La fête du cinéma à La Rochelle... et sur Universciné
Du 26 juin au 5 juillet, la Rochelle devient le rendez-vous de la cinéphilie autour d'hommages et de rétrospecti...
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1860. Le Prince Salina, peu intéressé par les événements qui bouleversent l'Italie, cherche à marier son neveu à la fille d'un bourgeois riche et puissant.
Mai 1860, Garibaldi débarque en Sicile. Depuis sa villa de Palerme le Prince Salina observe ces bouleversements politiques qui conduiront à l'unification de l'Italie et à l'extinction de sa classe. Près de lui, son neveu Tancrède espère construire un monde nouveau. Le Prince décide alors d'arranger le mariage entre Tancrède et Angelica, la fille d'un propriétaire foncier au pouvoir grandissant... D'après l'oeuvre célèbre de Lampedusa, une fresque qui valut à Visconti la Palme d'or au Festival de Cannes 1963. En Version restaurée.
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" Tout amoureux du Guépard devient un personnage du film : un homme qui jouit de ce qu’il voit et qui se sent mourir comm
" Tout amoureux du Guépard devient un personnage du film : un homme qui jouit de ce qu’il voit et qui se sent mourir comme s’il ne pouvait changer, tout en sentant que ça change. Un trio d’animaux lui sert de suppliants : Lancaster, Delon, Cardinale. Qu’ils étaient beaux ! Leur grâce indivise est intacte. A Burt Lancaster, Don Fabrizio, prince Salina, la minéralité mâle et féline ; à Delon, son neveu Tancredi, la splendeur inconsciente, fringante, virevoltante, féminine de l’antilope ; à Claudia Cardinale, Angelica la fille du parvenu Don Calogero, la sensualité suffocante du point d’eau. Aucun des trois ne va sans les deux autres. Le poids de Lancaster révèle la légèreté de Delon. La vitesse de Delon révèle la profondeur de Lancaster. Le regard clair du vieux (Le prince Salina a 45 ans…) fixe les narines du jeune, pincées par l’émotion comme celles d’une rosière. A l’un, la mazurka ; à l’autre, la valse lente (importance de la musique, qui annonce les scènes et réveille la mémoire avant l’image, comme un parfum). Le passage de l’un à l’autre s’effectue dès les premières scènes par le biais du dogue du prince Salina. Il suit Delon, le mord d’amour, comme pour le rattraper. C’est l’un de ces animaux littéraires qui reflètent la conscience d’une situation et des hommes : Lampedusa précisait qu’il est un personnage essentiel du livre. En deux scènes, Visconti le fait sentir.
Poissonnière. Il faut ces deux hommes pour que Cardinale, 24 ans, fasse exploser leur danse par ses rondeurs affolantes, son regard d’ingénue rouée, son rire de poissonnière enivrée de grivoiserie, cette manière enfantine de mordre sa lèvre inférieure, comme on sort un mouchoir, sous l’effet d’une sensation. Lampedusa parle de la « vénusté claire et lourde » d’Angelica : « Devant l’impétuosité de sa beauté les hommes furent incapables d’en remarquer, en les analysant, les défauts qui n’étaient pas rares ; et nombreuses devaient être les personnes qui ne seraient jamais capables de cette élaboration critique.» C’est son apparition, premier sommet cathartique du film, toujours à pleurer : un corps entre, le temps s’arrête, ou plutôt devient lui-même, une seconde valant une vie.
En presque tout, Visconti suit de près le livre, ne sautant ou déplaçant avec raison que quelques chapitres secondaires - et trappant la fin : fin du prince Salina en 1883 et « fin de tout » en 1910. La mort est le soleil du cinéaste, pas question de la regarder fixement."
" Avec Le Guépard, adapté du roman de Lampedusa, Visconti touchait à l'extrême perfection plastique. D
" Avec Le Guépard, adapté du roman de Lampedusa, Visconti touchait à l'extrême perfection plastique.
Dans la première scène où apparaît Tancrède/Delon, le visage du jeune homme se reflète d'abord dans le miroir de son oncle, le prince Salina/Lancaster, avant que toute sa silhouette ne se dédouble dans une seconde glace, rien que pour lui cette fois. Si le vieil homme se cherche une descendance acceptable, Tancrède n'est amoureux que de lui-même et de son ambition démesurée. Du statut de double possible, il passe peu à peu à celui de reflet grotesque. C'est dans les miroirs, le film en est rempli, qu'on examine son destin : l'un sa mort comme résultat de son intégrité, l'autre sa réussite comme conséquence de son cynisme. Quand la famille arrive dans sa résidence secondaire de Donna Fugata, le changement politique, mais pas encore social, est déjà passé par là. Et les paysans rassemblés voient leurs maîtres pour ce qu'ils sont devenus, des statues de poussière qui réintègrent leurs niches ancestrales. Cette idée, Visconti ne la fait porter par personne, il la met en scène en immense cinéaste, en inventant une figure inédite et inoubliable.
Comme il enrage contre la comédie de la révolution de 1860 et les idéaux déçus en faisant un fondu-enchaîné entre le travail de la terre, le bruit des pioches et la musique du bal, sans un mot, juste en superposant les images et les sons de l'esclavage éternel et ceux de l'oppression sûre de son fait. On pourrait multiplier les exemples sans arriver à épuiser l'infinie beauté du Guépard, à la fois méditation politique et gouffre d'idées de cinéma."
" L’âme de ces aristocrates, il la connaît bien, il sait la mettre à nu, comme il sait démasquer leurs
" L’âme de ces aristocrates, il la connaît bien, il sait la mettre à nu, comme il sait démasquer leurs visages : c’est là qu’il est enfin en pays de connaissance beaucoup plus que chez les pêcheurs de La Terre tremble, même s’il déclare que seuls les problèmes sociaux l’occupent.
De sorte que le drame du prince de Salina, admirablement interprété par Burt Lancaster — qu’on n’a jamais vu jouer aussi juste, et avec une telle intelligence des nuances — nous émeut, nous intéresse et nous paraît d’autant plus « déchiffrable » qu’il semble être celui de Visconti lui-même, comme il fut celui de Lampedusa : à savoir le déchirement, l’oscillation permanente entre l’enseignement, les réflexes, l’héritage d’un passé illustre, et l’irrésistible attrait du progrès, du siècle, de l’avenir. "
" Tout comme A la recherche du temps perdu prend sa signification et culmine dans l’épisode de la réception c
" Tout comme A la recherche du temps perdu prend sa signification et culmine dans l’épisode de la réception chez la princesse de Guermantes (Le Temps retrouvé), c’est la scène finale du Bal au Palais Pantoleone qui donne au Guépard, dans le temps, sa véritable dimension. Chez Visconti, comme chez Proust, c’est là que la société aristocratique voit s’infiltrer dans son sein les éléments de la bourgeoisie ambitieuse qui brûle de la supplanter.
C’est là que l’on retrouve, caricaturés et avilis (comme Tancrède qui révèle soudain sa vraie nature), tous les personnages sur lesquels le Temps vient poser sa marque. C’est là que le prince, comme le narrateur de A la recherche..., découvre l’action destructrice du temps et, devant un tableau de Greuze (qui joue dans Le Guépard le même rôle révélateur que le vieillissement caricatural de tous les personnages de Proust), se trouve confronté à sa propre mort. "
" L’interprétation est remarquable. On ne dira jamais assez ce que le film doit à Burt Lancaster, ni vraisemblablem
" L’interprétation est remarquable. On ne dira jamais assez ce que le film doit à Burt Lancaster, ni vraisemblablement ce que Burt Lancaster doit à Visconti. Le miracle en tout cas est là : sous la férule du réalisateur cet acteur américain devient plus seigneurial et plus sicilien que nature. Du prince Salina, il a non seulement l’imposante stature, mais l’autorité, la noblesse naturelle, l’élégance et l’esprit. Peu nous importe qu’il soit doublé (il l’est d’ailleurs impeccablement) : c’est dans son regard que passe l’essentiel. Et vers la fin du film, quand, à d’imperceptibles changements dans son attitude, il nous fait comprendre que, pour lui, la comédie est finie, il est le plus simplement du monde bouleversant. "
Jean de Baroncelli, 18/06/1963Nos offres d'abonnement
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