
Bela Tarr : "Même un cendrier est passionnant..."
La durée d'un film, la musique, le public... Quelques questions au cinéaste hongrois et tout l'art, unique, de s...
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Un homme vit depuis des années coupé du monde. Une expérience sensorielle où la narration est d'abord affaire de lumière, décors et mouvements de caméra.
Un homme vit depuis des années coupé du monde. Il passe son temps à contempler des bennes qui disparaissent dans le lointain, et à errer sous une pluie incessante. Il échoue chaque soir au bar " Le Titanic ", attiré par la chanteuse qui s’y produit, et guette le départ du mari de celle-ci pour la rejoindre. Elle le repousse et l’attire au gré de ses humeurs provoquant entre eux conflits et rapprochements désespérés. Par le réalisateur du "Satantango" et "Les Harmonies Werckmeister", une expérience sensorielle où la narration est d'abord affaire de lumière, décors et mouvements de caméra enveloppants.
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"... Si, dans ce Titanik-là, une chanteuse accompagne de sa voix rauque le lent panoramique sur les consommateurs, si un orchestre fait dan
"... Si, dans ce Titanik-là, une chanteuse accompagne de sa voix rauque le lent panoramique sur les consommateurs, si un orchestre fait danser hommes et femmes, on est loin de la gaîté de la musique qu’interrompit le naufrage du paquebot Titanic, au commencement du même siècle. La chanteuse parle d’impossibles départs, les danseurs tournent en rond, ombres sans joie. Où est passé l’espoir d’un monde meilleur ?
Reste au cinéaste à montrer ce qu’il voit, lui, et que les autres, peut-être, ne savent pas voir. Dans les plissements de la Sainte-Victoire, dans les fractures de ses blocs, Cézanne lisait l’affrontement de ces forces qui l’avaient dressée sur la plaine aixoise. Un surgissement. Le regard aussi assuré, Béla Tarr peint à l’inverse un délitement inéluctable.
Il le marque d’entrée, avec une maîtrise qui fera le prix des « ouvertures » ramassant en un seul mouvement les thèmes à venir, longs plans séquences de ses films suivants : la sortie mugissante d’un troupeau de vaches vers les prés trempés de pluie pour Satantango, la figuration de la marche de l’univers, dans un bar de village, par des soûlauds alourdis de bière. Ici, haut dans le ciel, des bennes suspendues à un câble, montant ou descendant, se heurtent dans un cliquetis qui ouvre la voie à une musique d’un autre monde. Où vont-elles ? Que transportent-elles ? On n’est pas dans un documentaire de production : compte seulement le fait que, suspendues en ces allers-retours sans fin, elles sont à la fois outils bien réels et métaphore d’un tournoiement sans but.
Ensuite, toujours dans le même plan, la caméra recule très lentement pour découvrir d’abord la croisée d’une fenêtre par laquelle sont vues ces bennes puis, de dos, un homme qui pourrait avoir été planté là depuis que cette maison et ce téléphérique existent, et n’a aucune raison d’en partir. La lenteur même de cette approche, par la caméra qui maçonne en un seul bloc ces engins et la silhouette à contre-jour de celui qu’ils fascinent, dit d’entrée que cet homme n’a plus de raison de vivre. Il est englué dans ce paysage mort et le film développera cette idée.
Cinéma d’idées, mais, à cette immense différence près d’avec ce que l’on entend par ces termes : ces idées, loin d’être extérieures au film, sont toujours exprimées plastiquement. La désespérance ici n’est pas un concept. Elle s’exprime par l’extrême attention portée aux effets du ruissellement de la pluie sur le crépi d’un mur, à l’observation de l’aveulissement du visage, du corps même d’un homme qui a renoncé à lutter. Béla Tarr est un grand peintre en noir et blanc. Ceux qui ont vu les films qui suivirent, ceux-là le savent. On aimerait que d’autres les découvrent aujourd’hui."
" Ces plans, intensément présents dans Damnation (on devrait les citer tous tant ils sont admirables), jouant entre intérieur et extérieur,
" Le cinéma du Hongrois Béla Tarr exige du spectateur disponibilité et ouverture; en retour il lui offre un nettoyage total du regard (...)
" Le cinéma du Hongrois Béla Tarr exige du spectateur disponibilité et ouverture; en retour il lui offre un nettoyage total du regard (...) inutile de vouloir se raccrocher aux branches de l'intrigue, il faut au contraire se laisser aller, s'accorder au regard de l'autre et ainsi retrouver le sien, débarrassé enfin de tout ce qui l'empêche de voir."
Pascal Mérigeau" Béla Tarr se fait une haute idée du cinéma. Aux antipodes des récits traditionnels, Damnation frôle l'expérience sensorielle. "
" C'est moins une histoire qu'un état d'âme, un lent poème existentiel à l'atmosphère de film noir, la pluie, la nuit, l'ennui, le temps qui
" C'est moins une histoire qu'un état d'âme, un lent poème existentiel à l'atmosphère de film noir, la pluie, la nuit, l'ennui, le temps qui traîne à une table de bar, entre des combines louches et le blues d'un accordéon. Dans un noir et blanc superbe, le cinéaste hongrois Bela Tarr parle d'amour et de solitude avec une mélancolie souveraine."
Marie-Noëlle TranchantNos offres d'abonnement
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