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Aileen se prostitue. Jusqu'à cette nuit où, agressée par un de ses clients, elle le tue. Ce premier crime marque le déclenchement d'un terrible engrenage.
Depuis longtemps déjà, Aileen erre sans but et survit en se prostituant. Lorsqu'un soir, le moral au plus bas, elle rencontre dans un bar la jeune Selby, c'est le coup de foudre. Pour protéger leur amour et leur permettre de subsister, Aileen continue de se vendre jusqu'à cette nuit où, agressée par un de ses clients, elle le tue. Ce premier crime marque le déclenchement d'un terrible engrenage...
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A la fin des années 80, Aileen Wuornos gagne sa vie en se prostituant au bord des autoroutes. Son existence va basculer le soir o&ug
A la fin des années 80, Aileen Wuornos gagne sa vie en se prostituant au bord des autoroutes. Son existence va basculer le soir où, dans un bar, elle rencontre Selby, jeune fille à laquelle elle va s’attacher.
UN MONSTRE ORDINAIRE
Planqué sous un pont alors que la pluie fait rage, le monstre ne semble même plus attendre son heure, celle qui brillait déjà par son absence dans le cadre étroit des souvenirs enfantins. Aileen Wuornos, monstre d’un genre ordinaire, abandonnée au bord de l’autoroute 80’s entre Reagan et Bush, entre les starlettes de pacotille et les fantasmes de billets verts. Dans le décor d’une Amérique grouillante et sale, "des gens comme nous plongent tous les jours" assure Aileen en parlant d’elle et de son amie, Selby. Patty Jenkins, pour son premier long-métrage, se penche sur le sort de ces âmes trébuchantes, échouées dans un motel sordide, refuge traditionnel des parias de toutes sortes et des amoureux fugueurs, cette antichambre de l’enfer où frémissent encore les derniers espoirs. Les voitures laissent une encre noire dans le sillon de leurs pneus et le paysage n’est plus que no man’s land crépusculaire, malgré la surcharge étouffante des patinoires ou des bars vinassés. Il en ressort ce sentiment crayonné d’une peinture d’Hopper, trempée dans l’acide, mais de laquelle subsiste une tristesse viscérale qui plante son regard profondément dans le sol. Les portes sont alors grandes ouvertes au numéro emphatico-sordide, mais il n’en est rien: Monster parle d’une décadence au basculement ténu, traite de la monstruosité à partir d’une vision quotidienne quasi naturaliste. La principale préoccupation de Jenkins, influencée par le cinéma américain des 70’s (de Macadam Cowboy à La Balade sauvage), est d’exploiter sa caméra comme un témoin muet au regard vif, qui ne se compromet point dans la surcharge de pathos - les faits et leur digestion suffisent déjà bien assez à l’affaire.
JE SUIS D’AILLEURS
L’attention est portée sur le gynécée animé par ses deux grandes figures: Aileen et Selby. Et pour les deux jeunes femmes, un portrait déchiré par les contradictions. Aileen, roue voilée par ses appétences ordinaires, Selby, bras cassé entre idéalisme et lâcheté. Au sujet de la première, Jenkins déclare que "physiquement, elle devra ressembler à la vie qu’elle mène" (Positif, avril 2004). Les rondeurs sont ainsi ravagées par la corruption comme les visages poupins de vieilles gravures d’Hogarth sont salis par la perversité. Aileen est un véritable freak enfanté par le ventre même des Etats-Unis, l’insoutenable reflet d’une American Way of Life aux épaules trop étriquées pour elle. La monstruosité d’Aileen tient dans ses actes (confinant à la sauvagerie pour le premier meutre), mais aussi dans son déni d’elle-même: démarche d’homme, moue exagérément frondeuse et coups de tête masculins. Le monstre perd pied dans sa Floride bain de boue, comme il s’accoude à la rambarde d’un manège clignotant, regard noir dans ce Fun World bon marché qui ne semble pas fait pour son spectre furibond. Selby, pour sa part, reste tiraillée entre les volutes enivrantes de l’idylle enflammée et la complicité aveugle, gagnée elle aussi par un déni qui la pousse à fermer les yeux sur ce qu’accomplit Aileen. Les parias doivent ainsi leur statut à cause de ce refus de la réalité: Wuornos, de victime, passe à meurtrière de sang froid, se masquant du bandeau de la justice (condamner un pédophile présumé) ou de la revanche, en relisant la bible de son caniveau. Pas de glorification de la martyrisée, mais simplement l’enchaînement domino des circonstances dans toute la complexité de leurs ombres.
WILL SHE JUST FALL DOWN
"J’ai toujours rêvé de faire du cinéma": l’une des clefs essentielles du film est révélée de la bouche de Wuornos dès ses premières secondes. La jeune femme est enfant de sa société de l’image, celle où la frontière entre la star et le monstre est si fragile. Monster, d’abord envahi par des morceaux ininterrompus comme sur une radio grésillante au débit interminable, fait peu à peu place à la neige. L’enivrement à l’alcool de tubes 80’s distillant leur déprime moderne, comme un morceau de Journey sur lequel on patine de manière indolente avant de recevoir la gifle qui repousse les rêveurs au sol. "All you need is Love", "Don’t Stop Believing", Aileen est nourrie par les prédicateurs de la bande FM, ceux qui répandent la bonne parole d’une pop cache-misère, doux opium des orphelins qui font leur vie sur la route. Monster a cette teinte, une version filmique de la déprime d’un Til Tuesday, aux acides roses mêlés au désenchantement le plus noir. Puis les mots prennent la place des mélodies puisque le temps est passé de les prendre au pied de la note. L’espace d’une conversation téléphonique, magistrale, où l’évidence de la mise en scène de Jenkins et l’excellence des deux actrices, Theron et Ricci, éclatent à la lumière. Le dernier coup de pied dans la marmite d’huile bouillante. On se dispense alors des lieux communs du tribunal, des prises de parti, de l’anxiété artificielle de l’attente, on n’entend plus que les mots des deux amoureuses, séparées depuis par un bras accusateur qui a retrouvé toutes ses facultés, vestige d’une passion à la frénésie fugace. Finalement, il n’est guère question que de ça: un amour, et sa destruction à petit feu, au rythme de secousses sismiques du désespoir.
Elle rêvait de devenir reine de beauté, elle est mise à mort par injection dans une prison de Floride. La vie d'Aile
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