Emile Breton, souvenirs critiques
VIDEO | 2013, 13' | Le Festival Itinérances d'Alès a laissé carte blanche au critique Emile Breton (L'Humanité), n1
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L'ami. La femme qui part. Les fantômes du passé. Entre deux voyages, Rome et Paris, la vibration de l'amour suspend et accélère le temps de vivre et son mystère
Moments d'amour tremblés... Avec l'ami. La femme qui part. Les fantômes du passé. Paul et Marcus sont amis. Paul a des enfants, Marcus non. Marcus aime sa compagne Hélène. Paul aime Ulrika qui ne l'aime pas, alors il reste avec Fanchon pour l'amour de ses enfants. Entre deux voyages, Rome et Paris,la vibration de l'amour suspend et accélère le temps de vivre et son mystère.
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"Le scénario du film est à l'image de Paul : fugueur. Ne laissant aucune place à des scènes utilitaires, auxquelles il préfère des ellipses
"Le scénario du film est à
l'image de Paul : fugueur. Ne laissant aucune place à des scènes utilitaires,
auxquelles il préfère des ellipses radicales. S'accordant librement une petite
digression chez Georges Lavaudant en train de répéter (Paul est comédien, on ne
l'apprendra, furtivement, qu'à cette occasion). S'attardant sur les moments
d'amour de Paul avec Ulrika. Mais aussi prenant parfois, de façon percutante,
une scène en plein mouvement (un peu comme chez Pialat). Ou ne la traitant
qu'en deux ou trois plans, comme celle où Hélène quitte Marcus pour un autre
homme, ou encore ce très grand moment de cinéma où, à Rome, se succèdent un
plan de Marcus téléphonant à Hélène, un très gros plan magnifique, inondé de
blancheur, d'Hélène allongée, et un gros plan de Marcus dont on ne saurait dire
s'il raccorde avec le plan précédent ou avec le suivant (Paul endormi). On a
ainsi, à plusieurs reprises, le sentiment de ponctions dans des scènes dont on
n'aurait gardé, au montage, que de brèves fulgurances. Le montage est
véritablement musical : il ne joue pas sur la déconstruction mais plutôt sur
des alternances d'accélérations et de ralentissements, de ruptures et de plages
pleines.
(...)
0n sent chez Garrel à la fois le résultat et l'acte
d'enregistrement, avec de légers tremblements du cadre et la sensation, plutôt
rare au cinéma, de la vie de la pellicule elle-même, singulièrement dans les
gros plans.
Ce qui touche, et ce que touche Garrel dans le gros plan c'est la
peau, son grain, les barbes de deux jours chez Léaud et Castel, les pores chez
les femmes. Il y a là, renforcée par le noir et blanc magnifique car
authentique, dénué de tout maniérisme, de Raoul Coutard, une sensation de
matière (la pellicule et la peau, toutes deux vivantes) rarement atteinte au
cinéma, sauf chez Bergman."
"... Parfois, on est à Paris, parfois à Rome ou ailleurs. La guerre du Golfe tonne, comme un écho lointain qui soudain se rapproche. En fait
"... Parfois, on est à Paris, parfois à Rome ou ailleurs. La guerre du Golfe tonne, comme un écho lointain qui soudain se rapproche. En fait, on se moque relativement de la dramaturgie car c''est la vie dans ce qu'elle a de plus banal qui a envahi l'écran. Qu''y a-t-il sur l'écran au demeurant, une comédie, tant ces pseudo intellectuels vaguement gauchisants sont imbus d'eux-mêmes, caricaturaux, agaçants à force de se prendre si au sérieux ? Un drame ? Une tragédie ? On ne parvient pas à répondre à cette question. L''essentiel se trouve ailleurs.
De même que quand Cézanne peint trois pommes sur un compotier
ce pourrait être des poires sans rien altérer de notre
admiration, de même le cinéma de Philippe Garrel ne se nourrit
de sujets - dont on devine qu''ils doivent entretenir un
rapport intime avec la vie de l'auteur - que pour uniquement
fabriquer une chose qui a nom cinéma. Là, nous entrons dans
l''indicible. Car, autant il est facile d''affirmer qu'''on adore,
qu''on fréquente le cinéma, autant il est presque impossible,
au-delà de définitions purement techniques, de dire ce qu''est
ce cinéma-là, car nous sommes précisément au coeur d'un mystère
auquel bien peu ont accès, quelque chose de l'ordre de la
vibration qui a nom essence d''un art (...)
C'est peu de dire qu'on sort bouleversé de La Naissance de l'amour. En fait, on quitte la salle convaincu d'avoir retrouvé une magie perdue, une alchimie à base d''images (en noir et blanc) et de son (direct) qui, pour les premières, renvoient à la période du muet, où les films étaient tournés sur une pellicule orthochromatique très riche en sels d'argent, et, pour le deuxième, à une tradition de l'enregistrement brut sur le vif dont le Jean Eustache de La Maman et la Putain ou le Leos Carax de Boy Meets Girl pourraient être de bons exemples, postérité des débuts de la Nouvelle Vague en France, de John Cassavetes aux Etats-Unis..."
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