
La Guerre d'Algérie : quelques dates
Quelques dates-clefs pour mieux comprendre la guerre d'Algérie.
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1956. Trois jeunes français sont mobilisés et découvrent la torture et la violence. Un des tout premiers films à dénoncer frontalement la guerre d'Algérie.
En 1956, trois jeunes hommes aux conceptions politiques opposées rejoignent la troupe des mobilisés pour la guerre d'Algérie. La cruauté de la vie qu'ils doivent mener les rapproche et ils deviennent amis. Mais dans un tel milieu, aucun soulagement n'est possible. Face à la violence, à l'injustice et à la torture, ils se débattent entre la désertion et le suicide. "R.A.S", un des tout premiers films sur la guerre d'Algérie, est un témoignage engagé, un film rare.
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" ... Que Boisset ait voulu témoigner (...) en jetant un cri plutôt qu'en établissant un dossier, est tout à son honneur. Même si l'on peut
" ... Que Boisset ait voulu témoigner (...) en jetant un cri plutôt qu'en établissant un dossier, est tout à son honneur. Même si l'on peut penser que la forme absolument classique du "spectacle" en désamorce partiellement la force explosive (...) mais (...) c'est une réussite (...)
Boisset et son coscénariste, Claude Veillot, voulaient faire un film qui soit un facteur d'information et de réflexion pour le plus grand nombre possible. Personne ne peut rester indifférent devant un tel document, nourri de faits et de témoignages authentiques, qui a un indiscutable accent de vérité et de sincérité..."
" Il se pourrait bien qu'après avoir provoqué des sueurs froides dans certains milieux cinématographiques peu soucieux de « prendre des ris
" Il se pourrait bien qu'après avoir provoqué des sueurs froides dans certains milieux cinématographiques peu soucieux de « prendre des risques » a propos d'un film consacré aux « rappelés » d'Algérie, subi des vicissitudes sans nombre au cours de sa réalisation (en ce qui concerna son financement notamment), affronté le risque du « bide » magistral (et sciemment calculé, recherché, voulu par les mêmes) d'une sortie publique en plein mois d'août, le nouveau film de Boisset fasse perler des sueurs chaudes aux fronts de ceux qui « n'y croyaient pas » et regrettant aujourd'hui d'en avoir refusé la distribution, moitié par conviction, moitié par manque de lucidité commerciale.
Car les premiers résultats de fréquentation de R.A.S. laissent présager qu'une longue carrière l'attend. Et ce sera bien ainsi. C'est un film qui mérite d'être vu, qui ne peut laisser le public indifférent, les réactions de celui-ci le prouvent.
L'explication du phénomène paraît évidente : R.A.S. réalise, pour l'essentiel, l'adéquation exacte de ce que des centaines et des centaines de milliers de rappelés, de soldats du continent, ont connu en Algérie, avec la représentation qui en est donnée sur l'écran.
D'abord, l'atmosphère des manifestations de rappelés dans les gares, leur refus de partir à la sale guerre, puis pour un certain nombre d'entre eux, considérés comme « meneurs », « mauvaises têtes », le bataillon disciplinaire, le « dressage en férocité» sous les injures et sous les coups, par des sous-officiers obtus ayant fait leurs «preuves » en Indochine, avant d'être finalement « repris en main » par un officier d'action psychologique intelligent, démagogue, d'autant plus efficient dans l'accomplissement de sa tâche.
C'est cela, R.A.S., un film faisant directement appel à l'expérience vécue, un film à hauteur d'homme, revivant de sombres souvenirs tout en cherchant à démonter l'engrenage qui les a engendrés.
Ce n'est pas le didactisme de La Guerre d'Algérie d'Yves Courrière, c'est assez proche de Avoir vingt ans dans les Aurès, de Vautier, mais avec plus de moyens, et sans doute un peu plus de sentimentalisme aussi dans la façon de concevoir l'opposition à la guerre, la défense possible de l'individu à l'égard du système qui le broie pour s'en servir. Précis, efficace au plan de la mise en scène, de la direction d'acteurs, c'est — de loin — le meilleur film de Boisset."
" Un film sur les écrans parisiens au mois d'août ! Au milieu de la floraison des productions pornographiques, des westerns et des « repris
" Un film sur les écrans parisiens au mois d'août ! Au milieu de la floraison des productions pornographiques, des westerns et des « reprises -, ce n'est pas particulièrement favorable pour sa diffusion. Et pourtant il serait indispensable de déjouer la manœuvre de sabotage de son distributeur en défendant R.A.S., le film d'Yves Boisset sur les rappelés en Algérie en 1956 (...)
Après avoir lutté pendant deux ans pour tourner son film — avance sur recettes suspendue après deux mois de tournage, abandon du producteur initial, six mois de négociations avec le ministère des Affaires culturelles pour obtenir à nouveau les crédits — Boisset se voit maintenant aux prises avec une autre forme de censure : celle de la distribution.
On n'insistera jamais assez sur tous les obstacles que rencontre un réalisateur en France pour tourner, puis diffuser un film dont le contenu est politique. De la commission de contrôle à la commission d'avances sur recettes, des pressions diverses des banques aux manœuvres de toutes sortes pour enterrer; le film le chemin est long, sinueux, difficile.
Quoi qu'il en soit, Boisset a réussi. Il a réalisé une œuvre courageuse et percutante, dans la ligne de L'Attentat mais plus personnelle, plus proche de sa propre expérience et de celle de sa génération.
Comme il le remarque, on produit en France de 1954 à 1973 plus de 2 500 films dont les principaux héros sont des gangsters, des prostituées, des milliardaires. Sur ces 2 500 films, deux sont entièrement consacrés à la guerre d'Algérie : le film de montage d'Yves Courrière et Philippe Monnier La Guerre d'Algérie et le film de René Vautier Avoir vingt ans dans les Aurès (on se souvient d'ailleurs des difficultés qu'a rencontrées Vautier pour faire distribuer son film). Pour le cinéma français, dit Boisset, c'est bien simple : la guerre d'Algérie ? Connais pas.
Boisset n'a pas eu l'ambition de faire un film sur la guerre d'Algérie. En particulier, il ne décrit à aucun moment le combat des Algériens. Plus modestement, et plus efficacement, il a suivi le chemin de trois jeunes rappelés en Algérie en 1956 et s'est attaché à montrer ce qui arrive lorsque des jeunes, tout à fait ordinaires, la plupart non politisés, sont pris en main par des professionnels de la guerre.
Il souligne d'ailleurs que les faits qu'il décrit — qui sont absolument authentiques même s'ils sont transposés — pourraient aussi bien se dérouler au sein d'une autre armée que l'armée française. R.A.S, c'est l'Algérie en 1956, mais ce pourrait être Saint-Domingue avant-hier, Vietnam hier, Irlande du Nord, le Mozambique ou l'Angola aujourd'hui.
Ces trois jeunes rappelés (...) se retrouvent dans un poste isolé, au cœur du djebel, après avoir été en-casernés à Dreux. Ils sont affectés à une section disciplinaire (officiellement « personnel détaché ») pour avoir participé à une manifestation contre la guerre d'Algérie avec la population de Dreux, au moment de leur départ. Tous les procédés concentrationnaires sont utilisés pour les « dresser » : marches forcées, crapahutages, caïda, brimades, humiliations.
C'est la première méthode de « mise-en-condition » la méthode classique de la violence, teintée de sadisme. La seconde méthode est plus subtile. Mélange de courage - viril -, de démagogie, de cabotinage, le commandant Lecoq l'utilise pour prendre en main et récupérer les réfractalres.
Ce que Boisset fait bien ressortir, c'est l'isolement de ces jeunes rappelés : isolement géographique, et surtout isolement psychologique. Pour tenir, pour ne pas céder au lavage de cerveau, pour résister, ce n'est pas simple. Alain Charpentier, le seul politisé du groupe, ne croit qu'aux actions collectives, mais il échoue (...) Son camarade (...) prendra conscience de l'absurdité du système et désertera.
Des images simples, directes, un style de film d'action (comme pour Un Condé et L'Attentat) parfaitement adapté au projet de son réalisateur : révéler l'existence d'un univers concentrationnaire dont la vision dépasse l'imagination.
Pas de discours, pas de commentaires Devant un tel document, une seule conclusion possible : « Plus jamais ça ! »
" R.A.S. Rien à signaler. Tous ceux qui ont porté l'uniforme savent ce qu'il y a de dérisoire et aussi d'inquiétant derrière ces trois lett
" R.A.S. Rien à signaler. Tous ceux qui ont porté l'uniforme savent ce qu'il y a de dérisoire et aussi d'inquiétant derrière ces trois lettres rassurantes.
Yves Boisset a bien fait d'intituler ainsi son film qui raconte la triste équipée de quelques rappelés, contraints de participer à ce que l'on appelait pudiquement les opérations en Algérie. A leur incorporation, on les accueille brutalement, on les habille n'importe comment, on les installe en hâte et on « les prend en main ». Les uns se révoltent, d'autres acceptent. Mais rien ne transpire a l'extérieur. R.A.S.
L'entrainement des rappelés est dur, brutal. Les sous-officlers, supérieurs temporaires, cherchent à s'imposer par tous les moyens, dont le plus facile, la brutalité. Les timides se taisent. Les faibles trinquent. Les forts en gueule sont mis au pas. Mais il ne manque pas un bouton aux uniformes et la discipline reste la force principale des armées. R.A.S.
Mais ce groupe de rappelés est particulièrement récalcitrant. A l'arrivée en Algérie il faut dresser ces gaillards qui sont sales, manoeuvrent mal, obéissent a regret et, en se posant des problèmes, en posent à leurs chefs. On les fait marcher, manœuvrer, sauter, courir à la limite de leurs forces. Comme cela ne suffit pas, on les isole. On les abandonne à leur sort dans un coin du désert. Traitement inhumain, bien sur. Mais personne ne sera au courant. R.A.S.
Arrive alors un commandant. Il est grand. Il est beau, il est fort. C'est ce que certains appellent avec admiration un baroudeur. Il cherche â s'imposer à ces soldats proches de l'insoumission et il y réussit en partie par sa prestance, sa puissance et aussi sa foi. Il est prêt, lui, a mourir au combat. Il est sûr d'amener ses hommes à partager ses sentiments et son courage guerriers. Et il y parviendra. Presque. Mais ce coup-ci, il sera dur d'écrire R.A.S. Car il faut signaler quelques morts et même une désertion. Tout en taisant quelques tortures.
Yves Bolsset a fait — et bien fait — un film courageux. Avec L'Attentat, habilement audacieux, et R.A.S. , audacieusement hablie, ce jeune metteur en scène montre que le cinéma français peut, malgré beaucoup de difficultés connues et inconnues, aborder des sujets considérés comme « délicats ».
Il y a encore beaucoup à faire pour attendre, par exemple, la virulence de l'auto-critique américaine, mais enfin ce film marque un progrès sur le front de la liberté d'expression. Un front où, pour une fols, il y a quelque chose a signaler.
P. S. : Il serait injuste d'oublier les interprètes et, en particulier, Jacques Spiesser qui a su mettre tant de nuances dans un rôle difficile.
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