
Pedro Almodovar : " Ce film est une étreinte que j'aimerais faire à tous les spectateurs"
A l'occasion de la sortie de Parle avec elle , le cinéaste s'est livré à l'ironique exercice de l'auto-int...
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Une panne technique met en danger la vie des personnes qui voyagent avec la compagnie Península. Les passagers pensent alors vivre leurs dernières heures.
Dans un avion en route pour Mexico, une panne technique s'annonce en plein vol. Les passagers pensent leur dernière heure venue. Alors quel meilleur moment pour que chacun se libère de ses secrets et de ses pulsions ? C'est une explosion de fantasmes, de joies, de doutes, d'accouplements... Mais, même loin de la société, la vie dans les nuages s'avère aussi compliquée que sur terre. Un pur délire défoulatoire pour l'auteur de "La Mauvaise éducation" après ses dernières oeuvres très intenses qui orchestre une comédie au 7e ciel sur un rythme de fiesta sans tabous
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" Quel drôle de petit film. Que la chose soit entendue : pour nous, Pedro Almodóvar est l’un des plus grands cin&ea
" Quel drôle de petit film. Que la chose soit entendue : pour nous, Pedro Almodóvar est l’un des plus grands cinéastes de notre temps.
Parce que depuis des années, il travaille sur la forme, sur le récit, poursuivant des recherches passionnantes sur la réactivation des clichés, le travestissement et le détournement du récit hollywoodien, des poncifs et des genres (essentiellement le mélodrame et le film policier). Il fait partie des rares cinéastes vivants dont on peut dire qu’ils font une œuvre, plus grande que chacun de leurs films. Alors Les Amants passagers apparaît au premier abord comme une pause, une récréation dans ce travail acharné sur la matière cinématographique.
Les Amants passagers réunit un panel d’Espagnols plus fous les uns que les autres (dont une voyante vierge) dans un avion à destination du Mexique, dont on va très vite apprendre qu’il est en péril puisqu’un problème technique l’empêcherait de se poser dans des conditions normales de sécurité (une histoire de train d’atterrissage). Pendant une heure et demie, dans l’attente qu’une piste de secours se libère quelque part sur le territoire espagnol, l’avion va tourner en rond au-dessus de la belle ville de Tolède.
L’occasion pour les passagers de la classe affaires (ceux de la seconde classe ont été volontairement plongés dans le sommeil grâce à l’usage d’un somnifère) de nous faire partager leurs problèmes, qu’ils soient sentimentaux ou financiers, d’exposer en somme les raisons pour lesquelles ils tenaient tant à aller au Mexique (l’Amérique, l’Eldorado, l’ultime recours pour certains).
Pour corser le tout, l’équipage, et notamment l’équipe de cabine (les stewards), est constitué, selon les clichés qui courent, d’une bande de joyeux gays dépravés qui ne cesseront de picoler de la tequila ou de sniffer tout ce qui se présente à leurs narines.
Voilà bien longtemps qu’Almodóvar n’avait réalisé une pure comédie. L’ensemble est assez joyeux, très farfelu, frais mais aussi élégant.
Almodóvar renoue avec le comique trash et kitsch de ses tout premiers films mais les moyens financiers dont il dispose aujourd’hui n’ont plus rien à voir avec le charme bricolé qui marquait ses productions Movida des années 80.
Alors on rit, certes, dans cette métaphore évidente et donc désespérée de l’Espagne actuelle, société gangrenée par la crise économique, pays qui tourne en rond autour de lui-même sans jamais trouver l’issue de secours.
Mais, avouons le, le récit tourne également un peu en rond, malgré des moments de grâce époustouflants (une scène de comédie musicale désopilante) ou des idées de cinéma complètement dingues (un téléphone qui tombe d’un avion et atterrit dans le panier du vélo de l’ex-maîtresse du propriétaire du téléphone…). Comme si Almodóvar lui-même, après s’être bien amusé (et il a bien raison), pensait déjà à son prochain film, un grand film. Qu’on attend avec impatience. "
" Il y a trente ans, un avion passait dans le ciel de Madrid : on le regardait, de loin, partir pour Panamá, emportant deux ama
" Il y a trente ans, un avion passait dans le ciel de Madrid : on le regardait, de loin, partir pour Panamá, emportant deux amants, un garçon très gay et une jeune nymphomane, Sexilia. C'était la fin du Labyrinthe des passions, le deuxième film de Pedro Almodóvar. Aujourd'hui, le cinéaste nous embarque carrément à bord. Bienvenue sur le vol Madrid-Mexico où les stewards, obsédés par l'alcool, la drogue et les hommes, font régner une ambiance totalement dingue. Celle qui fut l'interprète de Sexilia, Cecilia Roth, est assise en première classe. Elle joue une ex-vedette de la chanson, reconvertie en dominatrice et femme d'affaires. A ses côtés, d'autres personnages de roman-photo de deuxième classe : un séducteur, un tueur, un couple qui s'accouple...
On peut donc dire que ces Amants passagers ne tombent pas du ciel, qu'ils sont portés, au contraire, par une longue histoire. Même s'ils représentent, aujourd'hui, la rupture. Après de longues années qui ont vu naître de grands films (Tout sur ma mère, avec une Cecilia Roth bien différente, Parle avec elle, Volver), après avoir exploré des zones d'ombre personnelles (La Mauvaise Education) et s'être montré brillamment torturé (La Piel que habito), Almodóvar sonne la récré. A l'image de son commandant de bord qui renonce très vite, pour de vagues raisons techniques, à rejoindre Mexico et met le cap sur... rien, Pedro ne vise pas le chef-d'oeuvre. Ici, tout est mineur. Sauf l'humour olé olé, plutôt très osé. Et l'appétit des sens. Le propos du film est résumé, sans complication, par une chanson des Pointer Sisters sur laquelle les stewards font un show : I'm so excited, I'm about to lose control and I think I like it !
Mais un Almodóvar sexagénaire, et qui a développé toute la maîtrise de son art, peut-il vraiment perdre le contrôle ? Presque. Si la folie est vraiment là, elle semble un peu rêvée aussi. Cela donne une comédie moins échevelée qu'elle aurait pu l'être, mais moins écervelée qu'il n'y paraît. Le metteur en scène fantasme avec ses personnages, qui parlent de leurs délires davantage qu'ils ne les vivent, coincés dans un avion beau comme une bulle de savon. Cette outrance joyeuse un peu artificielle prend de la consistance, lorsqu'on découvre que la légèreté est aussi une sorte de remède à l'angoisse.
Même en voulant faire seulement rire, Almodóvar intrigue. Et même en regardant avec nostalgie vers le passé, il signe un film très actuel. Qui parle de lui, de l'envie qu'il semble avoir d'échapper à tout. Y compris à son pays. Cette Espagne qui s'est grisée des chimères d'un miracle économique balayé par la crise. Qui a construit, là où est né le cinéaste (Ciudad Real), un aéroport rêvé pour un avenir radieux, devenu vaisseau fantôme. A la fin du film, on voit ces couloirs vides, ces terminaux déserts : images sinistres d'une réalité devenue irréelle. A laquelle il faut préférer l'irréalité du cinéma. Qui est toujours emplie, chez Almodóvar, d'un réjouissant instinct de vie. "
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