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Avant de mourir, un espion remet un bijou à une jeune femme, Marie-Chantal. Elle se retrouve pourchassée par des espions russes et un docteur diabolique.
Dans le train vers la Suisse, un espion confie à Marie-Chantal un bijou en forme de panthère, dont les yeux sont des rubis. Bientôt, des espions surgissent de toutes parts, pourchassant la jolie snob. Tout le monde se retrouve à Agadir tandis qu'un docteur diabolique menace de répandre un virus mortel sur la terre... Parodie délirante et sexy des films d'espionnage à la mode au début des années 60, par un Chabrol goguenard.
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Claude Chabrol, prince-sans-rire du gag à froid, de la contrepèterie déplacée, du col dur dans les bains turcs,
Claude Chabrol, prince-sans-rire du gag à froid, de la contrepèterie déplacée, du col dur dans les bains turcs, engendre comme à plaisir le malentendu. Parsemant ses œuvres grises de farces et attrapes, et ses œuvres roses de sermons languissants, il semble toujours s’être trompé de film. Avec « Marie-Chantal contre le Dr Kha », Chabrol se trouve enfin en accord avec son sujet, ses intentions, ses possibilités techniques : les promesses du « Beau Serge » et des « Cousins », c’est aujourd’hui qu’il les tient.
Son film se situe à mi-chemin du sérieux et de la parodie, du suspense tragique et de la pirouette de clown, du marivaudage salace et de la bluette charmeuse. Bref, les malentendus continuent. Mais, cette fois, Chabrol les met au service du film. « M.-C. versus Dr K. » hérite, bien entendu, de la mythologie James Bond, et se situe dans la lignée de ces « barbouzes. » et autres « gorilles » de pacotille, dont vit actuellement cinquante pour cent du cinéma alimentaire.
On y retrouve le génie malfaisant et tout-puissant qui rêve de détruire le genre humain, les agents rivaux et ridicules de tous, les services secrets,-inextricablement emmêlés dans leurs mensonges à triple fond, un objet d’apparence inoffensive dont dépend le destin du monde. Simplement, en chargeant les effets, en ralentissant les poursuites, en accélérant les temps forts, le réalisateur nous découvre avec ravissement les ficelles de son grand guignol.
La passion de Chabrol pour Hitchcock nous était bien connue, mais pour la première fois, il a fait un film digne du maître. La virtuosité dans l’emploi de la couleur, l’art du sous-entendu visuel sont hérités du grand Alfred. Marie Laforêt, saisissante de drôlerie acide, triomphe de tous les pièges du rôle, comme Marie-Chantal triomphe de tous les tueurs ligués contre elle : avec innocence. L’innocence qui est le contraire de la culpabilité. L’innocence qui est le contraire de la rouerie. Si l’on décrypte le message secret de « M--C. contre Dr K. c’est encore à Hitchcock qu’il renvoie.
Une jeune fiîie du meilleur monde, Marie Chantal (Marie Laforêt) sa rend aux sports d’hiver avec son cousin Hubert. Dans
Une jeune fiîie du meilleur monde, Marie Chantal (Marie Laforêt) sa rend aux sports d’hiver avec son cousin Hubert. Dans le wagon-restaurant du rapide de nuit elle se trouve confrontée aux fines fleurs de l’espionnage et du contre-espionnage planétaire.
Celui qui va mourir, Bruno Kerrien (Roger Hanin) lui confie une broche en forme de panthère aux yeux de rubis, ce qui déclenche autour d'elle un tourbillon de papillons de nuit (...) qui se disputent avidement l’occasion de brutaliser Marie Chantal et de la dépouiller de son précieux bijou auquel elle tient à présent par une sorte de caprice têtu.
Ces espions ne sont rien auprès du fabuleux Docteur Kah, qui rêve, ni plus ni moins, de ominer l’univers à l’aide de j’arme absolue enfermée dans les yeux de la panthère, uns arme bactériologique naturellement (...)
C'est un jeu que nous propose Claude Chabrol. Mais pour jouer il faut être deux (au moins). Marie-Chantal contre le Docteur Kah. Le docteur Kah contre lui-même. Chabrol contre son public. Marie-Chantal contre James Bond... j’en oublie certainement. Tous les personnages du film d’une manière ou d'une autre se dédoublent au cours de l'action.
L’espion russe (un Serge Reggiani complètement inattendu dans son premier rôle comique) laisse échapper un « mamma mia » très italien sous l'œil courroucé de son jeune fils, marxiste bien plus lucide et adulte que son vieux bolchevique de père.
L’espion américain (qui donne à Charles Denner l'occasion d'un festival très réussi de grimaces abstraites) répond au téléphone avec l'accent de Selleville. Mais les deux accents sonnent aussi faux que l’autre. « Qui c'est ça Kah ? » demande Marie-Chantal avec innocence. C'est le génie du mal, bien sûr (encore un interprète magistral : Akim Tamiroff).
Mais le juste et généreux Lambarre, espoir suprême des espions qui luttent pour la bonne cause, n'est qu'un autre aspect du sinistre docteur. Allez vous y retrouver ! Marie-Chantal ne s'y retrouve pas. Mais elle conserve son sang-froid. Cette jolie dinde à laquelle Marie Laforêt prête son frais visage, s’avère à l’usage d'autant plus fine qu’elle a pu paraîtra d'abord superficielle. Mais elle reste d’un bout à l'autre en même temps fine et superficielle. La profondeur pour Chabrol n’est pas dans les regards creusés par l’angoisse, elle peut naître aussi, comme chez Hitchcock, de l’inconscience enfantine d’un regard.
Mais Chabrol se dédouble lui aussi. Il se coule d'abord dans la peau d’un comparse, un barman assez veule qui meurt empoisonné. Mais ce n’est encore qu’un faux fuyant. Auteur du film, il épouse, semble-t-il avec délice, les absurdités tranquillisantes des mythologies à la mode. Mais c’est pour mieux pourfendre la baudruche de James Bond et de ses rejetons.
Marie-Chantal dénonce la fausse désinvolture des films d’espionnage actuels, leur humour affecté, la lourdeur qui se cache sous leur légèreté. Mais cette dénonciation est le produit d’un raisonnement par l’absurde. Chabrol fait éclater le genre en le poussant à la limite. Il a le génie, précieux, de la destruction. Son oeil corrosif, son ton sarcastique ont le pouvoir de nous tenir en éveil. Vrai cinéaste, il se sert d’un négatif pour faire apparaître un positif.
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