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Christine Papin, au service des Lancelin, réussit à faire engager Léa, sa soeur qu'elle aime passionnément. Bientôt elles deviennent amantes, et meurtrières.
Les soeurs Christine et Léa Papin sont admises comme bonnes au service de la riche Mme Lancelin. Elle représente malgré sa sévérité une figure maternelle idéale pour Christine mais la situation se détériore. S'enfermant dans le mutisme pendant deux ans, Christine et Léa finirssent par assassiner sauvagement leur patronne et sa fille. D'après le célèbre fait divers qui eut lieu au début des années 30 et qui inspira "Les Bonnes" de Genet, un film puissant porté des actrices exceptionnelles. Dans le sillage de cette fiction, fut produit le film-soeur, "En quête des soeurs Papin", documentaire sidérant de Claude Ventura.
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" C’est le bruit strident d’un rond métallique jeté sauvagement sur le sol... C'est la voix doucereuse et si polie d'une patronne intransige
" C’est le bruit strident d’un rond métallique jeté sauvagement sur le sol... C'est la voix doucereuse et si polie d'une patronne intransigeante... Ces bruits, et aussi le souffle court de l'héroïne de ce fait divers sanglant, sont les indicateurs d’une violence toute prête à exploser. Jean-Pierre Denis retrace la fameuse histoire des sœurs Papin, employées de maison qui tuèrent de façon atroce leurs patronnes, sans raison apparente...
De Genet avec Les Bonnes jusqu’à Chabrol avec La Cérémonie, de nombreux écrivains et cinéastes ont brodé sur ce motif. Jean-Pierre Denis, lui, est un conteur qui s’en tient à la trame. Pas de romanesque. Pas de musique, pas d’effet, pas d'explication policière. Plutôt que développer le motif, il cherche l’os de l’histoire. Qui est au fond d’un puits de ténèbres, grouillant de frustrations et de désirs, au fond de l’âme de deux jeunes filles, deux sœurs aux rapports passionnels inextricables. Comme les trois précédents films de Jean-Pierre Denis étaient des tableaux provinciaux de la vie ordinaire, Les Blessures assassines est un nouveau conte. Un conte horrifique, mais tout aussi ordinaire. Il trouve une force incroyable dans la reconstitution de l'époque. Pour une fois, les objets, les décors, les costumes ne sont pas accessoires. Ils expriment la mentalité de leurs propriétaires. Car ce film sec comme un coup de trique est au plus près des sentiments désespérés de ses deux jeunes femmes, à la fois meurtrières et victimes de leur condition. Un fer à repasser ou une étoffe prennent ici valeur d'explication. Tout autre développement, notamment psychologique, serait superflu. On est donc saisi par cet état des lieux qui est, aussi, un état des cœurs.
D’autant que les interprètes, presque toutes féminines, sont d’une intensité... blessante. Leurs plaies à vif deviennent les nôtres. Sylvie Testud et Julie-Marie Parmentier, les deux criminelles, se consument dans un mélange de sensualité, de révolte et de soumission morbides. A leurs côtés, comme leurs ombres, régnent deux figures tout aussi essentielles : la mère, Isabelle Renauld et la patronne, Dominique Labourier. La première laisse transparaître le pathétique d'une femme qui se bat pour des enfants qu’elle a déjà perdus, la seconde est extraordinaire dans sa méchanceté habillée de bienveillance. C'est là aussi que Jean-Pierre Denis a réussi une grande mise en scène. A la minute d’une époque ressuscitée correspond celle de l'interprétation, délicate et fine - et d’autant plus effrayante. Car le crime des sœurs Papin appartient bien à tout le monde. Chacun imagine et comprend ce qu'il veut. Tous les rapports de police n’y peuvent rien. Et Les Blessures assassines remet le spectateur face à la véritable horreur : celle de ses propres pulsions."
" Les sœurs Papin, entité tragique des sombres années 1930, ont quitté depuis longtemps les annales judiciaires pour entrer dans l'imaginai
" Les sœurs Papin, entité tragique des sombres années 1930, ont quitté depuis longtemps les annales judiciaires pour entrer dans l'imaginaire social et psychanalytique (lutte des classes et paranoïa). (...)
Le film de Jean-Pierre Denis, Les Blessures assassines, nous fait remonter aux sources du fait divers. Ce sont Christine et Léa Papin, l'aînée et la cadette, dont il trace (au burin léger) le douloureux parcours. Il n'interprète pas, il transpose par la fiction ce qui s'est passé, le visible et l'invisible, ce qui est dit et ce qui ne s'est pas dit. Il montre le long cheminement qui a conduit les deux bonnes à leur passage à l’acte, à leur "guerre de libération", peut-être.
Recréation du dedans. Il stylise, comme il convient, son histoire de servitude, à petites touches crues et cruelles, en suivant l'itinéraire des soeurs, des grilles du Bon Pasteur, institution religieuse qui plie les âmes et broie les consciences, aux barreaux de la prison du Mans où elles seront enfermées. Entre les deux extrémités de la boucle, toute l'horreur des filles "en condition", selon la formule de l'époque. Leur statut de corvéables au service de bourgeois faussement charitables ou véritablement odieux. En entrant à leur service, Christine et Léa perdent leur identité, niées en tant qu’individus. (Tout comme leur sœur Émilia, rebaptisée soeur Marie de la Nativité dans son couvent.) Pauvres mercenaires, l'une douce et rieuse, l'autre agressive et sombre, c'est dans les bras l'une de l'autre, soeurs et amantes, qu’elles échappent dans leur soupente à leur état de "torchons", comme dit Christine. Tant de rancoeurs, d’humiliations, d’atteintes à leur dignité, de douleurs accumulées pouvaient-elles se résoudre autrement que dans la violence ?
Porté par deux interprètes tout à fait saisissantes (Sylvie Testud et Julie-Marie Parmentier), le film de Denis est une épure tendue et verrouillée par inéluctable fatalité sociale. Beau travail de deuil."
" Le début du film inquiète. Rappel des faits, voix off, description sans doute véridique et déjà oppressante de la vie de deux jeunes fi
" Le début du film inquiète. Rappel des faits, voix off, description sans doute véridique et déjà oppressante de la vie de deux jeunes filles pauvres dans une institution du début du siècle. On voit venir le dossier historique sur l’un des faits divers les plus célèbres du siècle (...).
Sans esquiver ni l’écheveau des faits, ni leur puissance symbolique, le film de Jean-Pierre Denis se construit en affrontant ces pesanteurs, et tout cet appareillage judiciaire, journalistique, psychiatrique, romanesque, sociologique... La solution retenue par le réalisateur de Histoire d'Adrien et de Champ d’honneur est d’une exemplaire simplicité. Côté scénario, il déploie la plus grande richesse possible d’éléments biographiques, dressant autour des deux protagonistes, Christine et Léa, un paysage humain d’une complexité qui décourage toute explication univoque du crime de celles que la presse de l’époque désigna comme des "brebis enragées".
Côté mise en scène, il opte pour le refus de tout effet visuel - franchise du cadre, austérité des couleurs, refus de l’ornementation dans les décors comme dans l’expression des sentiments - et pour une intensité maximale de l’interprétation. Ce maximum d’intensité ne s’obtient pas avec un jeu appuyé et démonstratif. Au contraire, le travail accompli par tous les acteurs, c’est-à-dire toutes les actrices, est d’une remarquable subtilité.
Jean-Pierre Denis a réuni des interprètes qui semblent jouer d’instruments aux sonorités extrêmement différentes. Prodigieuse soliste, Sylvie Testud dans le rôle-tête de Christine déploie toutes les ressources de finesse, de sensualité sourde, de violence contenue et de mystère(...). En cadette dont l’apparence fruste dissimule des abîmes, Julie-Marie Parmentier est étonnante de présence opaque et séduisante, enfantine et féminine.
« Seconds violons », Isabelle Renauld incarne la mère avec un expressionnisme sensuel qui affronte vaillamment la charge négative du personnage, tandis qu’en quelques apparitions, Dominique Labourier libère Madame Lancelin de tout simplisme par le trait stylisé avec lequel elle dessine cette bourgeoise ambiguë, meilleure mère et pire dominatrice que la génitrice des deux jeunes femmes. Chacune des comédiennes prend ainsi en charge, à l’échelle de son personnage, ce qui échoit au cinéaste pour le film tout entier : si le principe retenu est extrêmement simple, sa mise en œuvre, plan après plan, situation après situation, exige une rigueur et une sensibilité extrêmes, à aucun moment prises en défaut.
(...) La liste des "causes" de l’événement est interminable : entre cette accumulation, toujours établie à partir de faits concrets, et l’horreur connue, attendue (et rappelée en prélude) du meurtre s’établit une tension dramatique qui ajoute à l’intensité du film.
Le plus beau résultat obtenu par Jean-Pierre Denis et ses interprètes, grâce à cette conception exigeante du cinéma est, sans rien ôter à la sauvagerie du crime, ni à ce que les meurtrières avaient eu de trouble et de déplaisant (chacune d’une façon bien différente), de rendre possible d’aimer aussi, et grandement, ces deux personnages. "Ce n'est pas un crime mais une histoire d’amour", prétend l’affiche du film. Elle a tort.
C’est d’être l’un et l’autre qui fait le prix des Blessures assassines. Le film conduit le spectateur vers une histoire d’amour pour des criminelles. Pour leur désir et leur maladresse à vivre, leur complexité humaine respectée, leur vérité d’êtres physiques eux-mêmes aimant, souffrant, désirant et traçant vaille que vaille leur chemin dans une existence ennemie. Avoir ainsi sculpté dans un pareil amas de clichés une telle singularité, et avec tant d’émotion, signe une bien belle réussite."
" Les Blessures assassines n’est pas un film-dossier. La plus belle réussite est de parvenir à incarner Christine et Léa, et de les transfor
" Les Blessures assassines n’est pas un film-dossier. La plus belle réussite est de parvenir à incarner Christine et Léa, et de les transformer en héroïnes de cinéma, mais sans réduire leur opacité fondamentale de criminelles, de femmes d’avant-guerre ou de domestiques asservies, et sans jamais être univoque ou simpliste. Alors on oublie très vite la fin tragique de cette histoire pour être happés par le récit proprement dit. Film âpre et violent, Les Blessures assassines enchaîne les scènes courtes, et opte pour une narration à trous plutôt que pour la reconstitution scolaire. Le pari du film, c’est de montrer des corps prisonniers sous le poids de l’organisation sociale, des destins sans cesse empêchés de dévier de la voie qu’on leur a choisie."
Frédéric Bonnaud" Le crime, dans ce film, n'est, clairement, que la partie émergée de l'iceberg. Ce qu'il s'agit de mettre au jour, c'est le cheminement de
" Le crime, dans ce film, n'est, clairement, que la partie émergée de l'iceberg. Ce qu'il s'agit de mettre au jour, c'est le cheminement de Christine et de Léa. Cette existence qui se déglingue dès l'enfance. Une mère irresponsable. L'orphelinat. Puis, dès l'adolescence, le placement « en maison », comme on disait en ce temps-là (...) Au fond, ce n'est pas la marche vers le crime, le sujet, c'est, plus intéressant, la coagulation de deux caractères : cette raideur implacable où s'enferme Christine, l'indolence passive qui gagne Léa.
C'est dans ce processus de métamorphose irréversible que ce film devient réellement pertinent. Avec son remarquable duo de comédiennes, Sylvie Testud, un bloc d'intensité quasi muette, et Marie- Julie Parmentier, un concentré de juvénilité animale. "
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