
Dans les profondeurs de l'Amérique avec Frederick Wiseman
VIDEO | 2015, 9' |La sélection officielle du festival de Cannes rend hommage au célèbre documentariste américain...
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"Titicut Follies" dénonce le quotidien et les conditions de vie déplorables des patients de l'unité carcérale psychiatrique de l'hôpital de Bridgewater.
Première oeuvre de la prolifique filmographie du documentariste américain, "Titicut Follies" fut censuré à sa sortie aux États-Unis en 1967. Il montre la vie quotidienne des patients détenus dans l'unité carcérale psychiatrique de l'hôpital de Bridgewater. Les conditions de vie des patients sont déplorables. Ils subissent le harcèlement verbal et physique de la part du personnel de l'administration, soignants et gardiens.
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" (...) Que filme Wiseman, obstinément, de documentaire en documentaire ? L’institution (son " système ", son discours, ses rituels, ses mé
" (...) Que filme Wiseman, obstinément, de documentaire en documentaire ? L’institution (son " système ", son discours, ses rituels, ses mécanismes) et l’humain. Et la relation, ordinairement monstrueuse ou monstrueusement ordinaire, comme on voudra, qui s’établit entre les deux.
Démarche évidemment militante fondée sur une volonté de témoignage, d’analyse et de critique assumée par le montage. Là, le travail du cinéaste consiste à " comprendre " le réel enregistré, à y chercher du sens voire à lui en donner. Un des exemples les plus évidents, dans Titicut follies, de ce travail discursif du cinéaste réside dans cette séquence très dure où un anorexique est alimenté par sonde, et où le montage introduit sporadiquement des images du même homme quelques jours plus tard, mort dont le cadavre est " préparé " par un thanatopracteur. Montage terrifiant, soulignant métaphoriquement cette attitude, courante dans l’établissement, qui consiste à traiter les vivants comme des choses, comme des morts.
Mais le plus fort dans Titicut follies, et dans le cinéma de Wiseman en général, me semble résider précisément dans ce qui précède le montage et sa fonction signifiante : quand le cinéaste filme, s’immerge dans le réel, enregistre sans la comprendre et sans l’influencer une réalité qui s’offre à lui vivante, brute, grouillante, dans son immédiateté et sa complexité encore inexpliquée. La vraie force du film est là, dans cette plongée du cinéaste sans filet, dans son étonnement vierge et comme halluciné face au monde, un monde en fusion, chaotique, pathétique et grotesque, à la fois terriblement familier et radicalement étrange.
Les scènes de spectacle musical (les " Titicut follies " du titre) qui encadrent le film, rondement menées par le gardien-chef, illustrent parfaitement cette étrangeté monstrueuse débouchant sur l’obscène (on pense à Cassavetes). Une autre séquence, magnifique, est toute entière portée par cette capacité d’" immersion " et cette qualité d’étonnement, de doute, d’interrogation qui affleure à la surface de la pellicule : le plan-séquence où un nouvel arrivant, tout récemment questionné par le psychiatre sur ses délits pédophiles, est déshabillé par les gardiens qui s’interrogent devant lui sur son " statut " (" C'est un suicidé ? " " Non, un transfert du K "), puis conduit dans une cellule. Une fois la porte refermée, la caméra s’approche du judas ouvert et observe longuement l’homme, nu, silencieux, de dos, regardant par la fenêtre de sa cellule. A quoi pense-t-il, qu’éprouve-t-il à cet instant précis ? Enigme insoluble, compacte, poignante, qui stoppe net l’avancée spontanée, entre volonté d’inquisition et désir de compassion, du regard du cinéaste.
C’est bien évidemment parce qu’il accepte de buter sur des énigmes comme celle-là que le cinéma de Wiseman est si aigu, si profondément troublant, si vertigineux. "
" Un spectacle musical intitulé 'Titicut Follies' est donné par des détenus et une partie du personnel hospitalier, dans la prison de Bridg
" Un spectacle musical intitulé 'Titicut Follies' est donné par des détenus et une partie du personnel hospitalier, dans la prison de Bridgewater (Massachusetts) réservée aux criminels malades mentaux. La séquence d'ouverture se termine en gros plan sur le visage de l'animateur du spectacle qui se révèle être... le gardien chef.
Les images de ce spectacle – auquel l'éclairage donne une touche expressionniste - vont ponctuer la progression du film qui nous fait découvrir la vie quotidienne de la prison : dans des bâtiments vétustes, la routine de l'inspection des cellules et des fouilles, des visites " médicales ", des " soins ", des entretiens avec le psychiatre de service. Misère physique et mentale, désespoir morne, solitude absolue. Quelques détenus noirs.
On ne saura rien des délits ou crimes reprochés aux pensionnaires.
En choisissant d'être un témoin vigilant mais toujours en retrait, en refusant les interviews, le commentaire en 'voix off', et la musique additionnelle, puis en travaillant des mois au montage " pour comprendre ce qui a été filmé ", Wiseman a mis au point, dès son premier film documentaire, les bases de la méthode qui restera la sienne au fil des ans.
Titicut Follies dérange, au point que les autorités du Massachusetts qui avaient donné leur " feu vert " et reconnu la pertinence du film après un premier visionnement, vont se retourner contre le cinéaste.
De procès en procès, le film restera interdit au grand public pendant plus de vingt ans. Aujourd'hui, Titicut Follies est un classique qui n'a pas pris une ride. " Le temps a légitimé mon film ! " dit Wiseman. "
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