
Hippolyte Girardot : "Jouer ces personnages, ce n'est pas du théâtre, mais être un peu Anglais"
VIDEO | 2013, 3' | L'acteur français évoque sa collaboration avec Arnaud Desplechin dans cette adaptation audaci...
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En surface, un thriller sur le pouvoir et l'argent. En profondeur, une méditation sur les passions, mensonges et faiblesses des morts-vivants que nous sommes.
C'est l'histoire de quelques hommes de pouvoir, et de la guerre qu'ils se font. Une histoire de princes d'aujourd'hui, réglant leurs comptes à coups de stocks-exchange, de complots financiers et d'O.P.A. C'est l'histoire d'un fils plongé au coeur d'un combat financier qui oppose deux hommes d'affaires - un héritier et deux rois - auxquels sont aussi mêlés un chambellan, un fou et un manant... Soit une adaptation audacieuse d'Edward Bond avec arrière-plan shakespearien. En surface, un thriller sur le pouvoir et l'argent. En profondeur, une méditation sur les passions, les mensonges et les faiblesses des morts-vivants que nous sommes.
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"Bond décrit sans pitié, sur le mode d'une tragédie Shakespearienne et dans une langue superbe, la lutte sans merci entre membres de la ha
"Bond décrit sans pitié, sur le mode d'une tragédie Shakespearienne et dans une langue superbe, la lutte sans merci entre membres de la haute finance, dieux vivants ou seigneurs sans scrupules, et la destruction des sentiments et des liens familiaux qui en découle. Desplechin en tire un film très dur et très noir, mécanique aussi tenue (direction d'acteurs magistrale) que libre (caméra à l'épaule, coupes dans le plan), entre Le Parrain et La Règle du jeu (le nom des personnages principaux est Jurrieu). Léo, en jouant dans la Compagnie des hommes est un film aussi puissant qu'antipathique, puissant parce que antipathique, où l'on reconnait sans peine l'un des thèmes centraux du cinéma de Desplechin: le ressentiment et la rivalité qui régissent les rapports entre mâles, entre père et fils, entre "amis". Un monde où les femmes ne jouent qu'un rôle secondaire. Même si, car rien n'est simple, la scène la plus bizarre du film - très malaisante- met en scène un bébé et une femme."
Jean-Baptiste Morain" Les personnages de Bond sont des monstres froids (...) Chez ces gens là, la pire faute, c'est l'innocence. Cette noirceur absolue, Desple
" Les personnages de Bond sont des monstres froids (...) Chez ces gens là, la pire faute, c'est l'innocence. Cette noirceur absolue, Desplechin la traite avec une angoisse visible (son film est un thriller metaphysique) et une dérision absolue. D'où les épisodes apparemment incongrus (...) qui brisent constamment le récit. Et "parce que ça manque de filles" (dit-il lui-même dans le film, Desplechin introduit " chez le plus Shakespearien des auteurs contemporains", un personnage de Hamlet, à savoir Ophélie (qu'interprète une Anna Mouglalis pas très à l'aise).
On passe donc d'Edward Bond à Shakespeare, des répétitions qui précèdent le tournage au film lui-même. Va et vient qui pourrait devenir vain s'il ne créait pas, à chaque instant, un trouble supplémentaire. Une incertitude de plus entre la vérité et le mensonge. Avec rage, Desplechin reflète l'hystérie des personnages. Son audace paie. Il réussit a peu près tous ses paris: utiliser presque tout le temps la caméra à l'épaule, par exemple. Multiplier les ellipses brutales, à l'intérieur d'une même scène. Pour mieux prendre son temps, parfois dans la lente progression de la cruauté. On songe à l'ultime duel entre Léo et Jonas, le maitre et le serviteur, où l'un, moyennant finance, veut forcer l'autre à le tuer. Pures scène d'angoisse que Desplechin filme comme un ballet funèbre (un pas en avant, deux en arrière). L'évacuation de tout ce qui est humain en l'homme aboutit alors à une farce absurde et pitoyable où l'exécuteur rejette sur sa future victime le Mal qu'il s'apprête à commettre.
Extérieurement, c'est donc un thriller sur le pouvoir et l'argent. Plus profondément, une méditation sur les passions, les mensonges et les faiblesses des morts-vivants que nous sommes. Une fois encore Arnaud Desplechin pose un regard désolé sur des êtres qui dévorent les autres sans s'apercevoir que c'est eux-mêmes qu'ils tuent."
" ... On est vite prévenu : les comédiens qu’on vient de voir, jouant " comme pour de vrai " une scène en costumes, confortablement in
" ... On est vite prévenu : les comédiens qu’on vient de voir, jouant " comme pour de vrai " une scène en costumes, confortablement installés dans les profonds fauteuils d’un salon richement meublé, on les retrouve à la table de travail, pull-overs et vestes de velours, discutant de leur texte, de la conception de leurs personnages. La première scène a manifestement été tournée avec tout le lourd appareillage du cinéma, la seconde en vidéo légère : les acteurs, tendus dans la première, plaisantent ici, reprennent leur texte, se le " mettent en bouche ". Coquetterie ? Évidemment pas pour qui connaît un peu l’oeuvre du cinéaste et qui sait comment, avec son précédent film, Esther Kahn, il avait su dire la métamorphose sur scène et par la scène d’une jeune femme, loin de la vie d’apparence larvaire qu’elle avait jusque-là menée. Film d’amour pour l’art du comédien, Esther Kahn était aussi une réflexion sur cette mystérieuse alchimie des corps qui, dès le lever d’un rideau, transforme un humain, terne peut-être, en personnage flamboyant.
Cette réflexion, il la poursuit ici, mais cette fois dans la complicité avec les comédiens, puisqu’on le voit fugacement, dans la première séance de travail, partager leurs doutes à la table de travail, et il la redouble si l’on peut dire d’une interrogation sur le cinéma dans ses rapports aux arts auxquels il a succédé (...)
Si cette inversion passablement diabolique peut déstabiliser le spectateur naturellement porté à croire ce qu’il voit à l’écran, et à s’identifier à l’un des personnages, elle devrait aussi l’amener à regarder d’un poil plus distant ce qui lui est montré. Bref à ne pas se laisser faire le coup de l’émotion, ce que souhaitait Brecht, on le sait, pour qui, si la passion, le désir étaient à l’origine de l’oeuvre, tout devait être mis en ouvre dans son déroulement pour éviter d’en obscurcir la " leçon ".
Et c’est bien ce à quoi tend le travail de Desplechin sur la pièce de Bond, qu’on lira avec profit, aux Éditions de l’Arche, avant d’aller voir le film. C’est une féroce leçon de choses sur le capitalisme. Autour d’un marchand d’armes et de son héritier se trament des coups tordus, se nouent dans la politesse exquise des échanges de conseil d’administration des complots et des projets d’assassinat (...) Ces va-et-vient du théâtre au cinéma disent haut que l’on n’est pas ici devant Dallas, célèbre feuilleton avec ses bons et ses méchants par rapport à qui le spectateur prendra parti, mais devant une mise en représentation - et en cause - d’un système. Et que l’important, c’est de comprendre ses mécanismes. Non pas d’être, par exemple, pour le fils contre le père ou l’inverse, mais d’être capable de voir clair dans les forces qui les agissent.
Un film qui ouvre une réflexion sur le monde capitaliste tout autant que sur les diverses façons de représenter le réel, théâtre ou cinéma, et invite à ne pas se laisser prendre aux apparences, mérite un spectateur attentif."
" Jeux de pouvoir d’une part, filmés en 35mm (…) Jeux des acteurs d’autre part (…), filmés en vidéo numérique (…), ils répètent ou discutent
" Jeux de pouvoir d’une part, filmés en 35mm (…) Jeux des acteurs d’autre part (…), filmés en vidéo numérique (…), ils répètent ou discutent quelques lignes du texte de Bond. Les trajets se font très vite entre ces deux niveaux, par la transition rudimentaire d’un faux raccord ou d’un jump-cut.
Omniprésent, nerf du découpage autant que du montage, le jump-cut fabrique donc moins une rupture qu’un accord entre direct et répétitions (…)
Bond, la valse du jeu dans le pouvoir et du pouvoir dans le jeu sont au fond là pour ça. À Depleschin, ils permettent de donner à cette articulation Amérique-France qui l’a toujours travaillé sa formule la plus ambitieuse. (…) D’un côté, un cinéma résolument dirigé vers le dehors, convaincu de mettre en scène des enjeux réels, internationaux (…) De l’autre, un cinéma résolument dirigé vers le dedans, préoccupé d’abord de ses propres enjeux. (…) Comment joindre souci du dedans et souci du dehors ? "
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