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Janet, femme politique anglaise, vient d'être nommée à un poste clef, et organise, pour l'occasion, une fête dont elle va perdre le contrôle...
Janet vient tout juste d’être nommée ministre de la santé, dans le cabinet fantôme de l'opposition au gouvernement. Pour célébrer ce qui constitue l'aboutissement de sa carrière, elle réunit avec son époux Bill quelques amis proches. Mais la fête prend un tournant inattendu...
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C’est court, c’est vif, c’est irrévérencieux, c’est anglais. Dans son bel appartement, Janet (Kristin Scott Thomas) s’affaire pour la petite
C’est court, c’est vif, c’est irrévérencieux, c’est anglais. Dans son bel appartement, Janet (Kristin Scott Thomas) s’affaire pour la petite fête entre amis censée célébrer le plus beau jour de sa vie. Elle vient d’être nommée ministre de la Santé et les appels de félicitations pleuvent, dont celui d’un homme visiblement épris. Pas très loin, Bill (Timothy Spall), mari aux yeux de cocker hébété, s’alcoolise en écoutant, sur son vieux pick-up, du rock et du jazz de son adolescence. Surviennent April (Patricia Clarkson), la meilleure amie de Janet, flanquée d’un ami, « coach de vie » allemand ; deux lesbiennes, dont la plus jeune attend des triplés ; et un beau jeune homme hystérique, le nez dans la coke, armé d’un revolver… Comme chez le Joseph L. Mankiewicz de Chaînes conjugales, une ombre brille par son absence, une femme que chacun va évoquer, mais que le spectateur ne verra jamais, une merveille que son jeune mari veut retenir à toute force et son vieil amant garder à tout prix : Marianne la magnifique, Marianne l’ensorceleuse…
De Mankiewicz, Sally Potter (Orlando en 1992, Ginger et Rosa en 2013) a retenu aussi la force dévastatrice du propos : l’Angleterre travailliste « pré-Brexit » est aussi férocement caricaturée que l’Amérique d’Un mariage à Boston, jadis. Et la suavité venimeuse des dialogues, superbement écrits, révèle, en quelques traits, ce que chaque personnage souhaite soigneusement cacher. « Un physique de fille, un cerveau de mec, une âme androgyne : une vraie coriace, comme moi ! » C’est en ces termes nets et précis qu’April définit sa vieille copine, la nouvelle ministre. Et à l’une des lesbiennes qui a eu le malheur de prononcer le mot « péché », elle grince : « En fait, tu es chrétienne ! Moi qui te prenais pour une athée convaincue, mais qui s’engueulerait toujours avec Dieu, au cas où Il écouterait… »
Ce jeu de massacre est filmé en plans brefs, au plus près des visages que le noir et blanc presque expressionniste d’Alexeï Radionov rend quasi fantomatiques. C’est lorsqu’ils échappent aux contraintes de leur classe sociale — lorsque la fureur les emporte, en fait — que les zombies très british de Sally Potter reprennent vie, avec leurs angoisses, leurs désillusions et leurs ressentiments. Devant les révélations successives que lui fait son mari, Kristin Scott Thomas (étincelante) le gifle, court se pelotonner sur un divan en niant comiquement son geste, puis, soudain — comme si elle se libérait et redevenait elle-même, enfin — se rue pour le gifler à nouveau. Violemment, cette fois. Avec enthousiasme. Et même volupté…
Ils sont sept. Plus un objet qui devient le huitième personnage de ce huis clos rigolo : le revolver apporté par le mari de la belle Marianne, que récupère Kristin Scott Thomas pour un dénouement moqueur qui pousse à revoir immédiatement cette Party, afin de bien en mesurer l’ambiguïté et l’ironie.
Dans leur résidence londonienne, Janet et son mari reçoivent quelques amis proches pour célébrer des années de luttes politiques. Celle-ci v
Dans leur résidence londonienne, Janet et son mari reçoivent quelques amis proches pour célébrer des années de luttes politiques. Celle-ci vient en effet tout juste d’être nommée ministre de la Santé au sein du cabinet fantôme qui regroupe les membres de l’opposition. Mais la célébration va tourner aux règlements de comptes personnels et de douloureux secrets vont être révélés. Tourné en Angleterre en plein référendum du Brexit, le dixième long métrage de Sally Potter – absente des écrans depuis Ginger et Rosa sorti en 2013 – semble aujourd’hui plus politique qu’elle ne l’avait sans doute anticipé. Aucun indice temporel précis de nous est donné mais The Party pourrait être considéré comme une métaphore de l’Angleterre contemporaine et de ses récents bouleversements. Le récit ne se limite cependant pas à la politique qui se retrouve rapidement en arrière-plan, et le film parle plus largement de la société anglaise sans traiter spécifiquement de l’actualité. La nomination de ministre de Janet ne sera d’ailleurs que peu évoquée en tant que telle, pour laisser place aux avis des uns et des autres sur la confiance à accorder au service de santé publique ou encore les sacrifices qu’une femme devrait faire pour sa carrière.
Véritable carnage social – le film n’est pas sans rappeler d’ailleurs le grinçant film de Roman Polanski (2011) – The Party met en scène des stéréotypes de la bourgeoise pleine de principes et de valeurs qu’elle ne respecte pas elle-même. Porté par de grands acteurs aux interprétations parfaitement mesurées, le film se démarque par son humour affûté et un cynisme constant qui amuse tout autant qu’il dénonce l’hypocrisie de cette élite bien-pensante. Au-delà de la démarche esthétique, le recours au noir et blanc ainsi que le choix des décors épurés mettent en avant le récit et les dialogues pour que rien ne vienne distraire les regards.
Huis clos ravageur
Particulièrement propice à la cristallisation des tensions, le format du huis clos est ici parfaitement adéquat au sujet et la réalisatrice a su adapter sa mise en scène pour ne jamais laisser son film statique malgré l’espace restreint. The Party est intégralement filmé en caméra à l’épaule, à l’exception de quelques plans fixes lors de la présentation de chaque protagoniste. L’unique caméra se déplace dans toute la propriété et ne laisse pas une seconde d’intimité aux personnages. Elle scrute et s’immisce dans les moindres recoins pour exposer les faiblesses et les secrets de chacun par de multiples plans séquences. Les portes sont sans cesses claquées, fermées, verrouillées pour chercher à isoler, à enfermer encore un peu plus dans cette maison qui a déjà des allures de prison. La salle de bain devient alors le lieu où l’on se sent en sécurité, pour prendre sa ligne de cocaïne, pour s’avouer ses peurs sur son mariage ou son bébé à naître. Tous les personnages ne cessent de se déplacer pour tenter d’échapper à leurs angoisses, à l’exception du mari de Janet qui ne quittera pas le salon, seul personnage en paix avec lui-même et avec ses décisions. Le film illustre parfaitement le brusque délitement des relations lorsque les mensonges sont exposés au grand jour, dans la vie personnelle comme en politique.
"La réalisatrice, scénariste, compositrice et actrice de cinéma britannique Sally Potter renoue avec l’excellence de son Orlando de 1992. Un
"La réalisatrice, scénariste, compositrice et actrice de cinéma britannique Sally Potter renoue avec l’excellence de son Orlando de 1992. Une réalisation adroite, un casting au top, une musique en parfaite adéquation avec l’intrigue et un humour aussi affuté qu’une lame de rasoir font de ce jeu de chamboule-tout théâtral un joyau tout à la fois drôle et cynique mettant aux prises quelques bobos politico- intellos empêtrés dans leurs certitudes et leur bien-pensance. Huis-clos filmé en noir et blanc pour laisser toute latitude à la narration, The Party joue sur l’unité de temps et de lieu et développe avec talent tous les effets théâtraux, du vaudeville au drame. L’image d’ouverture et l’image de fin se juxtaposent. Entre les deux, la réalisatrice entraîne le spectateur dans une remontée du temps pleine de soubresauts au sein de cette maison au calme douillet où une fête entre amis dégénère peu à peu en règlement de comptes."
Claudine Levanneur"Véritable carnage social – le film n’est pas sans rappeler d’ailleurs le grinçant film de Roman Polanski (2011) – The Party met en scène de
"Véritable carnage social – le film n’est pas sans rappeler d’ailleurs le grinçant film de Roman Polanski (2011) – The Party met en scène des stéréotypes de la bourgeoise pleine de principes et de valeurs qu’elle ne respecte pas elle-même. Porté par de grands acteurs aux interprétations parfaitement mesurées, le film se démarque par son humour affûté et un cynisme constant qui amuse tout autant qu’il dénonce l’hypocrisie de cette élite bien-pensante. Au-delà de la démarche esthétique, le recours au noir et blanc ainsi que le choix des décors épurés mettent en avant le récit et les dialogues pour que rien ne vienne distraire les regards.
Particulièrement propice à la cristallisation des tensions, le format du huis clos est ici parfaitement adéquat au sujet et la réalisatrice a su adapter sa mise en scène pour ne jamais laisser son film statique malgré l’espace restreint. The Party est intégralement filmé en caméra à l’épaule, à l’exception de quelques plans fixes lors de la présentation de chaque protagoniste. L’unique caméra se déplace dans toute la propriété et ne laisse pas une seconde d’intimité aux personnages. Elle scrute et s’immisce dans les moindres recoins pour exposer les faiblesses et les secrets de chacun par de multiples plans séquences. Les portes sont sans cesses claquées, fermées, verrouillées pour chercher à isoler, à enfermer encore un peu plus dans cette maison qui a déjà des allures de prison. La salle de bain devient alors le lieu où l’on se sent en sécurité, pour prendre sa ligne de cocaïne, pour s’avouer ses peurs sur son mariage ou son bébé à naître. Tous les personnages ne cessent de se déplacer pour tenter d’échapper à leurs angoisses, à l’exception du mari de Janet qui ne quittera pas le salon, seul personnage en paix avec lui-même et avec ses décisions. Le film illustre parfaitement le brusque délitement des relations lorsque les mensonges sont exposés au grand jour, dans la vie personnelle comme en politique."
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