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Dans une petite ville de la Terre de Feu, un couple adopte un enfant de 9 ans, au passé tourmenté, et se heurte au rejet de la communauté.
Arrivés il y a peu dans une petite ville de la Terre de Feu, Cecilia, professeur de piano, et Diego, ingénieur forestier, approchent de la quarantaine. Ils ne peuvent pas avoir d'enfant et décident donc de se lancer dans l'adoption. Alors qu'ils espéraient un enfant âgé de 4 ou 5 ans, le juge leur confie Joel, 9 ans. En manque d'amour, l'enfant, qui a séjourné dans un institut pour mineurs, a un passé tourmenté. Cecila et Diego, qui vont de découvertes en découvertes, font de leur mieux mais se heurtent à l'animosité des enseignants de l'école où ils veulent inscrire Joel...
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"Carlos Sorin est de ces cinéastes dont un titre résume l’œuvre. Sorti en 2002, Historias minimas&
"Carlos Sorin est de ces cinéastes dont un titre résume l’œuvre. Sorti en 2002, Historias minimas – des histoires toutes petites – jetait des gens ordinaires au destin ordinaire sur les routes de Patagonie. Depuis, le cinéaste argentin s’est installé dans ce registre et dans cette région immense. Joel est de cette veine, qui racontera donc une histoire minuscule, circonscrite dans le temps (contrairement à ce que pourrait laisser penser son titre français, le film n’a rien d’une chronique) et dans l’espace.
Sorin raconte ce qui advient à un couple – un ingénieur forestier, une professeure de piano – qui vit dans une petite ville quelque part du côté d’Ushuhaia lorsque son vœu le plus cher est exaucé. L’irruption d’un petit garçon adopté dans la vie de Cecilia (Victoria Almeida) et Diego (Diego Gentile) est traitée avec minutie et détachement, jusqu’à ce que le processus d’assimilation de l’enfant déraille, d’abord insensiblement. Sans abandonner tout à fait sa retenue, son empathie raisonnée, Carlos Sorin laisse alors la colère et la cruauté imprégner son film, qui devient ainsi le meilleur qu’ait donné le réalisateur depuis longtemps.
Pourtant, Cecilia et Diego sont des gens de bonne volonté. Lorsque les services sociaux les avertissent qu’un garçon candidat à l’adoption est arrivé à l’orphelinat voisin, ils surmontent leurs réticences. Joel (Joel Noguera) a 9 ans, trois de plus que l’âge qu’ils souhaitaient pour l’enfant. Sorin décrit un processus administratif à la fois sommaire et tatillon qui propulse rapidement le trio nouvellement constitué vers sa nouvelle vie.
Tirant le jeu de ses acteurs vers un réalisme quasi documentaire, le cinéaste observe d’un peu loin les maladresses des parents, les réticences de l’enfant – taiseux, hirsute, dont on sait qu’il vient de loin (de la région de Buenos Aires, d’un milieu instable, pauvre). Mais les péripéties attendues – crises d’autorité, rébellion, révélations – n’arrivent pas. Ces premiers jours de cohabitation sont mis en scène comme un apprentissage, un peu fastidieux mais efficace.
La crise viendra de l’extérieur, de la ville dans laquelle le couple est récemment arrivé, de l’école dans laquelle Joel est scolarisé. Plus vieux que ses condisciples, le garçon suscite des réticences dans l’équipe pédagogique et bientôt chez les parents d’élèves. Sorin se refuse à filmer les enfants entre eux, ce n’est pas son propos. Ce qui lui importe, c’est de mesurer les effets de l’onde née des chocs qui se produisent dans la cour de récréation.
Cecilia est la dernière à être atteinte par ce phénomène, fait de rumeurs et de récriminations. A partir de ce moment, l’actrice Victoria Almeida donne à son personnage une dimension tragique qui éloigne le film du simple réalisme. Les parents de l’école élémentaire, les instituteurs sont de braves gens qui ne veulent de mal à personne. La jeune mère cherche le moyen de les amadouer, de domestiquer l’énergie qu’ils mettent à rejeter son fils tout neuf, trouvant une seule alliée en la personne d’une autre mère d’élève qu’incarne la réalisatrice Anna Katz.
L’une des plus belles séquences du film montre Cecilia faisant le tour de la petite ville dans l’espoir de convaincre les parents qui veulent l’exclusion de Joel que son fils a aussi le droit d’aller à l’école. La solution la plus raisonnable, la plus efficace, aurait été d’aligner quelques confrontations, de susciter un beau moment de rhétorique. Ce que font Carlos Sorin et Victoria Almeida est tout autre, et infiniment plus poignant.
Ce n’est pas tout à fait assez pour emporter le film dans un mouvement plus ample que celui sur lequel il a commencé. Pour montrer les failles qui se dessinent dans le couple, et – plus important – la mutation inquiétante d’une communauté sans histoire, le cinéaste n’infléchit pas sa manière minutieuse et tranquille, laissant à sa formidable actrice et aux spectateurs le soin de charger le film de leurs sentiments."
"Un film sur l’adoption, quand il n’est pas raconté du point de vue de l’enfant, est souvent un film qui se c
"Un film sur l’adoption, quand il n’est pas raconté du point de vue de l’enfant, est souvent un film qui se concentre sur la recherche, pour les parents adoptifs, d’une légitimité dans leur « paternité » ou « maternité » nouvelle. Sans échapper à cette règle, la relation entre Cecilia et Joel donne une autre dimension à ces problématiques. La force et la pertinence du film sont en effet de présenter la recherche de légitimité de la mère adoptive de manière non conventionnelle. Car si Cecilia se demande si elle est vraiment une bonne mère pour Joel, si elle ne devrait pas se sentir plus heureuse de sa présence, ce sont ses actes, sans même qu’elle s’en rende compte, qui la font devenir, incontestablement, sa mère.
Ainsi, loin des clichés et des oripeaux traditionnels de la maternité, c’est par la lutte que Cecilia se révèle vraiment mère. Mère parce qu’elle refuse de céder un pouce de terrain quand son fils est rejeté et ostracisé pour des choses qui ne sont rien de plus que des enfantillages et qui font indéniablement partie de lui. Des choses qui, parce qu’il est nouveau, parce qu’il est différent, parce qu’il vient d’un milieu difficile où se côtoient la drogue et la violence, conduisent à son exclusion de la société rangée et conservatrice de la province de Terre de Feu. Par son refus, par l’enveloppe de protection qu’elle crée autour de l’enfant, les questions de la maternité ne se posent plus. "Joel, une enfance en Patagonie", a ainsi l’intelligence, dans son écriture, de faire comprendre que la maternité n’est pas un questionnement théorique, mais une réalité physique, en acte. Le personnage de Cecilia, seul personnage qui existe vraiment dans le film, fait ce trajet et cette découverte.
Mais pour arriver au cœur du film, il faut passer le pas d’une photographie assez fade et d’un scénario poussif. Chaque minute se coule dans la précédente dans un balai de relations un peu clichés. Ainsi, "Joel, une enfance en Patagonie" est avant tout une bonne idée, un film bien tenu avec une relation homme - femme équilibrée, riche et pertinente. Un film également informatif sur la réalité sociale d’une Argentine à deux vitesses, où l’éducation n’est pas ce que nos yeux d’européens auraient pu imaginer sans connaissance préalable. Ainsi, ce film, signé Carlos Sorin, auteur de "Historias Minimas" et "Bombon el perro", au fond très universel, s’enfonce dans une trivialité dont il peine à se sortir, mais sous la surface, l’histoire et l’interprète de Cecilia valent la peine de se déplacer.
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