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Paris, 1966. Le mannequin Polly Maggoo est l’égérie de la mode parisienne. Grégoire Pecque doit réaliser son portrait pour la télévision.
Paris, 1966. Le mannequin Polly Maggoo est l’égérie de la mode parisienne. Grégoire Pecque doit réaliser son portrait pour la télévision. Premier long métrage de William Klein, inspiré de son expérience au sein de Vogue, une satire fulgurante de la mode et de la télévision, d’une drôlerie folle, jubilatoire et poétique.
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"J'aime ce désordre, ce délire visuel et verbal qui excite et bouscule les idées reçues : j'aime ce comique capricieux fondé sur le coq
"J'aime ce désordre, ce délire visuel et verbal qui excite et bouscule les idées reçues : j'aime ce comique capricieux fondé sur le coq-à- l’âne, la parodie et la fantaisie sans frein ni contrainte.
William Klein semble emprunter avec humour et nonchalance les voies ouvertes par Godard. Comme lui, il donne l'Impression d’improviser des sketches sans suite. Comme lui, il se sert de la technique du reportage avec ce que cela suppose d’apparemment négligé ; comme lui, il porte un regard aigu, un regard critique sur des phénomènes sociaux assez surprenants ; comme lui, il a souvent recours à des plaisanteries privées à l’usage des initiés. (...)
Qui êtes-vous Polly Magoo ? œuvre indéniablement satirique, ne se présente pas comme un cri de révolte ni comme une mise en accusatlon agressive du monde fou fou fou qui est le nôtre. C'est une fantaisie brillante, aussi drôle qu'intelligente, aussi moderne que baroque. L'auteur possède l'art de persifler sans cesser de sourire. Il sait croquer la hideur, l'inconséquence, la frivolité ou le ridicule de notre temps. Par l'emploi fréquent d'un objectif à grand angulaire il déforme l'image et souligne ainsi la caricature. De temps en temps il s'élance à petits pas sur les ailes de la poésie mais redescend vite en terrain satirique, là où il excelle.
Tous les comédiens qui ont été entrainés dans cette curieuse entreprise jouent leurs rôles comme autant de complices. Jean Roohefort, Philippe Noiret, Harry Max et Sami Frey sont étincelants, à mi-chemin entre le naturel et la charge. Quant à Dorothy Mac Qowan (Polly Magoo) elle prête son visage neutre, et un peu trivial è toutes les métamorphoses imaginées par les artisans de la mode. Son accent américain et sa sophistication font le reste. Au total, une bonne et belle farce en même temps qu'un exercice de style plein de brio où le comique prime le sociologique."
" Le métier de la cover-girl consiste à se transformer en image. Elle est, par profession, le reflet que le magazine de mode tend à ses lec
" Le métier de la cover-girl consiste à se transformer en image. Elle est, par profession, le reflet que le magazine de mode tend à ses lectrices (lecteurs) -et auquel les autres (elles) s’efforcent de ressembler ou que les autres (ils) s’efforcent d’atteindre, ils et elles séduits, attirés, prêts à basculer dans l'eau du miroir comme Narcisse dans son miroir d’eau.
Entre les regards de ceux qui regardent et le visage qu’ils regardent, on sait à peu près ce qui se passe. Mais entre le visage regardé et le vrai visage ? Que se passe-t-il quand l’image se regarde à son tour ? Des deux visages, lequel existe vraiment ?
Tel est le point de départ du film de Klein. D’entrée de jeu il nous oblige à assister à la fabrication d’un visage ; à l’installation, sur une face de chair et d’os et muni d’un regard, du masque provisoire imposé par de fugaces caprices devenus lois. Il est normal, spécifique (allons-y du jargon) que le cinéma s’intéresse à cette aventure d’image et de reflet qui pose le problème des apparences et de la vérité, de l’art et du réel — et normal, spécifique, que ce film aboutisse à un film sur la T.V., très exactement sur la T.V. de reportage supposée dépister la vérité toute nue. Le spectateur regarde une caméra de cinéma qui regarde une caméra de T.V. qui regarde des photos d’une fille qui se regarde dans un miroir. Que reste-t-il de Polly Maggoo au bout de cette enfilade quasi télescopique de regards ?
Klein (...) a opté pour la satire agressive. Un cocktail-Molotov de vitriol et de poil à gratter. Avec, pour tremplin, la minuscule Polly Maggoo et le minuscule mystère que représente sa toute petite personne, Klein se déchaîne. Cest Attila : là ou sa caméra pose le pied, le mythe ne repousse plus. Extravagance des modes; stupidité snobinarde de la volaille élégante (et qui se perche, pour assister aux "collections", comme volaille dans un poulailler) ; jungle des milieux T.V. ; immense connerie sirupeuse de la presse du cœur où le conte de fées rabâche pour la millionnième fois la fable anesthésiante du Prince charmant et de la Bergère, l’avatar moderne de la Bergère étant la cover-girl et le Prince charmant étant choisi parmi le peu d’héritiers royaux qui reste (...). Tout cela falsifié, puéril, fragile, illusoire, puisant pourtant un inconcevable pouvoir dans le fric, le fric dégelé par la fascination et l’adoration "religieuse" qu’exercent sur des foules conditionnées ces apparences dérisoires.
Avec ce film ravageur de Klein, le rire retrouve sa fonction essentielle : il se fait vengeur. Comme celui de Molière, de Buster Keaton ou des frères Marx, il écarte les guimauves de la gentillesse à la Chaplin ou de la prudence à la René Clair.
Sa lucidité ne redoute pas de passer pour méchanceté. Elle ne respecte rien là où rien n’est respectable. Pareil acharnement exige de l’iconoclaste qu’il dise la vérité. D’où le recours aux procédés du cinéma-vérité : style T.V., enquête, interviews, documents photographiques. Recours pervers, et qui est en soi source de comique puisque ces procédés, loin d’aboutir à la vérité exaltent les apparences, fortifient la « fabrication », nourrissent la fable, répondent (loin de la contrarier) à l'attente du public. Klein s'aventure sur le terrain de l’ennemi avec l’uniforme et les armes de l’ennemi. Il fait de la sophistication une satire hypersophistiquée. Contre la mode il utilise la mode, ce qu’il y a de plus "dans le vent" dans le style T.V. (le noir et blanc d’Averty), ou le style cinéma (Reichenbach et Godard), ou la mise en page des éditions les plus "in". La démystification n’a lieu qu’au second degré. Sans même que Klein ait besoin de toujours recourir à la caricature. Il arrive que les victimes s’en chargent. Pour indiquer le ridicule de Jean Nocher il suffit de représenter Jean Nocher.
Cette allure follement "mode", ou "T.V. géniale", ou "presse du cœur illustrée", adoptée par mimétisme satirique, voilà peut-être la fragilité de ce film — fragilité qui est celle-là même de ce qu’il moque. On ne peut cacher non plus tout ce que ce jeu savoureux a d’intellectuel. Clins d’œil à consommation limitée, canulars rive gauche du style Hanoteau-Vian, jeu des acteurs (Rochefort, Noiret, Alice Saprich, Delphine Seyrig, Samy Frey) également au second degré et fleurant bon la Rose Rouge des neiges d’antan. Klein évoque alors un Fellini arpentant Saint-Germain des Prés avec Vogue comme Bible. Et puis, mon Dieu, pour une fois que les intellectuels sont marrants..."
" Polly Maggoo est probablement le premier film d’inspiration purement franco-américaine. (...) William Klein a parfaitement assimilé le
" Polly Maggoo est probablement le premier film d’inspiration purement franco-américaine. (...) William Klein a parfaitement assimilé le mécanisme des deux civilisations et il nous le restitue, aujourd’hui, sous la forme d’une caricature unique, d’un amalgame des plus réjouissants.
Le tandem Jean Nocher-Geneviève Tabouis y répond au tandem Ginger Rogers-Fred Astaire ; la bande dessinée s’y mêle au conte de fées ; l’almanach Vermot au Harper’s Bazaar; et André Courrèges, " le géomètre des cuisses, l’architecte des reins", y est aussi mal traité que Diana Vreeland, la grande prêtresse du zénana.
Essayons de mettre un peu de logique dans un univers qui en est soigneusement dépourvu. (...) On découvre que la folie n’est pas tant dans la réalisation que dans l’action et que l’auteur a tout aussi raison quand il dit qu’il s’agit d’un " événement dément filmé de façon réaliste".(...)
Il s’attaque aussi au mythe américain du prince amoureux, du mannequin. Et encore à la xénophobie des Français. Attablée autour d’une tête de veau, toute une famille banlieusarde parle de la culture, du passé et de la supériorité française, tout en faisant des "mots" sur le dos de leur convive américaine : "Trop Polly pour être honnête", "Ah, vous parlez français, alors vous êtes Polly glotte", etc...
(...) Et Polly Maggoo dans tout cela? Eh bien, elle existe. Elle se nomme Dorothy McGowan. Elle a 25 ans. Elle est américaine. Il y a cinq ans qu’elle pose pour des photos de mode. Elle ne quitte à peu près pas l’écran pendant une heure quarante-cinq. Elle parle. Elle bouge. On n’en sait pas plus à la cent cinquième minute qu’à la première. Dorothy-Polly garde son mystère. Même pour son metteur en scène : « Il y a cinq ans que je la connais. Je ne sais toujours pas qui elle est. Je ne sais toujours pas ce qu’elle pense. Y compris de mon film. » "
" Lorsqu’on pense à William Klein cinéaste, la première image qui vient à l’esprit est souvent l’une des scènes époustouflantes de Qui êtes
" Lorsqu’on pense à William Klein cinéaste, la première image qui vient à l’esprit est souvent l’une des scènes époustouflantes de Qui êtes-vous Polly Maggoo ? : les filles habillées de rayures sur un fond rayé, ou bien le filmage au grand-angle d’un défilé de haute couture métallique… Mais au-delà de la perfection plastique, la satire est cruelle. Le petit monde de la mode y est épinglé dans toute sa vanité. Quant aux gens de télé qui s’imaginent qu’on n’est personne tant qu’on n’est pas passé dans leur petite lucarne, ils sont habillés pour une trentaine d’hivers".
"Qui êtes-vous Polly Maggoo ? parodie, avec trente ans d'avance, les délires fétichistes de la mode et l'arrogance du monde télévisuel."
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