Rolf de Heer filme le pays de David
VIDEO | 2015, 30' | En 2011, alors qu'il rend visite en prison à l'acteur David Gulpilil, son ami de longue date,1
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Charlie est un ancien guerrier aborigène. Perdu entre deux cultures, il décide de retourner vivre dans le bush à la manière des anciens.
Charlie est un ancien guerrier aborigène. Alors que le gouvernement amplifie son emprise sur le mode de vie traditionnel de sa communauté, Charlie se joue des policiers sur son chemin. Perdu entre deux cultures, il décide de retourner vivre dans le bush à la manière des anciens. Mais Charlie prendra un autre chemin, celui de sa propre rédemption. Prix du meilleur acteur pour David Gulpilil dans la section Un Certain Regard au Festival de Cannes 2014.
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" Difficile de réfuter qu’à travers le Charlie du titre, aborigène australien peinant à se trouver u
" Difficile de réfuter qu’à travers le Charlie du titre, aborigène australien peinant à se trouver une place dans la société, on contemple avant tout son interprète David Gulpilil, de presque tous les plans, et d’ailleurs primé pour ce rôle au dernier festival de Cannes (section « Un certain regard »). Ami du réalisateur Rolf De Heer (qui l’a dirigé dans The Tracker et souhaitait le retrouver dans Ten Canoes, avant que des déboires personnels ne contraignent le comédien à n’être que le narrateur off de ce dernier film), Gulpilil est surtout un artiste – comédien et danseur – emblématique d’une face longtemps refoulée des arts australiens, celle d’un peuple dépossédé et opprimé, dont sa présence secondaire mais immanquable à l’écran (Walkabout de Nicolas Roeg, La Dernière Vague de Peter Weir, The Proposition de John Hillcoat, Australia de Baz Luhrmann ou même Crocodile Dundee !) a fini par imposer et faire reconnaître l’image au cinéma. Ajoutons à cela une vie personnelle ponctuée d’incidents majoritairement liés à l’alcool, et on obtiendrait presque le matériau parfait pour un biopic lénifiant. Charlie’s Country en est loin, cependant les trajectoires personnelles tourmentées du personnage et de son interprète sont toutes deux trop proches des contes ordinaires de la précarité du peuple aborigène australien pour que l’on s’avise de les dissocier.
Charlie a beau avoir un semblant de domicile fixe (une cahute en bordure de la ville), il ne sait pas trop où il doit être. Il chasse le buffle sans permis d’avoir un fusil, et quand il est pris, compense en laissant sa prise pourrir au poste de police ; file un coup de main à des délinquants pour ensuite collaborer avec la police. S’il formule de temps à autre quelque récrimination sur le sort réservé aux aborigènes, il ne semble guère croire à sa propre révolte, tant il est empêtré dans ses propres problèmes. Quand, poussé à bout par la vexation de trop et réveillant son instinct rebelle, il décide de se retirer dans le bush pour renouer avec le mode de vie de ses ancêtres, son corps usé par les abus lui hurle son inadaptation. Il doit encore migrer... Charlie’s Country est le récit prosaïque de cette errance à la recherche (classique) d’une stabilité, d’une rédemption, mais surtout d’une conscience.
Cela n’a rien d’inattendu, mais ce qui pourrait être un poussif parcours sur une piste de clichés se révèle singulièrement habité, crédible et surtout sincèrement chargé d’une émotion suscitée moins par la trajectoire que par ce qui se joue à chaque pas. Toute la chair du film tient non seulement dans la démarche erratique et fatiguée de David Gulpilil, mais aussi dans le lien palpable que la caméra de De Heer maintient avec lui. Car le cinéaste ne fait pas que suivre son acteur : il l’accompagne véritablement, reste attentif à ses faits et gestes tout en contrôlant avec les réflexes de l’être proche sa distance vis-à-vis de lui, jusqu’à reculer pour embrasser ce qu’il contemple et s’approcher de son visage quand sa situation nécessite de toute évidence une présence amie. Au-delà de la seule présence d’un acteur dévoué, c’est cette relation sensible entre filmeur et filmé qui suscite l’intérêt et l’empathie pour le cheminement de ce dernier vers une hypothétique réponse sur son appartenance. "
" Fiction et réalité se marient harmonieusement dans le nouveau Rolf De Heer, coécrit par son interprète D
" Fiction et réalité se marient harmonieusement dans le nouveau Rolf De Heer, coécrit par son interprète David Gulpilil et inspiré de faits vécus par ce dernier, passé par la case prison. C'est la descente aux enfers puis la tentative de rédemption d'un homme coincé entre deux cultures. Trop aborigène pour les Blancs, trop blanc pour les Aborigènes.
De Heer filme sa souffrance sans verser dans le sentimentalisme, entre force tranquille et dignité poétique. À travers Gulpilil, il raconte la domination des Blancs sur des Aborigènes épuisés par leurs combats, les humiliations et l'absence d'espoir. Un cri du coeur. "
" Très beau, touchant, mais aussi amusant plaidoyer en faveur des aborigènes du nord de l'Australie (...). La mise en
" Très beau, touchant, mais aussi amusant plaidoyer en faveur des aborigènes du nord de l'Australie (...). La mise en scène est sobre, présentant de longs plans cadrés avec précision et un montage à la musicalité pénétrante. Une réussite de plus pour ce cinéaste trop rare, trop discret, mais si humain. "
Michel Cieutat" De Heer filme ce lent désastre comme une oeuvre de résistance passive, jouant de l’étrange compromis de d&
" Très beau, touchant, mais aussi amusant plaidoyer en faveur des aborigènes du nord de l'Australie (...). La mise en
" Très beau, touchant, mais aussi amusant plaidoyer en faveur des aborigènes du nord de l'Australie (...). La mise en scène est sobre, présentant de longs plans cadrés avec précision et un montage à la musicalité pénétrante. Une réussite de plus pour ce cinéaste trop rare, trop discret, mais si humain."
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