
Denis Lavant : "Avec Leos, on a fini par accepter l'artifice"
VIDEO | 2013, 18' | Depuis Boy Meets Girl en passant par Les Amants du Pont neuf , Leos Carax et Denis Lav...
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A Paris, Alex, clochard céleste, rencontre Michèle. Elle perd la vue, il découvre l'amour. Le film culte emblématique de l'auteur de "Holy Motor"
Alex, vagabond cracheur de feu, rencontre Michèle, perdue et à moitié aveugle, dans un Paris estival où le pont Neuf, fermé pour travaux, devient le symbole du passage vers un autre monde où la poésie et l'amour éclateraient sur la ville. Après un tournage long et cahotique, ce troisième long-métrage de Carax" devint son "film maudit". Entre feu d'artifice, documentaire, conte... une oeuvre inclassable au croisement de toutes les influences du cinéaste rare de "Mauvais sang" et "Holy Motor".
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"... le film suit les destins croisés d'Alex, la gueule cassée, et de Michèle, muse de misère à
"... le film suit les destins croisés d'Alex, la gueule cassée, et de Michèle, muse de misère à l'oeil poché. Alex fait tout, y compris le pire, pour conquérir Michèle, laquelle fait tout pour être digne de cet amour fou. On dirait du Goya, du Vigo, mais aussi du Carné ou du Coppola.
Entre culte de la pauvreté et dépense outrancière, croquis néoréaliste et conte, le film fait en permanence le grand écart, non sans multiplier les chausse-trapes (fausses joies, fausses morts, etc.). Dans le registre des morceaux de bravoure, la séquence de ski nautique entre les haies de feux d'artifice reste un must. Lavant, qui court comme un lapin malgré un pied dans le plâtre, est formidable en acrobate, cracheur de feu, baladin. Et Binoche ? Elle se sacrifie corps et âme pour son pygmalion de l'époque."
Télérama 1991 :
POUR :
Oublier. Il faudrait, aujourd'hui que sort le film, pouvoir oublier tout ce dont chacun va précisément se souvenir : le fric dépensé, le temps perdu, le décor plusieurs fois reconstruit, Carax réfugié dans son art tel un moine fanatique dans sa foi. La « cuisine », en somme... Il faudrait pouvoir oublier la « cuisine » — l'accessoire — pour ne voir que l'essentiel, c'est-à-dire le film lui-même : un ovni magnifique, singulier, orgueilleux. Et insolent. Ô combien insolent ! Car enfin, on eût peut-être pardonné à Carax, et son budget, et ses maniaqueries s'il avait tourné une de ces grosses machines où l'œil comptabilise à chaque seconde l'argent dépensé. Un film où l'histoire aurait été bien construite et où les personnages auraient été bien campés, jusque dans leur détresse.
Or, non ! Les Amonts du Pont-Neuf n'est pas un film carré, mais cassé. Rien n'y est solide : ni l'intrigue, ni les personnages, ni même le Pont-Neuf que Carax filme précisément à moitié déglingué, malade, isolé du reste de la ville, îlot fragile pour les trois clochards solitaires qui s'y réfugient : Alex (Denis Lavant), Hans (Klaus-Michael Grü- ber) et Michèle (Juliette Binoche). Pas de scénario ? Pas de personnages ? Non, mais une trame et des silhouettes, apparemment disparates, liées pourtant par un lien secret et magnifique : l'émotion.
Voilà le grand mot lâché : l'émotion. C'est ça qui intéresse Carax. Il n'y a même que ça qui l'intéresse : utiliser l'émotion non pas comme un moyen mais comme une fin en soi. En faire l'unique sujet, le seul personnage du film. Mais ce n'est pas nouveau, me direz-vous. Bien des réalisateurs, à commencer par Luc Besson, utilisent le sentiment comme moteur essentiel de l'action. Oui, mais pas à ce point et pas si bien.
Le seul qui s'en rapprocherait peut-être, c'est Philippe Garrel. Dans J'entends plus la guitare, il tente visiblement la même démarche. Sauf que Garrel peut contempler les baltutiants du cœur, les régressifs du sentiment qui lui servent de héros en de longs plans fixes dans de petites chambres crasseuses. Carax, lui, a besoin de reconstituer le Pont-Neuf et le balayer de travellings lyriques pour y parvenir. Mais ne nous y trompons pas : l'exigence est la même. Et la recherche aussi. Cette exigence et cette recherche nécessitent évidemment une pudeur de chaque instant. Regardez la tendresse avec laquelle Carax filme, dans l'hospice de Nanterre, ces clochards ramassés pour la nuit et cette femme qui prend soudain une baffe en pleine gueule. Il suffirait d'une seconde en trop, d'un mouvement de caméra incongru pour verser dans la complaisance. Mais non : le respect est tel que l'émotion jaillît.
Pareil pour la séquence où Michèle, suivie comme son ombre par Alex, croît soudain entendre, dans le métro, jouer le garçon qu'elle n'a jamais cessé d'aimer. Elle s'élance dans les couloirs de la station Montparnasse, se retrouve devant plusieurs correspondances possibles, hésite, écoute, repart... Et Alex court de son côté, non pas pour l'aider, mais pour empêcher ces retrouvailles qui lui enlèveraient la femme qu'il aime. Les travellings, le montage : tout, ici, est d'une perfection absolue. Bien sûr, l'émotion repose essentiellement sur la passion. Celle de Michèle pour son musicien. Celle qu'éprouve pour sa femme morte Hans, le vieux clodo, que les femmes appelaient « Camembert », jadis, parce qu'il était bien fait ! Et celle d'Alex pour Michèle : passion jalouse, celle-là, dévorante, monstrueuse...[...]
Entre deux scènes dramatiques se glissent, parfois, quelques traits d'humour inattendus : « On n'a pas de sushi à se faire », dit Michèle en savourant du poisson cru. On dirait presque un de ces jeux de mots qu'affectionnait Jacques Demy ! Seul dans l'ensemble détonne une happy end, sur fond de chanson imbécile chantée par les Rita Mitsouko. Carax ne le souhaitait pas, semble-t-il.
Moment optimiste pour moment optimiste, on préférera de loin les instants sublimes où, sur le Pont-Neuf éclairé par un gigantesque feu d'artifice, Alex et Michèle dansent sur une valse de Strauss, à laquelle se mêlent des relents d'accordéon et des accords arabes. L'émotion — on y revient toujours — est à son comble. Une émotion à la fois grandiose et naïve, à l'image du regard que pose Carax sur ses amants.
CONTRE :
D'accord : la mise en scène est éblouissante, d'une virtuosité à couper le souffle. D'accord : quelques images hallucinantes, hallucinées, vous tarauderont longtemps la tête. Mais quelle impression de vacuité laissent aussi ces Amants du Pont-Neuf !
Au brio de la caméra s'oppose la fadeur d'une romance à quatre sous ; à l'invention toujours renouvelée d'un cinéaste inspiré répondent les archétypes les plus rabâchés d'une histoire d'amour devant laquelle Barbara Cartland fait figure de Stendhal ! Deux jeunes clochards s'aimaient d'amour pas tendre. Elle, artiste, ex-petite fille riche, traumatisée par une passion ancienne et une cécité prochaine ; lui, saltimbanque, sans famille, solitaire et privé de sommeil. Par quelles crises, par quels crimes, leur faudra-t-il passer pour s'accepter enfin et vivre ensemble ? Tel est le sujet du film.
Et il pourrait être bouleversant, après tout, ce bon vieux mélo sorti de la nuit des temps, si Carax y avait glissé un rien d'émotion dans les dialogues, un rien de finesse dans les caractères, un rien de subtilité. dans les situations usées. Hélas, alors qu'il fait assaut d'idées fortes et originales dans sa mise en scène, il semble totalement englué dans les poncifs lorsqu'il s'agit de sentiment. Pour lui, l'emballage semble importer plus que le contenu et, plus que la vérité intérieure, les mirages de l'image.
C'est un point de vue. Plutôt répandu. Mieux vaut aujourd'hui le plaisir de l'œil que les vertiges de la pensée. Quelle pensée, d'ailleurs ? Pour la génération de Leos Carax (trente-deux ans) revenue de toutes les idéologies, elle semble singulièrement tourner à vide. Alors, autant y renoncer carrément et se réfugier frileusement dans les grands mythes romanesques. Le problème, c'est que, là encore, les jeunes artistes de trente, trente-cinq ans paraissent paniqués, infirmes, après les utopies et les errances amoureuses de leurs aînés des années 70... La seule vraie originalité du scénario de Carax est d'avoir fait de ses héros des clodos incapables de s'exprimer, de réfléchir et même de communiquer.
Mais ces estropiés de la tête et du cœur nous sont dépeints trop superficiellement pour refléter vraiment la société d'aujourd'hui. Carax en reste à une intrigue infantile qui s'achève dans la niaiserie la plus totale. Ce décalage entre la puérilité du scénario et la maîtrise de la mise en scène transforme cette dernière en une succession de clips brillantissimes mais sans aucune cohérence intérieure. Ah I la superbe scène à l'hospice de Nanterre ; ah I le sublime feu d'artifice du Bicentenaire ; ah I la course éperdue dans les couloirs du métro et le moment, fantastique, où toutes les affiches murales s'enflamment ! Des morceaux d'esbroufe où Carax s'épate lui-même de son propre talent et cherche trop son propre plaisir pour penser encore au nôtre.
Car elles sont démesurément longues, ces scènes « sensationnelles » ! L'art, c'est comme l'amour ; trop de narcissisme fait écran à l'autre. Que devient la soi-disant passion de nos héros dans cette débauche complaisante d'images et d'effets ? D'accord : Carax est doué, très doué. Mais il a seulement réussi un très beau film inutile. Il a gaspillé son énergie. Et la nôtre.
"Imparfait mais recelant des instants d’intense beauté, Les Amants du Pont-Neuf est l’oeuvre d’un cinéa
"Imparfait mais recelant des instants d’intense beauté, Les Amants du Pont-Neuf est l’oeuvre d’un cinéaste ultraromantique qui croyait encore à la toute-puissance du cinéma et voulait éprouver cette magie une dernière fois."
Serge Kaganski, 04/07/2012L’ouverture des Amants du Pont-Neuf fera date dans l’histoire des faux départs cinématographiques. A peine la por
L’ouverture des Amants du Pont-Neuf fera date dans l’histoire des faux départs cinématographiques. A peine la porte de son film entrouverte, porte par laquelle on piaffait (depuis le temps!) de s’engouffrer, Carax nous la claque sur les doigts. Ça n'est pas très aimable, se dit-on, et, surtout, ça fait un mal de chien. Traduction: on saute dans les Amants du Pont-Neuf quand le film est déjà commencé, en mouvement, à la volée, l'œil assis à bord d'une voiture qui file de nuit par les quais de la rive droite, d'ouest en est, de la Concorde vers Bercy. Tunnel aux néons de la voie express et sortie à l'air libre juste avant la Samaritaine. Puisqu'on passe ainsi du sous-sol au sous-ciel, on se dit que ça va naître, que ça va commencer. Et de fait, sur la droite, le Pont-Neuf surgit, gros paquebot engourdi dans la nuit. Et pourtant non, ce coup d’œil était une esquive : on file.
Cette défausse serait-elle un pied de nez machiavélique à la rumeur qui fait que l’on sait déjà beaucoup des Amants du Pont-Neuf avant même d’y avoir mis les pieds ? Carax s’amuse-t-il avec cette connaissance par ouï-dire ? Lui plaît-il d’agacer ainsi notre impatience ? Je sais que tu sais que dans les Amants, il sera beaucoup question du Pont-Neuf. Et bien mon vieux, tu ne sais rien. Tu n’as encore rien vu et même, tu vas voir ce que tu vas voir !
Et l’automobile de son film de passer ainsi la vitesse, arc-bouter sur l’accélérateur, grillant le Pont-Neuf comme on brûle un feu rouge, fonçant vers la place du Châtelet et s’engouffrant plein nord par le boulevard Sébastopol. D’abord on s’interroge : le chauffeur de ce film serait-il distrait ? Et puis très vite, on s’inquiète: serait-il devenu fou du volant pour ainsi rater son but comme on oublie de descendre à la correspondance? C’est un délit de fuite qualifié, c’est en tout cas une idée de cinéma littéralement déroutante que de nous détourner aussi vite (5 minutes à peine se sont écoulées) sur un autre film que le film.
Autrement dit :les Amants du Pont- Neuf sont construits comme un programme de cinéma à l’ancienne. Première partie, le documentaire. Deuxième partie, le film. Seule entorse à cette reconstitution, pas d’entracte entre le court et le moyen métrage.
[...]
Il y a dans ce film, une fascination biologique pour le sale, la crasse, la vermine, l'abîmé, la mutilation, l'infirmité et la laideur, tout ce qui mine, ronge, dévore, boîte, trébuche, tombe et pue, tout ce qui fait mal. Ce n'est pas un phantasme de gosse de riche, une complaisance d'enfant déjà gâté qui geint en faux pauvre pour se rassurer sur son statut de nouveau riche. Les Amants du Pont-Neuf protestent et enragent contre toutes les maladies hygiénistes (la beauté par le corps) qu'on nous impose comme santé maximum. Ils sont surtout un chant d'amour pour la symphonie disharmonique de nos vies. Sous la peau civile, à fleur de nerfs, tout ce foutoir de cellules en guerre, de virus en commandos, de cancers mobilisés, d'anticorps en insurrection. Cette fourmilière incorporée qui gronde en nous, ce vrombissement diffus qui répercute ses ondes dans les cavernes de l'organisme, c'est la beauté cachée de lady Laide. Une belle allégorie de nous.
Le film est là. Il n’y a plus que cela qui compte. Assez compté, assez ressassé, haineux, les tumultueux chapitr
Le film est là. Il n’y a plus que cela qui compte. Assez compté, assez ressassé, haineux, les tumultueux chapitres précédents. Un film est là qui ne ressemble à aucun autre, qui galope dans la nuit et remonte vers la lumière, ose parler d’amour en montrant la misère. Un film unique, blessé et dansant, dont la forme plus que le fond sécrète une émotion aussi pure et immédiate que les grands mélos inoubliables d’avant-guerre, avec peu de mots, des musiques de toutes les couleurs mais tant d’images à perdre le souffle que l’on en suffoque.
Un film imparfait et grandiose, moderne et intemporel qui réconcilie avec un art dont on réalise mal qu’il est de plus en plus menacé, banalisé, standardisé, terminatorisé : le cinéma.
[...]
Comme par enchantement on pénètre dans un royaume de pure poésie, où la misère n’est plus que la défroque lyrique d’une passion d’aujourd’hui. Tout est permis sur le Pont-Neuf, dans les alvéoles gris de ce vénérable palais des courants-d’air où veille, insolite, Klaus Michael Grüber en vieux geôlier du souvenir, en vieux Cerbère du destin plein de clés, de regrets et de vin.
Tout est permis, et le film s’embrase follement comme s’embrassent à la folie, les amants. Ils ne sont pas du même monde. Elle, la crasse ne l’enlaidit pas, ni les bitures au Postillon - admirable Binoche, si fière et limpide dans son dévouement au rôle, au film, dans son magnifique dénuement. Lui, il est la pauvreté congénitale et butée, il la tire vers le bas, il sait qu’elle s’évadera - formidable Lavant qui a la noblesse déchirante des sacrifiés. Il ne peut rien pour elle, si ce n’est l’aimer. C’est la seule leçon de Carax que certains disent calculateur, cynique, malin. Qui pourtant ne sait rien dire d’autre, n’a rien d’autre à dire que cela: «Je t’aime.»
C’est ainsi et c’est pourquoi son film prend feu, son film brûle magnifiquement comme Alex brûle pour Michèle. Le feu est partout. Alex crache le feu, petit dragon consumé, il sort l'enfer de sa bouche pour plaire à sa belle. Et c’est beau. Alex et Michèle valsent à en mourir sur leur pont tandis que dans le ciel noir explosent les feux d’artifice du Bicentenaire. Et c’est beau. Soudain la Seine est en flammes du Pont-Neuf à Notre-Dame. Sur les deux rives, des feux de Bengale blancs ruissellent en cascade de neige brûlante. Alex conduit un hors-bord insolent tandis qu’à sa suite, Michèle, à ski nautique slalome dans la nuit. Et c’est beau. Michèle, à la flamme douce d’une bougie, contemple pour la dernière fois, croit-elle, un Rembrandt. Et c’est beau. Alex met le feu à tout, aux affiches dans le métro, au colleur d’affiches dans la rue, à son âme déjà calcinée... Et c’est beau.
Il y a des fuites, des courses, des poursuites, un rythme incroyable, des scènes drôles parfois, d’une légèreté aussi inattendue que bienfaisante (Alex et Michèle chevauchant la statue d’Henri IV ou dépouillant des buveurs de bière endormis), il y a des fulgurances, des échappées, vers l’espoir, vers la mer, des contre-jour, des contre-nuit, des travellings éperdus, toute la grammaire, tout le vocabulaire des images qui explosent tellement elles sont belles. Merci aussi au compagnon de toujours de Carax, mieux que complice, alter ego, le directeur de la photo Jean-Yves Escoffier. Il faudrait peut-être cesser de jeter à la figure de Carax,presque comme des insultes, trop de pères trop glorieux : il se prendrait, paraît-il, à la fois pour Griffith, pour Welles, pour Minelli et pour Vigo. N’en jetez plus. Si Carax à un père, il n’en a qu’un. «Il choisit tout ce qu’il voit et ne voit que ce qu’il veut. Il n’omet rien, et cherche simplement à montrer ce que signifie tout ce qu’il voit... D’incessantes ruptures de ton naturelles créent cette impression de désordre. Il ne faut donc point se choquer de ce que l’on passe subitement, au cours d’une scène d’amour de Faulkner à Jean de Létraz. »Ce texte qui va si bien à Carax date de 1960. Il est de Luc Moullet et parle d’A bout de souffle de Jean-Luc Godard...
Certes, il y a tout de même dans Les Amants du Pont-Neuf des choses qui peuvent agacer. On y parle un peu comme chez Duras, un faux naturel réinventé, du langage écrit/parlé, mais qui finalement s’impose, comme le sublime Pont-Neuf de Michel Vandestien reconstruit près de Montpellier est plus authentique que le vrai. Moins convaincant apparaît le dernier quart d’heure qui veut tout expliquer, qui devient propre et raisonnable. Jusqu’à la dernière plongée, la noyade main dans la main, puis la remontée sur le pont d’une péniche, Atalante providentielle, les deux amants devenant (pour l’éternité ?) les figures de proue d’une légende soudain laborieuse.
Mais peu importe. Avant ce quart d’heure là, il y a longtemps que le film a gagné, il y a longtemps que Carax a gagné, que le cinéma a gagné. Que l’on s’est senti profondément ému et durablement émerveillé.
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