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Évocation de la vie du poète arménien Sayat Nova, dont on situe l'existence entre 1717 et 1794 en une série de plusieurs tableaux.
Évocation de la vie du plus grand poète arménien du XVIIIème siècle en une suite de tableaux composés avec une piété minutieuse. Ils sont ordonnés à partir d'objets de la vie quotidienne, d'articles religieux ou d’œuvres d'art. Vêtements, tapis, vieilles pierres vénérables retiennent l'attention contemplative de Paradjanov, au même titre que les visages d'une beauté lumineuse qu'il photographie avec un respect amoureux.
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Sayat Nova fait partie de ces films (il y en a de moins en moins) qui ne ressemblent à rien. Paradjanov est de ceux (ils se font très rares)
Sayat Nova fait partie de ces films (il y en a de moins en moins) qui ne ressemblent à rien. Paradjanov est de ceux (ils se font très rares) qui font comme si personne avant eux n’avait filmé. Heureux effet de « première fois » auquel on reconnait le grand cinéma. Précieux culot. C’est pourquoi face à Sayat Nova, la première chose à ne pas faire est de proposer un mode d’emploi. Il faut le laisser agir, se laisser faire, laisser se défaire notre envie de comprendre tout tout de suite, décourager la lecture décodeuse et les « re-placeurs-dans-le-contexte » de tout poil. Il sera toujours temps après de jouer à celui qui sait tout du XVIIIe siècle arménien ou de l’art des « achough », de simuler une longue familiarité avec ce que nous ignorions encore il y a soixante-treize-minutes (durée actuelle de Sayat Nova). Il y a des films clés en main. D’autres non. Alors, il faut devenir son propre serrurier
Serge Daney"C’est un des objets les plus singuliers que le cinéma ait produit : il ne ressemble à rien de ce qu’on a pu voir avant et après. Cette sing
"C’est un des objets les plus singuliers que le cinéma ait produit : il ne ressemble à rien de ce qu’on a pu voir avant et après. Cette singularité causera bien des ennuis au film et à son auteur : remontage chronologique et doublage en russe par Serguei Youtkevithch en 1971 sous le titre La Couleur de la Grenade ; emprisonnement de Paradjanov en 1973.Ce n’est que dans les années 90, après la mort de Paradjanov, qu’on pourra découvrir une version arménienne assez largement diffusée aujourd’hui. Il en existe aussi une version rushes de 4 heures comportant de nombreux plans absents de la version courante. Mais le moindre fragment de cette oeuvre est d’une telle force poétique qu’aucune mutilation ne parvient à en atténuer l’impact."
Claude Rieffel"Il y a deux façons de présenter Sayat Nova, éblouissant apogée de la courte filmographie du Géorgien Sergueï Paradjanov (Sarkis Paradjanian
"Il y a deux façons de présenter Sayat Nova, éblouissant apogée de la courte filmographie du Géorgien Sergueï Paradjanov (Sarkis Paradjanian), né de parents arméniens à Tbilissi en 1924, et mort en tournage d’un cancer à Erevan en 1990. Comme l’évocation libre de la vie d’un troubadour arménien du XVIIIe siècle (un « achough ») qui donne son nom au film, de son enfance passée parmi les livres à ses amours adolescentes, puis à sa réclusion mystique dans un couvent. Ou comme une grande collection d’objets, de couleurs, de formes, de corps, de postures, en une série majestueuse de plans-tableaux reliés entre eux par un langage secret, une mystérieuse liturgie.
Or, Sayat Nova n’est ni une biographie, ni une tapisserie vivante, comme on pourrait le croire, mais probablement le plus grand film jamais réalisé sur ce phénomène sacré qu’est l’inspiration artistique, faculté par laquelle le poète s’imprègne des mille matières du monde pour les restituer dans une vision qui les sublime et n’appartient qu’à lui.
Faut-il rappeler que la première version, achevée en 1968, ne convint pas aux autorités soviétiques de tutelle, qui exigèrent un remontage plus narratif (confié au cinéaste Sergueï Youtkevitch) qu’ils rebaptisèrent La Couleur de la grenade ? Ceci ne fit qu’inaugurer la longue suite de persécutions qui poursuivrait Paradjanov jusqu’en 1985 : mise sous surveillance, incarcération en camp de travail, interdiction de tourner en studio. Ce rappel ne doit pas nous conforter par le folklore d’une censure révolue.
Est-on bien sûr que, de nos jours, dans notre culte actuel du storytelling, un film d’une telle singularité ne fût pas écarté par nos commissions de financement, au même motif d’une absence de narration ? C’est que Sayat Nova reste, encore aujourd’hui, dans cette version d’origine restaurée par la Cinémathèque de Bologne et la Film Foundation, un souverain antidote à toute forme de convention cinématographique (du réalisme socialiste au réalisme social, elles n’ont pas tant changé), qu’il fait éclater en un élan d’expression primitive semblant provenir d’avant le cinéma et tout recommencer avec lui.
Un temps d’avant le cinéma, c’est-à-dire d’avant l’illusion de réalité, d’avant la perspective, d’avant l’invention de ce « quatrième mur » de la représentation qui nous autorise à voir sans êtres vus. Ici, nous sommes vus, justement, par ces personnages, disons plutôt ces « figures », qui nous regardent droit dans les yeux, tout comme la dague, les fruits, les sceptres, les étoffes, les bijoux, semblent aussi nous dévisager, se lançant au-devant du regard dans toute leur nudité.
Car chez Pardjanov, les choses ne sont pas représentées, mais présentées, déposées au cœur du plan pour ce témoin qu’on appelle spectateur, à la façon des icônes, des miniatures, des enluminures, toute une picturalité médiévale qui concevait l’image non pas comme une fenêtre ouverte sur le monde, mais bien comme un présentoir, un autel, territoire allégorique et sédimenté de significations. Et pourtant, c’est bien un monde immémorial qui perce dans les plans-tableaux de Sayat Nova, celui d’une paysannerie (le battage du blé), d’un artisanat (les parents du poète teignant la laine), d’une vie monastique (les moines écrasant du pied le raisin dans de grandes cuves) d’avant la modernité.
Plus largement, le film se pense comme un grand recueil de l’héritage culturel caucasien (comme le souligne Erik Bullot dans son ouvrage Sayat Nova, Yellow Now), une déclinaison de ses reliques, architectures (les monastères de Sanahine et d’Haghpat où il fut en partie tourné), ornements, mais aussi de ses chants, de ses costumes, de sa geste, le tout plongé ici comme dans un creuset. Paradjanov ne s’adonne pas pour autant à une reconstitution, mais bien à une exposition dans le mouvement, l’ensemble s’organisant autour du regard du poète dans une plasticité rituelle qui lui donne vie et beauté.
Dans cet univers, tout est rythme, rimes et harmoniques. Au son, rien n’est « parlant », comme ailleurs, mais bercé de boucles hypnotiques et solitaires, ouvrant un espace d’évocation obsessionnel et hallucinatoire (pics, frottements, souffles, incantations). Par moments, Paradjanov monte dans la foulée deux prises du même plan, comme pour faire rimer un geste avec lui-même. Magistrale et fascinante « découpe », prélevant un à un ses objets sur le réel pour en exhausser la matière en une sublime mosaïque et, par là même, la glorifier."
"C’est un film stupéfiant et à nul autre pareil. «Sergueï Paradjanov est de ceux - et ils se font très rares - qui font comme si personne av
"C’est un film stupéfiant et à nul autre pareil. «Sergueï Paradjanov est de ceux - et ils se font très rares - qui font comme si personne avant eux n’avait filmé», notait le grand critique Serge Daney. Suite de tableaux édifiants évoquant aussi bien la miniature persane que la peinture surréaliste, Sayat Nova raconte la vie du célèbre poète-troubabour éponyme arménien du XVIIIe siècle. Un achoughqui chantait aussi bien en arménien qu’en géorgien et en azéri. C’est donc un symbole commun de la culture caucasienne que filma, en 1969, Sergueï Paradjanov, cinéaste de génie flirtant avec la dissidence soviétique. Moscou, jugeant le film «formaliste»,imposa une version remontée et raccourcie par le cinéaste Sergueï Ioutkevitch, qui fut la seule diffusée dans le reste du pays, puis en Occident. Pour la première fois, il est enfin possible de voir la version originale de ce chef-d’œuvre, dans toute sa longueur et en langue arménienne, restaurée par la cinémathèque de Bologne."
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