
Disparition du critique Jacques Siclier
Il a longtemps été une signature incontournable de la critique française, rédigeant ses notes pour Télérama ou L...
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Sur une île suédoise, un professeur d'université à la retraite célèbre son anniversaire, tandis que parviennent les nouvelles d'une apocalypse nucléaire.
Sur l’île où il réside, Alexandre est au bord du chemin avec son jeune fils, Petit Garçon, qui vient d'être opéré des cordes vocales et ne peut parler. Tout en plantant un arbre mort, il lui raconte une légende japonaise : en arrosant régulièrement le pied de l'arbre et en y croyant, il reprendra vie. La saison du soleil de minuit approche sur cet endroit calme de l'île de Gotland où Alexandre, écrivain et ancien comédien, s'est retiré avec sa famille. Ce soir, Alexandre célèbre son anniversaire entouré de quelques proches. Au cours de cette nuit d'été, soudain : une forte secousse, les couleurs disparaissent, la télévision annonce qu'un conflit nucléaire vient d'éclater, puis l'émission est arrêtée... Grand Prix spécial du Jury – Festival de Cannes 1986
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"... le cinéaste utilise un langage d'images et de sensations qui est universel. L'essentiel de son art réside dans sa façon de « sculpter l
"... le cinéaste utilise un langage d'images et de sensations qui est universel. L'essentiel de son art réside dans sa façon de « sculpter le temps ». En calquant le rythme de ses films sur la temporalité de la vie intérieure, il souhaite entraîner ses « témoins » (c'est ainsi qu'il appelle les spectateurs), dans une expérience de transformation en profondeur. En 1985, un an après son installation en Occident, Tarkovski apprend sur le tournage du Sacrifice qu'il est atteint d'un cancer des poumons. Le film, qui sort sur les écrans l'année de sa mort (qui est également celle de la catastrophe de Tchernobyl), appelle, devant les menaces du monde contemporain, à renoncer au primat du développement matériel pour revenir à celui de la vie intérieure."
Franck Damour et Réginald Gaillard, Juin 2007" Ce cinéma-là, comme toujours chez Tarkovski, met dans des états physiques spécifiques (...) le fait est qu'on ne se s'asseoit pas devant l
" Ce cinéma-là, comme toujours chez Tarkovski, met dans des états physiques spécifiques (...) le fait est qu'on ne se s'asseoit pas devant les tableaux de Tarkovski comme devant n'importe quel cinéma (...) Le Sacrifice exige qu'on paie de sa personne. Le corps pris en otage. Mais la rançon est légère pour un profit aussi incalculable : Le Sacrifice est, à la lettre, d'une beauté exténuante."
Gérard Lefort" ... Sans doute vivons nous mal. Sans doute nous abêtissons-nous par des futilités. Sans doute trahissons-nous tant le Verbe par nos bavar
" ... Sans doute vivons nous mal. Sans doute nous abêtissons-nous par des futilités. Sans doute trahissons-nous tant le Verbe par nos bavardages que le silence est notre seule issue. Sans doute la violence est-elle tapie en chacun de nous, même en Alexandre. Lorsque, dans un geste incontrôlé, il blesse son fils qui se relève soudain, en sang, il en a les larmes aux yeux (Les plans qui font rompre la quiétude par l’irruption de cette brutalité sont admirables).
Mais, s’il ne nous disait que cela, Tarkovski ne serait qu’un prédicateur pessimiste de la pire espèce. Or, Le Sacrifice est lumineux de beauté. Pareil à une icône en laquelle se rejoignent profondeur et innocence. Tant de films que l’on a vus — et peut- être aimés — seront tombés dans l’oubli que Le Sacrifice nous éblouira encore. C’est bien là la tyrannie des chefs-d’œuvre : impossible de leur échapper.
Aujourd’hui, demain, un jour : chacun succombera au Sacrifice. Le temps n’a pas d’importance pour Tarkovski puisque la mort n’est rien. Il est facile de lui échapper par l’espoir. L’arbre est là qui fleurira un jour. « Au commencement était le Verbe », murmure Petit Garçon. Ce sont ses premières paroles. C’est dire que tout peut recommencer, une fois encore. Pour Tarkovski, Petit Garçon deviendra forcément un homme. C’est à dire, Dieu merci, un être humain."
" Alexandre, un écrivain qui fut aussi acteur, s'est retiré avec sa famille en un endroit désert de l'île de Gotland. Comment ne pas penser
" Alexandre, un écrivain qui fut aussi acteur, s'est retiré avec sa famille en un endroit désert de l'île de Gotland. Comment ne pas penser à Ingmar Bergman et à ses films insulaires, d'autant qu'Erland Joseph interprète Alexandre, que Sven Nykvist, directeur de la photographie, a réglé les éclairages d'une nuit d'été à l'époque du soleil de minuit, que le groupe réuni autour de l'écrivain est, en majorité, féminin ? Par ailleurs, le Sacrifice a été coproduit par la Suède et la France.
Dans l'exil, Andrei Tarkovski se retrouve au cœur de paysages souvent scrutés par Bergman, qui, après avoir cherché des preuves de l'existence de Dieu, avait cessé d'y croire. Mais, russe avant tout, mystique, Tarkovski rouvre les portes fermées par Bergman, lui adjoint ses propres œuvres (Andrei Roublev, le Miroir, Stalker, Nostalghia), installe à Gotland une datcha où l'on languit d'ennui, d'immobilisme, comme chez Tchékhov. Et, dans la nuit d'été suédoise, Alexandre trouve Dieu, conclut avec lui un pacte pour sauver les siens, l'humanité, d'une guerre nucléaire annoncée mystérieusement à la télévision le soir où l'on fête son anniversaire.
En 1983, Tarkovski a partagé, à Cannes, pour Nostalghia, le Grand Prix du cinéma de création avec l'Argent, de Robert Bresson. Aujourd'hui, il nous prouve avec la richesse d'esprit, de langage filmique, apportée à Sacrifice qu'on peut encore réinventer le cinéma.Au début du film, Alexandre se tient au bord d'un chemin avec son jeune fils, qu'il appelle toujours « Petit Garçon ». Celui-ci vient de subir une opération des cordes vocales et ne peut pas parler. Alexandre plante un arbre mort, sorte d'épure japonaise, en racontant une légende de la fidélité. Si on arrose régulièrement le pied de l'arbre, en y croyant, il revivra.
A la fin du film, le Verbe — au sens chrétien — vient concrétiser la légende. De ce début à cette fin, il s'est passé beaucoup de choses, mais le temps, chez Tarkovski, coule à la manière d'une source enchantée. On ne le sent ni long ni lent ; il envoûte. La mise en scène, suite de plans-séquences privilégiant l'espace, fait glisser quelques êtres humains à la rencontre les uns des autres.Petit Garçon apparaît et disparaît comme un lutin. Adélaïde, l'épouse, Marta, la fille aînée, Victor, l'ami de la famille, Julia, la gouvernante, dansent un ballet dérisoire sans comprendre l'amour qui leur est donné. Otto, le facteur philosophe (il cite Nietszche), apporte en cadeau une carte authentique de l'Europe à la fin du dix-septième siècle. L'Europe, phare de la culture, de la chrétienté, peut-être. Les symboles viennent d'une inspiration vitale, d'un souffle d'âme transmué en images.
Andrei Roublev, le peintre d'icônes du film d'il y a vingt ans, avait fait vœu de silence pour un péché gardé secret, s'opposait au marcheur et à la souffrance de l'humanité. Au cours de la nuit où peut éclater la catastrophe nucléaire, Alexandre, guidé par Otto, va à l'autre bout de l'île, chez Maria, la servante irlandaise qui passe pour sorcière bénéfique. Maria ; Marie. De la mère de Dieu, cette femme a lu bonté rédemptrice. Elle lave les mains d'Alexandre, elle l'accueille dans ses bras pour le protéger, elle se transforme avec lui sous les plis d'un drap — un suaire — en marbre religieux sculpté par le Bernin. Grâce à elle, Alexandre accomplit le sacrifice nécessaire. Il détruit tous ses biens, il se voue au silence total, il renonce à Petit Garçon ; il accepte, même, de passer pour fou.
Le lyrisme de Tarkovski, plus dépouillé mais toujours intense, illumine de l'intérieur le personnage d'Alexandre et cette vision d'un monde terrestre dont les couleurs parfois, se décolorent, comme si l'infini traversait la toile de l'écran. La datcha s'enflamme, bûcher expiatoire au milieu d'un pré gorgé d'eau. Alexandre dit à Petit Garçon que la mort n'existe pas. Seule la peur de la mort existe, et tout changerait si on n'avait plus peur. Tarkovski a dédié ce film sublime à son petit garçon."
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