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Après avoir fait des études de droit à l’université de Yale, il commence à enseigner sa discipline sans grande conviction. En 1967 sort dans les salles son premier documentaire : Titicut Follies qui jette un regard d'une acuité terrible sur un hôpital pour aliénés criminels.
Dès son premier documentaire, il se démarque clairement de ses contemporains. Ses films, que l’on peut rapprocher de l’essai littéraire, ne comportent aucune interview, aucune musique ajoutée, aucun commentaire, ni ordre chronologique. Ils présentent des segments thématiques qui se répondent et se lient par contraste et comparaison. Wiseman fournit une vision brute et laisse au spectateur le soin de se créer son propre avis. Il choisit pour tous ses tournages de prendre lui-même le son et dirige son cameraman en communiquant par des signes convenus.
Après son premier film Titicut Follies, il réalise et produit, au rythme de un par an, une série de documentaires aux titres évocateurs dans lesquels il poursuit son étude des règles du « vivre ensemble » dans les grandes institutions dont s’est dotées la société américaine : High School (lycée) en 1968, Law and Order (le commissariat de police) et Hospital en 1969, Juvenile Court (Tribunal pour mineurs) en 1973, et Welfare (Aide sociale) en 1975.
Durant cette période, outre Zoo (1993), il réalise deux documentaires sur les rapports avec le monde animal : Primate en 1974 et Meat en 1976, respectivement sur l'expérimentation scientifique animale et l'élevage de masse des bœufs destinés à l’abattoir et la consommation. Ces deux films, très impressionnants, mettent en relief l’interrogation qui traverse l’ensemble de son œuvre : le phénomène institutionnel et ses rapports complexes avec le théâtre de la vie.
Il se lance ensuite dans l'observation des modèles de la société de consommation avec Model en 1980 puis The Store en 1983. Comme dans chacun de ses précédents films, il prend le temps d’écouter et de regarder en privilégiant les longs plans séquences. Acuité de l’observation, humour féroce et compassion caractérisent ses plongées dans l’agence de mannequins et le grand magasin Neiman Marcus, temples de la modernité occidentale.
En 1989, il achève le monumental Near Death, un film de près de six heures tourné dans l’unité de soins intensifs de l’hôpital Beth Israël de Boston. Il s'immisce en 1995, dans les coulisses du théâtre et réalise La Comédie-Française ou l'amour joué.
Il aborde de nouveau les thèmes sociaux avec Public Housing (1997), tranche de vie dans les logements sociaux d’un ghetto noir de Chicago, Belfast, Maine (1999), véritable radiographie du quotidien d’une ville côtière de la Nouvelle Angleterre. Domestic Violence et Domestic Violence 2 (2001-2002), filmés à Tampa, en Floride montrent le travail du principal centre d'accueil offrant un abri aux femmes et enfants victimes de violences physiques et le système des tribunaux.
Dans State Legislature (2006), ode à la démocratie représentative et au travail législatif, Wiseman suit les travaux des deux chambres du Parlement de l'Idaho. En 2002, il réalise une œuvre de fiction : La Dernière Lettre, poignant monologue résumant les derniers jours d'une mère juive dans un ghetto en Ukraine, qu’il avait mis en scène au théâtre en 1988 puis à la Comédie Française en 2000. Passionné de théâtre, il met en scène plusieurs pièces jusqu’à « Oh les beaux jours » de Samuel Beckett à La Comédie Française, en 2006.
Il continue d'étudier des institutions, el l'occurence françaises, dans La Danse, le ballet de l'Opéra de Paris (2008) et Crazy Horse (2010), s'éloignant quelque peu des problématiques politiques et sociales si caractéristiques de son regard de cinéaste. Ainsi, dans National Gallery (2014) il se confronte de nouveau à de grands artistes et semble, pour la première fois, s'interroger sur son rôle d'artiste et sur la transmission du geste esthétique à travers le temps, tout en confrontant cette institution aux exigences de la ronde capitaliste.
Il revient à des sujets plus politiques avec At Berkeley (2013) et In Jackson Heights (2016), deux territoires symboliques de la liberté d'expression et du métissage culturel mis en danger par les changements sociaux violents que subissent actuellement les citoyens américains. Wiseman semble désormais de plus en plus intéressé par la transmission du savoir et de l'identité entre les générations.
Les films de Frederick Wiseman ont été sélectionnés et récompensés dans de très nombreux festivals à travers le monde, aux premiers rangs desquels Cannes, Venise et Berlin. Il est membre d'honneur de l'Académie Américaine des Arts et des Lettres.
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