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Après l'échec de leur dernière opérette, Sullivan décide de se consacrer à une musique plus sérieuse pendant que Gilbert tente de sauver sa carrière...
Angleterre, 1880, Gilbert et Sullivan sont des auteurs d'opérette à succès. Mais leur dernière création n'a convaincu ni le public, ni les critiques. Découragé, Sullivan souhaite désormais se consacrer à la musique "sérieuse". Gilbert doit, lui, absolument trouver une nouvelle idée pour le directeur du Savoy Théâtre avant que sa carrière ne soit ruinée...
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" Topsy-Turvy n´est pas seulement le meilleur film de Mike Leigh, mais une œuvre épique sur la création artistique."
" Dissipons d'emblée toute équivoque à l'intention de ceux qui ont entendu dire que Topsy-Turvy, le dernier film de Mike Leigh, est dédié à
" Dissipons d'emblée toute équivoque à l'intention de ceux qui ont entendu dire que Topsy-Turvy, le dernier film de Mike Leigh, est dédié à deux célèbres auteurs d'opérettes britanniques : Topsy n’est pas le nom du compositeur ni Turvy celui du librettiste. Ce titre idiomatique signifie, en réalité, «sans queue ni tête». Ou, littéralement, «sens dessus dessous», traduction plus fidèle, mais moins adaptée en français. Car, en l'occurrence, il s'agit d'un genre dramatique, basé sur des contes à dormir debout. N’allez pas non plus en conclure que le réalisateur de Naked et de Secrets et mensonges , abandonnant l'observation de la middle-class et des prolos contemporains, s'est jeté dans la réalisation d'un Hellzapoppin en hauts-de-forme...
“Topsy-Turvy” était un qualificatif appliqué aux pièces remplies de mages, de malédictions et de sortilèges qui faisaient florès sur la scène anglaise des années 1870-1880. Une veine dans laquelle s'illustrèrent avec brio William Gilbert et Arthur Sullivan. Le premier était dramaturge et metteur en scène, le second compositeur et musicien. Ils ne s'entendaient pas, mais leur attelage artistique fonctionnait à merveille. Les airs de leurs opérettes, emblématiques de l’ère victorienne, continuent d'être fredonnés de nos jours dans les salles de bains anglo-saxonnes.
Les patronymes de «Gilbert and Sullivan» riment indissociablement, dans la mémoire collective, avec la prosodie du topsy-turvy et se répondent, comme le double visage de l’affiche que l’illustrateur George Underwood a dessinée pour Mike Leigh : deux profils imbri- qués, dans lesquels il faut une attention certaine pour distinguer les traits, bien distincts, d'Allan Corduner (interprète d’Arthur Sullivan, à droite) et de Jim Broadbent (à gauche), un vieux complice de Mike Leigh, auquel le rôle de William Gilbert a valu un prix d'interprétation à Venise, en 1998. (...)
Par-delà Gilbert et Sullivan, c'est fondamentalement à l'essence de la culture populaire, telle qu'ils l’ont illustrée, que Mike Leigh rend hommage. Tout autant qu’une exploration des processus de la création artistique (y compris dans ses aspects collectifs), le film offre une sorte de biopsie sociologique scrupuleuse, taillée dans le microcosme théâtral à l’apogée de l’Empire britannique : convenances, préjugés, échos des batailles coloniales, bonne conscience raciste, modes de la classe moyenne, mœurs domestiques, misères féminines et diversions masculines... On reconnaît les préoccupations habituelles de Mike Leigh, plus appuyées qu'à l’habitude. Le poids de la reconstitution, attentivement documentée, le rend-il plus académique ? Elle ne le fait en tout cas pas dévier vers les poncifs romanesques ni renoncer à la densité elliptique qui fait l'humanité de ses personnages...
" L'originalité du metteur en scène consiste ici à transformer le «drame dans les coulisses» en mise en abîme de sa vérité intime : les aff
" L'originalité du metteur en scène consiste ici à transformer le «drame dans les coulisses» en mise en abîme de sa vérité intime : les affres de la création. On s'interroge sur le bien-fondé d'un livret, sur l'intérêt d'une aria. On revient sur ses pas. Le processus est topsy-turvy , chamboulé.
Et pourtant, selon les paroles de la chanson «Le soleil et moi» interprétée par Yum-Yum au début du deuxième acte, splendides et unis, le soleil et la lune régneront ensemble. « I mean to rule the earth », dit l'héroïne. La belle cohérence de Topsy-Turvy réside dans un trio d'interstices : la peinture vivante et sentie des décors, que Leigh, tout en montrant leurs envers, ne laisse jamais hors de vue (les scènes avec la camériste sont merveilleuses) ; la poignance de son humour ; enfin, l'éloquence elliptique. Évocation de mondes mythiques ou révolus, Topsy-Turvy se love en bande de Moebius, tantôt en un sens, tantôt dans l'autre, sans que transparaissent des coupures.
Du bouleversement naît la constance ; feuille blanche et partition barrée dénotent un chaos générateur de sens. Charpente narrative du film, la division entre le projet Mikado et la soirée de première, suivie du magnifique épilogue, la conversation entre Gilbert et Lucy son épouse, s'avère indissociable d'un schéma plus profond. Ainsi un va-et-vient structure-t-il le noyau de l'intrigue, The Mikado verra-t-il le jour, et dans quelles circonstances ?
On passe de la parole au chant, de la fiction à l'histoire, du banal à l'exotique. La gloire de l'Empire ne saurait cacher les atrocités du règne matriarcal ; on sent la dichotomie entre artifice et rage au cœur. Les petites Japonaises sont délicieuses, la femme de l'auteur sacrifie son désir de maternité à la carrière du mari. Sullivan adore sa maîtresse Fanny. C'est elle qui assume les peines de l'avortement (« After all, this is 1885 », dit-elle).
Dans la dissidence, Sullivan et Gilbert se complètent. Chassé-croisé visuel et thématique : le soir de l'ouverture, Sullivan se tient à son pupitre devant l'orchestre, sûr du triomphe du Mikado , alors que Gilbert, tourmenté, rôde dans les ruelles infâmes, poursuivi par une vieille prostituée.
Dès le générique, avec vue d'ensemble sur le Savoy vide, la maîtrise du chef opérateur Dick Pope se confirme. La caméra zigzague sur Sullivan, célibataire noceur qui, avant de se rendre au travail, requiert cognac et piqûres. Les prises de boudoirs, salons, loges d'acteurs ; les chambres de Lucy, de la mère de Gilbert, Gorgone au cornet acoustique, les cages d'escalier sont autant d'enceintes sombres. Leigh a-t-il horreur du vide, ou de la verdoyante Nature ? Des séquences exquises de l'exposition japonaise fournit la transition entre l'«opérette» et son achèvement..."
" Ce film est un délice, suranné mais savoureux, où Mike Leigh, qu'on avait jusque-là surtout connu comme commentateur acide des mours brita
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