
La Playlist Universciné de Joachim Lafosse
VIDEO | 2015, 12' | L'auteur de Nue propriété et Elève libre recommande six films que l'on pourra retrouver en...
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Simon aime Camille qui aime Marc qui vend un appartement à Odile qui le veut malgré Claude qui exècre le retour de Nicolas qui est le confident de Simon...
Simon aime secrètement Camille. Camille s'éprend, suite à un malentendu, de Marc Duveyrier. Marc, séduisant agent immobilier et patron de Simon, tente de vendre un appartement à Odile Lalande, la soeur de Camille. Odile est décidée à acheter cet appartement malgré la désapprobation muette de son mari, Claude. Claude, personnage falot en apparence, supporte mal la réapparition après de longues années d'absence de Nicolas. Nicolas, vieux complice d'Odile, devient le confident de Simon... Les dialogues sont en partie constitués d'extraits de tubes de la chanson française, qui se substituent aux voix des comédiens.
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"Le début en fausse piste d’On connaît la chanson est gonflé, surprenant, inattendu, tout sauf anodin. (...) Alain Resnais est ce cinéaste
"Le début en fausse piste d’On connaît la chanson est gonflé, surprenant, inattendu, tout sauf anodin. (...)
Alain Resnais est ce cinéaste qui propose aujourd’hui un film sur la comédie de la vie et les désordres amoureux, un divertissement grave-léger à base de comédie américaine, de théâtre de boulevard, de bande dessinée et de chansons de variétés ; mais c’est aussi un artiste de l’immédiat après-guerre et, à ce titre, indéfectiblement marqué par l’expérience de la guerre et de la découverte des camps. Et quoique On connaît la chanson semble à des années-lumière de cette expérience-là, son début sonne comme ce rappel : Auschwitz traîne toujours dans un recoin de nos consciences. Le génie de Resnais consiste évidemment à inscrire ce rappel dans le mouvement même de son film, dans son matériau humoristique et musical.
Nous voilà donc dans le Paris d’aujourd’hui, dans le film au présent, dans une histoire qui nous demande quelques minutes d’acclimatation progressive. Il faut d’abord s’habituer au principe du film, à ce qui fonde son identité : le surgissement de chansons populaires françaises de toutes époques au beau milieu des dialogues. De Joséphine Baker à Alain Bashung, d’Edith Piaf à Johnny Hallyday, de France Gall à Téléphone, tout ce qui a fait vibrer un transistor français défile ainsi en play-back dans la bouche des acteurs. Inspiré de la méthode de Dennis Potter, un réalisateur de téléfilms anglais, renvoyant également au principe de la série américaine Dream on, cette irruption de la chanson dans le tissu narratif fonctionne ici à plusieurs niveaux : simple relais d’un dialogue le plus souvent, mais aussi inconscient de tel personnage, image mentale de tel autre, commentaire ou critique ironique du film en train de se faire, révélateur de la vérité cachée sous les mensonges des apparences… Les chansons remplacent en quelque sorte le professeur Laborit de Mon oncle d’Amérique, mais avec l’immense avantage de ne pas rompre le mouvement fictionnel du film, de se fondre dans son flux narratif tout en le dédoublant : le son comme contre-feu aux leurres de l’image, comme outil esthétique permettant de dissocier le moi intime et le moi social, la chanson comme médium permettant d’exprimer ce que le langage ordinaire n’ose énoncer. (...)
Ce qui semble intéresser Resnais, ce qui fonde le système esthétique et thématique de son film, c’est l’écran de fumée des apparences, le leurre de la comédie sociale, l’illusion sous toutes ses formes : chaque personnage se trompe, tombe dans les pièges d’autrui quand il ne met pas en place ses propres chausse-trappes, se ment à lui-même ou à l’autre. Il y a divorce entre la vérité intime de chacun (plutôt dépressionnaire) et le rôle qu’il joue à l’extérieur (tout va bien), comme il y a divorce entre les désordres affectifs des hommes et l’ordre harmonieux de l’architecture parisienne dans laquelle ils évoluent, entre le manège déréglé des personnages et la précision graphique des plans composés par Resnais. De même que les fausses pistes relationnelles se reflètent dans les couloirs et fenêtres en trompe-l’oeil ou dans certains faux départs des chansons en play-back, les appartements vides visités par les protagonistes renvoient à leurs béances affectives. (...)
L’effondrement des rôles sociaux se produit sous les auspices de la plus étrange innovation formelle du film : une méduse qui flotte en surimpression et se balade au-dessus des têtes, d’un groupe d’invités l’autre. Facétie gratuite ? Phylactère marin ? Figure des vraies pensées de chacun ? Toujours est-il que la méduse fantôme, tel un dieu bien (mal)veillant, dénoue les noeuds coulants de la comédie sociale, réordonne les flux sentimentaux selon leur vérité. Si l’effet méduse est libérateur, il fait aussi très mal. Sous la légèreté de la comédie, derrière le simulacre des apparences, les sourires se figent, la mélancolie poisse, l’échec devient patent, les dépressions latentes remontent vers la surface. (...)
Quand tout se fane, seules restent les chansons : compagnes fidèles ou garces cruelles, elles seront toujours là pour accompagner les diverses tonalités émotionnelles de l’existence."
"Il y a des films qui font tout de suite parler d'eux, qui donnent spontanément envie aux spectateurs réjouis d'échanger, de commenter leur
"Il y a des films qui font tout de suite parler d'eux, qui donnent spontanément envie aux spectateurs réjouis d'échanger, de commenter leurs émotions, de livrer leurs moments préférés. On connaît la chanson est de ceux-là. Romance d'aujourd'hui, vaudeville mélancolique, comédie romantique : Alain Resnais surfe sans complexe sur tous ces genres en diffusant par intermittence au coeur de l'intrigue des extraits de tubes, chantés en play-back par les acteurs. Des formules un peu débiles mais indélébiles, comme : « Résiste, prouve que tu existes ! », « Ma gueule, qu'est-ce qu'elle a ma gueule ? », « J'ai la rate qui s'dilate... » ou bien encore « Ce soir, je serai la plus belle pour aller danser »... Johnny Hallyday dans la bouche d'André Dussollier ou France Gall dans la bouche de Sabine Azéma, ça vaut le déplacement ! Serge Lama, Julien Clerc, Bashung... l'éventail est très large : pas de distinguo snob entre variétoche et chanson « noble », mais un pot-pourri très démocratique englobant aussi bien Léo Ferré que Sylvie Vartan, Joséphine Baker que le groupe Téléphone. Y en a pour tous les goûts et toutes les générations.
Pour les personnages, c'est un peu la même chose. (...) Ils viennent d'horizons différents et leur look finement composé, loin de la caricature fournit d'emblée quelques indices sur leur personnalité. Au cinéma (dans la vie aussi), il suffit de peu de chose pour se faire une idée de quelqu'un. Un sac en bandoulière sur un loden à capuche, une mine boudeuse, une démarche décidée, et le tour est joué. Apparences qui portent une part de vérité, mais qui peuvent aussi s'avérer trompeuses... De fait, la jubilation que procure cette galerie de portraits tient à l'écart entre l'image que les personnages donnent d'eux-mêmes et ce qu'ils sont réellement, l'espace d'un instant, d'une situation. Ecart très faible ou très grand, c'est selon. (...)
Partie de cache-cache entre artifices et vérité, On connaît la chanson met en scène des gens empêtrés dans leur recherche du bonheur. Là où les illusions se bousculent au portillon... Au fil de cette comédie volatile perlent des malaises. Le film chemine vers des régions obscures, où couvent la dépression, les remords. Le sentiment de culpabilité, l'obsession de la maîtrise, l'hypocondrie, l'impossibilité de changer de vie : mine de rien, Alain Resnais fait émerger de sacrées névroses. Mais son art tient à sa manière vive d'aller à l'essentiel : le bonheur, l'amour, la solitude, en le survolant. Avec une légèreté souveraine, sans jamais quitter le quotidien. (...)
On rit souvent, simplement grâce aux quiproquos cocasses, à la fulgurance pétillante des dialogues. (...) Une énigme, décidément, ce Resnais. Un cas vraiment à part, qui n'a jamais cessé de surprendre, de bifurquer tout au long de sa carrière vers des territoires inexplorés. D'un film de Godard, on peut toujours dire, c'est du Godard. Idem pour Chabrol, ou même Rivette. Resnais, c'est plus compliqué : il a beau cultiver les mêmes obsessions (le temps, la mémoire, l'imaginaire...), fabriquer un univers bien à lui, chacun de ses films est une invention, un drôle d'objet, à la fois ancien et futuriste. Si on le considère à juste titre comme un cinéaste cérébral, il faut aussitôt ajouter que c'est un joueur, un formidable expérimentateur de formes. Son immense talent, c'est de joindre audace et générosité. De faire rimer expérimentation et pur divertissement, modernité et classicisme, avant-garde ludique et spectacle populaire. Vous en connaissez beaucoup qui sont capables d'en donner autant ?"
"Heureusement, il y a Resnais. Et ses deux complices, depuis Smoking et No Smoking, Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri. Ils ont donné au réali
"Heureusement, il y a Resnais. Et ses deux complices, depuis Smoking et No Smoking, Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri. Ils ont donné au réalisateur de Marienbad et de tant de chefs-d’œuvre un air de jeunesse, un humour acidulé qui lui sied à ravir. Et font souffler sur la production cinématographique plutôt morose de cet automne comme une délicieuse brise printanière qu’il serait dommage de ne pas aller respirer : c’est un pur délice.
On connaît la chanson n’est pas une comédie musicale, mais un mélange totalement innovant (inspiré toutefois de petits films d’un réalisateur de télévision britannique, Dennis Potter) de comédie, ici douce-amère, et de chansons célèbres, toutes inscrites dans notre mémoire. Des « tubes » des stars du music-hall, Aznavour, Hallyday, Vartan, Gainsbourg, Claude François, Pierre Perret, Dutronc et les autres. On ne les voit pas. On les entend en play-back, dans la bouche des comédiens qui de temps en temps, au milieu d’une phrase, se mettent donc à « chanter » dans le prolongement toujours logique de leurs paroles, de leurs pensées : « Tu t’laisses aller », « J’suis malade », « L’école est finie », « Résiste » « Avec le temps » et autres classiques. (...)
Bacri et Jaoui (qui, interprètes, se sont parfaitement intégrés à la «famille » Resnais) ont toujours, ici, comme scénaristes-interprètes, la « patte », faite de lucidité, de férocité joyeuse, d’humour... aimablement noir qui a fait le succès d’Un Air de famille. Et Resnais a, on le sent, jubilé derrière la caméra. On se reconnaît, on sourit, on est parfois un peu mélancolique. On sort heureux. « Ce n’est rien », chante Julien Clerc. Rien qu’un film délicieux. Jubilatoire. Ce qui n’est pas rien !"
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