, animal inconnu à apprivoiser. Un autre lui en explique le maniement. Ils sont face à face et très vite, dès que le premier a compris les explications du second, leurs regards se croisent. Ou plutôt les objectifs car c'est bien de cela qu'il s'agit : le néophyte vient d'apprendre que cet oeil qu'il a là, en mains, est tout à fait capable de lui rendre des services inconnus. Mieux que les deux dont il se sert depuis toujours ? Sans doute : peut-être commence-t-il à l'entrevoir. Comme leurs images, les rires se croisent.
Ce moment, premiers temps d'un film où la parole a commencé dès le noir du générique, est essentiel : l'acte de fondation d'une démarche. On va voir que la présence d'une caméra peut tout changer, à condition qu'elle fasse partie du jeu qui s'ouvre.
Jean Rouch le savait, qui parla de « ciné-transe » : ces deux hommes, si différents, réunis dans la même pièce vont en faire la preuve. Le premier est Vikash Dhorasoo, milieu de terrain de l'équipe de France qui va disputer la Coupe du monde de football, l'été 2006 en Allemagne. Bonne raison d'être heureux : il va être de la vingtaine de Français, remplaçants compris, dont trois millions de spectateurs vont suivre les exploits. Deuxième raison : son ami Fred Poulet, le second, décorateur de cinéma, rocker, réalisateur de « clips » musicaux, lui a proposé de filmer cette Coupe et il est en train de lui apprendre à se servir d'une caméra à cette fin.
Il y a eu bien des films sur tous les sports, mais qu'un acteur d'un tel événement en livre sa vision, cela s'est-il fait ? On ne sait évidemment ce qui aurait pu se passer, quel film serait advenu, et peut-être n'en serait-il resté que ces coquetteries d'images tremblées, de rythme haché de clip sur le quotidien d'hommes dans leur cocon de champions, si tout s'était passé comme attendu. Si Dhorasoo était allé en Allemagne pour jouer au football. Et l'on en a peut-être une idée lorsque le footballeur avant la compétition fait ses premières armes de cinéaste dans le quartier de son enfance au Havre. Il filme des gamins dribblant, feintant balle au pied comme s'il filmait ses propres débuts : amour du ballon et du cinéma dans le même temps. C'est très beau, et l'herbe est douce, ce jour-là, celle de ce pré de Gonfreville-l'Orcher, d'où l'on ne voit pas la mer, dit-il.
Beau mais cela n'a pas la force que prendra le film avançant au rythme de la marche de l'équipe de France vers la finale. Il se teinte de mélancolie. Couloirs glauques d'un hôtel la nuit où une lumière verdâtre tombe sur des portes closes, lit défait d'une chambre impersonnelle, longs coups de téléphone qui sont appels au secours, on est loin de la « magie du stade ». C'est que Dhorasoo a autre chose à filmer : sur la douzaine d'heures de matchs que disputa l'équipe de France, des éliminatoires à la finale, il ne jouera que seize minutes, passant le reste du temps sur le banc de remplaçant (« Substitute »).
Et toute la force du film est là, dans ce face à face avec lui-même auquel le conduit son usage de la caméra. Il faut savoir gré d'abord à Fred Poulet de lui avoir proposé comme outil, non pas une caméra DV qui permet d'avaler sans discernement tout ce qui passe dans le champ, mais une caméra super-huit.
Elle est bruyante, elle doit être rechargée en pellicule, elle pèse en main d'un certain poids. Bref, elle existe. Et c'est elle qui sera, dans sa solitude de non-joueur, de « spectateur comme les autres, enfin presque », dit-il avec un sourire amer, la confidente, la complice.
Il est bouleversant, ce moment où dans sa chambre, oeil au viseur, Vikash Dhorasoo se filme face à un miroir. Ce qu'il n'aurait sans doute dit à personne, sa douleur, (« On a battu le Brésil. Enfin, ils ont battu le Brésil, je commence à en avoir marre ») il le dit à sa caméra : elle est lui et pas lui, l'image de lui.
C'est un grand moment de cinéma que celui-là, et il est bien évident que cette confession, pathétique monologue qu'il enregistra sur son magnétophone, n'aurait pu sortir avec cette force s'il n'avait eu sous les yeux ce garçon las, lourd de tristesse qui se regardait avec l'oeil de sa super-huit l'accompagnant du ronron de son moteur. Commencé dans la joie de la découverte d'un outil, le film s'achemine de couloir sombre en chambres mal éclairées vers l'apprentissage par un homme de la solitude. Le temps que le spectateur le voie grandir. Avec l'aide d'une caméra."
"... Nous ne sommes pas du tout dans un film de vacances, mais bien dans une partie de chasse en Bavière. Et le sujet du film prend corps:
"... Nous ne sommes pas du tout dans un film de vacances, mais bien dans une partie de chasse en Bavière. Et le sujet du film prend corps: encore une fois une histoire de filiation, encore une fois un fils à qui on promet d'être Dieu avant de l'abandonner.
On se croyait au sein d'un hors-champ, espace inerte qui cernait le territoire agité, on se pensait dans les tribunes, même pas dans les tribunes, sur le parking d'un stade en compagnie d'un laissé-pour-compte, et finalement il nous est révélé que le hors-champ c'est l'autre et son armée docile qui bataillent sur la pelouse, tandis que dans l'intimité vacillante de cet homme abandonné se joue l'action, la seule qui puisse nous toucher, l'émotion. Après on se met évidemment à rêver d'intrigues. On se souvient de ces plans où s'échangeaient les boîtes de pellicules entassées dans les sacs plastiques, trafic clandestin, deal qui disait bien que quelqu'un était à éviter, qu'il ne fallait pas se faire prendre, qu'une activité malhonnête se montait ici.
Il serait faux de dire que le film se construit contre cet autre, mais il le menace: l'entraîneur, le père indigne, le censeur, voilà la cible. A l'image de ce plan dans L'Etat des choses de Wenders, où le metteur en scène vise avec sa caméra super-huit un autre homme qui le tient en joue. Croire au cinéma comme à une arme efficace, pour Fred Poulet et Vikash Dhorasoo, l'exercice aura été profitable."
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