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Amélie, une jeune femme belge, décroche un contrat dans une prestigieuse entreprise japonaise. Mais Amélie va rapidement déchanter...
Amélie, une jeune femme belge, vient de terminer ses études universitaires. Sa connaissance parfaite du japonais, langue qu'elle maîtrise pour y avoir vécu étant plus jeune, lui permet de décrocher un contrat d'un an dans une prestigieuse entreprise de l'empire du soleil levant, la compagnie Yumimoto. Fascinée par la hiérarchie d'entreprise japonaise, précise et méthodique, la jeune femme l'est d'autant plus par sa supérieure directe, l'intrigante et fière Mademoiselle Mori. Pourtant, Amélie va rapidement déchanter... Une adaptation mordante de la satire écrite par Amélie Nothomb. Un grand rôle pour Sylvie Testud.
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Amélie Nothomb a eu, un jour, l'idée de « devenir une vraie Japonaise ». Calamiteuse aventure véridique dont elle a tiré un très bon roman.
Amélie Nothomb a eu, un jour, l'idée de « devenir une vraie Japonaise ». Calamiteuse aventure véridique dont elle a tiré un très bon roman. Voici donc cette Amélie-là, bilingue, stagiaire dans une importante société de Tokyo. Il ne lui faut pas longtemps pour découvrir qu'elle est un être voué au néant, et qu'elle a tout intérêt à s'y cantonner si elle ne veut pas subir les hurlements inhumains du terrible M. Omochi, qui l'accuse de saboter l'entreprise en prenant des initiatives hors de sa compétence... Se met en place un théâtre social aux codes aussi rigides qu'opaques. La rigidité amuse, l'opacité intrigue.
Au-delà de la satire, le cinéaste explore avec une certaine finesse une culture qui masque les sentiments et crée des tensions humaines souterraines — et des souffrances — inexprimées. Le piège, c'était la langue malicieuse de Nothomb. Comment met-on en images : « Les semaines s'écoulaient, j'atteignais à la sérénité facturière » ? Le cinéaste s'en remet à une voix off, omniprésente voix intérieure d'Amélie dévidant un écheveau de sensations joliment « à côté de la plaque ». Au risque de réduire parfois le sujet à la simple illustration des « éraillements intimes » d'Amélie. Mais, dans le registre de l'inconscience enjouée, Sylvie Testud — qui joue en japonais — est vraiment étonnante.
La confrontation des cultures se double en filigrane d'une réflexion sur les rapports sociaux et sur les relations au travail dans le Japon
La confrontation des cultures se double en filigrane d'une réflexion sur les rapports sociaux et sur les relations au travail dans le Japon moderne qui fait de Stupeur et Tremblements, un roman plein d'enseignements sur nous-mêmes et sur l'autre. En outre, Amélie Nothomb raconte cette expérience pénible avec ironie, et un humour ravageur sous ses airs de ne pas y toucher. Un décalage qui fait tout le charme du roman.
L'adaptation qu'en fait Corneau est fidèle, au point que la plupart des caractéristiques que l'on pourrait prêter au film (son côté claustrophobe par exemple) sont en réalité attribuables au roman. Elle est aussi remarquablement intelligente. Le livre est suivi pas à pas, jusqu'à la reprise de presque tous les dialogues, mais, pour conserver le ton léger jusqu'au paradoxe, l'adaptateur n'a pas hésité à remettre l'ouvrage sur le métier. Subtilement, il retouche la trame narrative.
Dans le roman, par exemple, on comprend au fil des pages ce qui relie si fortement la jeune femme au Japon. Au début du film,un très beau plan montre Amélie, petite fille, assise sur une margelle au bord d'un bassin dans un jardin japonais. Il suffit à faire comprendre d'emblée les raisons de sa nippophilie.
Plus tard, on retrouve ce décor. Amélie y est assise en compagnie de sa supérieure hiérarchique directe, Mori Fubuki. Une scène qui n'existe pas dans le roman mais qui décrit d'un coup d'oeil le caractère ambigu des relations entre les deux jeunes femmes. Le réalisateur utilise au maximum les séquences les plus cinématographiques du roman, comme ces "défenestration" au cours desquelles Amélie plane en rêve au dessus de la ville. Le personnage de M. Tenshi est un peu étoffé pour y introduire un soupçon d'attachement pour notre héroïne qui ne figure pas non plus dans le roman. Sans doute pour mieux nous permettre d'accrocher au film.
Plus encore que l'écriture, le cinéma ne fonctionne-t-il pas à base d'identification ?Le résultat de ce travail d'adaptation se retrouve dans la mise en scène et le découpage des plans. Par exemple, Fubuki Mori se lave les mains, laissant apercevoir dans le coin inférieur droit de l'image, entre ses avant-bras et le rebord du lavabo, le corps recroquevillé d'Amélie. Le rapport de pouvoir passe avec une force impressionnante.
Les personnages sont incarnés avec beaucoup de justesse, la palme revenant à l'extraordinaire Sylvie Testud, qui arrive à faire oublier Amélie dans son propre rôle. C'est qu'à la lecture du roman, on identifiait tellement l'héroïne à la jeune femme en robe rouge et collants noirs qui, à la télévision, nous régale de son minois mutin sous un bibi pompillien. Toute autre dans son personnage eût été improbable. Et Sylvie Testud, avec son air de ne pas y toucher, prend le rôle, se glisse dedans, y met toutes ses tripes, sa finesse, sa sensibilité et à la fin, l'image d'Amélie a pris les traits de Sylvie Testud. Même si les deux jeunes femmes n'ont a priori rien en commun, la comédienne arrive à faire ressortir de son physique un je ne sais quoi d'Amélie. Bluffant !
Nous retrouvons au cinéma tout le plaisir qu'on avait pu prendre à la lecture du roman. Amélie Nothomb, qui n'y a pas participé, s'est dite très heureuse de sa transcription. On lui donne raison. Et même les spectateurs étrangers à l'univers mutin de la romancière prendront plaisir à ce modèle d'adaptation qui nous renvoie à notre rapport au monde et aux autres.
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