
La Peur : la peur au ventre
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Gabriel, jeune conscrit, rejoint le front en 1914. Il va vivre l’enfer des tranchées, et connaitre la peur qui ravage tous les soldats.
Gabriel, jeune conscrit, rejoint le front en 1914. Il va vivre l’enfer des tranchées, et connaitre la peur qui ravage tous les soldats. Sorti vivant de cette terrible expérience, pleine de fureur et de sang, il va découvrir sa propre humanité. Prix Jean Vigo 2015.
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" En 1930, quinze ans après avoir survécu aux combats dans les tranchées, Gabriel Chevallier retrouve sa voix et
" En 1930, quinze ans après avoir survécu aux combats dans les tranchées, Gabriel Chevallier retrouve sa voix et écrit le témoignage effroyable de son expérience de poilu jeté au milieu de cette "grande boucherie" que fut la guerre 14-18. Il intitule son récit La Peur, d'après le sentiment qui n'avait fait que grandir en lui, consigné dans son livre sur un ton réaliste et désenchanté, plus révolté qu'héroïque.
Fidèle à cet esprit, Damien Odoul a gardé ce titre pour son adaptation cinéma avec, en tête, trois questions : "Comment revient-on de cet enfer ? Qu'est-ce que c'est que d'être survivant ? Comment vivre après ?" Gabriel, son héros, ne se pose même plus de questions. Pour lui, "la guerre a tué Dieu". D'entrée, au moment où s'enclenche la "der des der", le jeune poilu mesure le danger de se défiler au nom de la paix. Une scène saisissante montre le sort qu'on réserva à certains récalcitrants : un pacifiste est lynché sous ses yeux. La violence a déjà pris le dessus. Bientôt, ce seront le feu, les rats, les poux, les plaies, les cadavres. Enrôlé dans les plaines de l'Artois, Gabriel survit. Hospitalisé, il fréquente d'autres rescapés qui, tous, flirtent avec la folie.
À la fois didactique et sensible, tenue avec une troupe de jeunes acteurs méconnus mais bien résolus, la mise en scène a le bon goût de rester vivante, engagée au plus près de ses petits soldats de chair et de sang. "J'imaginais, précise Damien Odoul, un ventre humain avec tous ses organes plus ou moins sains et détraqués, comme un grand labyrinthe avec ses boyaux. Gabriel évolue dans ce ventre masculin, violent, sourd. C'est un film viscéral."
Pointant la cruauté, le grotesque et bientôt l'absurde, ses images intègrent habilement des références picturales empruntées à Otto Dix et à Goya. Elles traduisent un effroi sans âge, resté cruellement contemporain. "Des films sur 14, j'en ai vu, dit le cinéaste. Ma référence, c'était plutôt la Syrie. Sur le tournage, je ne parlais que de Kobané, la manière qu'ont eue les combattants de construire des petites tranchées…". "
" De la Première Guerre mondiale, on sait tout, ou presque. Des mouvements des troupes, du nombre de morts, de l’inutilit
" De la Première Guerre mondiale, on sait tout, ou presque. Des mouvements des troupes, du nombre de morts, de l’inutilité du conflit, du délire géopolitique qui l’a provoquée… Ses dates et données nous entourent, habillent murs des villes et monuments aux morts, ponctuent les hommages et les émissions d’archives. Mais il est une chose qui reste insondable, inaccessible : la peur qui devait traverser chaque cellule du corps des soldats, transpercer toutes leurs émotions. Avec la Peur, prix Jean-Vigo 2015, Damien Odoul filme cette horreur, viscérale, nichée dans les tripes de jeunes hommes réquisitionnés pour une guerre dont ils ne savent pas grand-chose, mobilisés en plein sursaut patriotique aveugle. Le réalisateur français adapte le livre du même nom (les mémoires de Gabriel Chevallier sur son expérience de poilu), paru en 1930 et censuré alors que le deuxième conflit mondial approchait.
Des jeunes hommes quittent leur village pour atterrir dans un centre d’entraînement, puis dans les tranchées. Comme dans 14, de Jean Echenoz, ils sont trois garçons. On ne sait pas vraiment lequel regarder, celui auquel s’attacher. Et puis, l’un d’entre eux va devenir fou, à peine le combat commencé. Un autre va se faire déchiqueter par un obus et mourir d’un coup. Il n’en reste donc qu’un seul, Gabriel. C’est l’effet de la guerre : elle tue et tranche de manière inattendue des fils narratifs qui semblaient solides. Et Odoul, personnalité à part dans l’écosystème cinéphilique français, ne fait que filmer cela, l’accident qui en quelques secondes change tout. Le désastre de la guerre, c’est celui de la rudesse d’un tournage, celui de l’expérimentation et d’un cinéma fait de tripes.
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Dans le déluge fauviste où les jets d’obus, les nappes de fumée et le sang des moignons remplacent les coups de pinceaux, apparaît également un pointillisme très sensoriel. Ce sont les cigarettes roulées qui, comme de la paille, brûlent les doigts, les fils des points de suture qui cicatrisent à peine une plaie, la ravivent, la goutte d’eau qui tombe du linge d’une infirmière sur la peau d’un homme, les poux qui dévorent. Ou encore les rats, colocataires d’infortune des poilus, la merde et la crasse qui couvrent les uniformes… La Peur est une immersion dans l’horreur. Mais Odoul, qui cite " Casse-pipe de Céline, la Main coupée de Cendrars, le Feu de Barbusse ou Ceux de 14 de Genevoix ", ne convoque pas l’image, soit les films qui prennent la Grande Guerre comme décor. Refusant également d’aller puiser dans les archives, il esquisse sa propre fresque, passe du fracas des combats, des Désastres de la guerre de Goya à un théâtre filmé rohmérien. En prenant un détour cauchemardesque - les scènes d’hôpital pouvant évoquer les délires hallucinatoires du dernier épisode de Berlin Alexanderplatz, de Fassbinder -, il ne tombe pas dans l’écueil de la " ciné-réalité ". (...)
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Odoul voit dans la Peur, film éprouvant à faire, " la fin d’un cycle, une crise de foi envers le cinéma ". Mais c’est dans cette remise en question - que l’on imagine personnellement complexe -, qu’il parvient à mettre en scène, en cavalier solitaire, une peur qui, par sursauts, nous contamine littéralement. Surtout, dans ce tableau effroyable, surgit, mieux qu’un acteur, une présence : le jeune Nino Rocher, incroyable interprète principal qui fait là sa première apparition au cinéma, après quelques passages au théâtre. Minet au début du film, son visage se couvre de stigmates, s’abîme à force de tant d’horreurs. Se déploie toute sa beauté, comme une résistance au chaos total, une dernière preuve d’humanité. "
" L'enfer. Pas de mot plus approprié sans doute pour définir la guerre des tranchées de 14-18. Il n'y a p
" L'enfer. Pas de mot plus approprié sans doute pour définir la guerre des tranchées de 14-18. Il n'y a peut-être que les fous, les peintres et les poètes pour en saisir le fond obscur. Damien Odoul en est un : outre ses films (Le Souffle, En attendant le déluge), il a publié plusieurs recueils de poésie. La Peur est une suite de tableaux, violents, inspirés. Qui disent l'angoisse, l'atrocité, mais aussi le grotesque, de manière organique, viscérale : on voit des animaux éventrés, des corps déchiquetés, des visions d'apocalypse.
Librement inspiré du récit de Gabriel Chevallier, le film suit en particulier un jeune conscrit, Gabriel, qui part, la fleur au fusil... La boucherie le transforme vite en fantôme. En survivant hagard. Il subit les événements, en se raccrochant à quelques compagnons d'infortune, notamment un anar bateleur (étonnant Pierre Martial Gaillard). Ou alpagué par des " monstres ", comme ce Ferdinand, soûlard illuminé qui semble échappé d'un roman de Céline...
(...) Des images, des " gueules " (le cinéaste n'a fait appel qu'à des acteurs jamais vus), des délires resteront. Comme après un électrochoc. "
"(...) Ce film place le spectateur au plus près de ce qu'éprouvent les combattants, en montrant la cruaut&e
"(...) Ce film place le spectateur au plus près de ce qu'éprouvent les combattants, en montrant la cruauté, la douleur, les poux, la crasse, les plaies, les pleurs. Grâce à une mise en scène très vivante et à de jeunes acteurs convaincants -- malgré la théâtralité de certains dialogues --, on plonge avec eux dans ce bain de folie. "
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