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Une certaine Mrs Erlynne entre un jour dans la vie des Windermere révélant à Lord Windermere qu’elle n’est autre que la mère de Lady Windermere...
Lord et Lady Windermere vivent une vie mondaine bien réglée à Londres lorsqu’apparaît dans leur vie une certaine Mrs Erlynne. Femme de mauvaise réputation, elle se met en contact avec Lord Windermere à qui elle révèle qu’elle n’est autre que la mère de Lady Windermere. Or cette dernière voue un véritable culte à sa mère qu’on lui a dit décédée à sa naissance. Craignant de choquer sa femme, Lord Windermere accepte de subvenir aux besoins de Mrs Erlynne. Les rumeurs vont bon train, et Lady Windermere soupçonne son mari d’avoir une liaison avec elle... Oscar Wilde adapté par un Lubitsch au sommet de son art muet. Un chef d’œuvre longtemps resté inédit en France.
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" le film est un bijou. De rares cartons explicatifs ponctuent l’intrigue. C’est visuellement – au moyen de ses décors, de ses mouvements de
" le film est un bijou. De rares cartons explicatifs ponctuent l’intrigue. C’est visuellement – au moyen de ses décors, de ses mouvements de caméra – que Lubitsch parvient à restituer la férocité de la pièce d’Oscar Wilde. Et son amertume. Certes, le dénouement, d’une rare insolence, fait triompher le happy end. Mais la scène qui précède frappe, elle, par sa mélancolie : les deux « déclassés » de l’histoire – l’amoureux transi et la mère socialement indigne – se retrouvent définitivement vaincus et un plan splendide observe alors, de longues secondes, leur désenchantement et leur solitude."
Pierre Murat" L’Eventail de Lady Windermere est souvent célébré par les spécialistes de Lubitsch (comme N. T. Binh et Christian Viviani, qui le considèr
" L’Eventail de Lady Windermere est souvent célébré par les spécialistes de Lubitsch (comme N. T. Binh et Christian Viviani, qui le considèrent comme le chef-d’œuvre de sa période muette) pour l’utilisation que le cinéaste berlino-hollywoodien fait des “panneaux” : rideaux, bosquets, colonnes, portes, coins de rue, caches, etc. Tous ces éléments, Lubitsch les fait coulisser pour jeter un voile pudique (sur une scène de séduction dans la rue, par exemple), pour révéler ou pour ellipser, mais aussi pour suggérer ce qu’on ne peut montrer (il est évident que Lubitsch s’amuse à évoquer à un moment du film, à l’aide d’une haie, la possibilité d’une fellation).
Or, ces panneaux ont une autre fonction : montrer que les personnages, et surtout Lady Windermere, ne voient que ce qu’ils veulent bien voir, et que leurs décisions n’obéissent qu’à des apparences trompeuses, reflets de leurs désirs les moins avoués. Pour se convaincre que son mari était innocent, il eût suffi par exemple que Lady Windermere se décalât d’une dizaine de centimètres : elle aurait alors constaté que l’homme dissimulé derrière une colonne et qui prenait dans la sienne la main d’une autre femme n’était pas son mari, comme elle le pensait/souhaitait. Bref, c’est génial, courez vite, non voir mais regarder, non !, plutôt déguster L’Eventail de Lady Windermere (ça tombe bien, c’est un film qui prend son temps)."
" Jamais, le réalisateur n'a autant joué des formes nouvelles du cinéma, de ce qui est sur l'écran, et plus encore de ce qui reste hors cham
" Jamais, le réalisateur n'a autant joué des formes nouvelles du cinéma, de ce qui est sur l'écran, et plus encore de ce qui reste hors champ, que dans L'Eventail. Festival de méprises et de quiproquos, ce film accumule jeux de cache-cache avec le cadre, ellipses et autres fantasmagories. Quant aux décors, ici des portes trop hautes et des murs trop immenses pour être vrais, ils sont là avant tout pour peser sur les personnages, souligner le poids des hypocrisies et de la bonne société londonienne."
Edouard Waintrop" Invité à franchir l’Atlantique par l’actrice Mary Pickford, le cinéaste allemand Ernst Lubitsch tenta sa chance à Hollywood dès 1923 et r
" Invité à franchir l’Atlantique par l’actrice Mary Pickford, le cinéaste allemand Ernst Lubitsch tenta sa chance à Hollywood dès 1923 et réalisa, en 1925, L’Éventail de Lady Windermere son sixième film américain en trois ans. Tiré de la pièce d’Oscar Wilde, écrite trente-deux ans plus tôt, ce chef-d’œuvre du cinéma muet, tombé dans le domaine public, n’avait jusqu’ici jamais été projeté en France, à l’exception de quelques séances de festivals (...)
Étude de mœurs ? Drame ? Comédie ? Ernst Lubitsch s’affranchit des genres, comme l’avait fait avant lui Oscar Wilde, pour mieux entraîner le spectateur dans cette trame fondée sur l’ambiguïté des relations humaines et pourfendant les hypocrisies de l’ordre moral victorien.
Bien qu’au début de sa carrière américaine, le cinéaste nourrit déjà L’Éventail de sa mordante ironie. Sa mise en scène est une succession de dérobades, de jeux de cache-cache et de faux-semblants, où la frivolité côtoie le désespoir comme le danseur l’abîme. Jouant avec le décor, les objets ou l’emplacement de la caméra, Ersnt Lubitsch fait du spectateur son complice, épinglant les péroraisons de vieilles aristocrates à dentelles, rebondissant avec empathie sur les vains calculs de ses protagonistes. Sans dialogues, mais un grand Lubitsch. "
Lubitsch est un metteur en scène à découvrir éternellement. Ses films allemands, par exemple, sont méconnus. La remarque vaut pour ses muet
Lubitsch est un metteur en scène à découvrir éternellement. Ses films allemands, par exemple, sont méconnus. La remarque vaut pour ses muets américains. Justement, voici l’aubaine : L'Eventail de lady Windermere, un muet made in Hollywood, inédit en France, sort en salles.
Plus que tout autre, il justifie ce jugement de Jean Domarchi (l) : «Lubitsch est l'un des plus purs parmi les cinéastes. Plus pur peut-être que Murnau, Mizoguchi, Chaplin ou (afortiori) Eisenstein. Plus pur parce qu'il ne compte que sur le cinéma. ChezMumauou Mizoguchijouentlesprestiges de lapeinture; de la musique. Rien de tel chez Lubitsch car les décors rococos qu'il affectionne ont moins un rôle esthétique que significatif.» Jamais, le réalisateur n’a autant joué des formes nouvelles du cinéma, de ce qui est sur l’écran, et plus encore de ce qui reste hors champ, que dans l'Eventail.
Festival de méprises et de quiproquos, ce film accumule jeux de cache-cache avec le cadre, ellipses et autres fantasmagories. Quant aux décors, ici des portes trop hautes et des murs trop immenses pour être vrais, ils sont là avant tout pour peser sur les personnages, souligner le poids des hypocrisies et de labonne société londonienne. Mise en scène. L’argument du film nous vient d’une pièce d’Oscar Wilde.
Lord Windermere, qui adore safemme, veut lui épargner l’affront de découvrir que sa mère est Mme Erlynne, une femme de petite vertu qui fréquente la haute société. Il achète le silence de celle-ci, mais risque ainsi (par son comportement et les chèques qu’il lui destine) de passer pour son amant. De son côté, Mme Erlynne, demi-mondaine encore belle et attirante Qa peu connue mais exceptionnelle Irene Rich), n’a qu’une envie : celle de se faire reconnaître par cette fille.
Si l’on ajoute que lady Windermere est aimée de lord Dar-lington -jeune et belhomme incarné par un extraordinaire Ronald Colman emprunté à Samuel Goldwyn- et que son mari retrouvera chez celui-ci l’éventail qu’il a offert àsafemme, on aies éléments sur lesquels Lubitsch vabroder une mise en scène vertigineuse.Quand il met en scène ce film en 1925, le Berlinois, fils de tailleur juif originaire de Galicie, a 33 ans. Il est arrivé aux Etats-Unis fin 1923, embauché par Mary Pickford pour diriger Rosi ta. Le film n’a pas marché. Lubitsch n’a pas le temps de ruminer ce demi-échec, embauché par la Warner Brothers -la plus petite des majorscompanies, la plus fauchée aussi. Il y fera six films, des comédies. Avec des budgets réduits et, face à lui, le puritanisme montant.Il transforme alors son comique réaliste et sexuel de l’époque allemande en un style sophistiqué, tout en suggestion, coq-à-l’âne et évitements. Des figures cinématographiques souvent drôles où le sexe et l’argent sont présents, mais comme en ombre portée. Ce qu’on appellera dans les années 30, quand il sera au sommet de son art, la «Lubitsch touch» est déjà opérationnel.
Avec Julien Josephson, son scénariste, il réussit une adaptation originale de lapièce de Wilde, comme l’explique Jean Domar-chi(2): «R a fait savoir au public que Mme Erlynne est la mère de lady Windermere. Apartirdecemoment-là, nous avons l'avantage de savoir ce que l'héroïne ne saitpasencore.
Le suspense hitchcockien est né, et il n'est pas douteux que Lubitsch, eu égard à la date de l’Eventail, est en droit de revendiquerlapaternité de ce procédé narratif à une époque où lecinéma n'était pas en possession de son langage.» Seule la fin de ce passage peut être contestée.
En 1925, le cinéma avait-il encore quelque chose à apprendre sur le plan de la technique ou celui du style alors que Raoul Walsh tournait le Voleur de Bagdad , que Howard Hawks avait réalisé TheRoad to Glory, Stroheim les Rapaces, Chaplin la Ruée vers l'or, Sjôstrôm la Lettre écarlate, que Mauritz Stiller avait achevé GostaBerling, Fritz Lang les Niebelungen et Eisenstein Potemkine?
En fait, le cinéma de cette moitié des années 20 connaît un âge d’or que Lubitsch va seulement essayer de prolonger, des Surprises de la TSF en 1926 à The Lady in Ermine, sur le tournage duquel la mort le surprend en novembre 1947, en passant par la Veuve joyeuse, Haute Pègre, Sérénade à trois, Angel, The Shop Around the Corner, To Be or Not to Be... Ribambelle de chefs-d’œuvre dont l'Eventail est le prototype.
(1) Cahiers du cinéma, février 1968.
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