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Calogero, 9 ans, est témoin d'un meurtre commis par un caïd du Bronx. Ce dernier, reconnaissant du silence de l'enfant face à la police, le prend sous son aile.
Témoin d'un meurtre, le jeune Calogero choisit de ne pas dénoncer le coupable, Sonny, un caïd du Bronx. Ce dernier le prend rapidement sous son aile. Fils d'un chauffeur de bus, le garçon est attiré par la vie facile à laquelle l'initie le criminel et cède aux sirènes de la pègre.
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" Pour sa première réalisation, Robert De Niro obtient un résultat impressionnant avec un film dont il est également producteur et interpr
" Pour sa première réalisation, Robert De Niro obtient un résultat impressionnant avec un film dont il est également producteur et interprète. La qualité de son travail de comédien le laissait espérer sans le garantir. Mais cette révélation, déjà considérable, passe presque au second rang derrière celle du talent de Chazz Palminteri, auteur du scénario d’après ses propres souvenirs, et magnifique interprète du personnage de Sonny.
On peut dire que ça ressemble à du Scorsese, et du bon. Celui de Mean Streets et, surtout, celui des Affranchis. Le film se passe dans les mêmes rues, peuplées des mêmes personnages hauts en couleur qui rencontrent les mêmes problèmes. Ces rues, ils les connaissent tous les deux pour y avoir grandi avant d’établir une relation professionnelle privilégiée et une amitié qui feront date.
Mais le film de De Niro va au-delà du travail appliqué d’un étudiant doué qui a été à bonne école. On en retire la réjouissante impression qu’il y a pris du plaisir et qu’il y a mis son cœur, tant dans les scènes d’ambiance et de dialogue que pour les moments de tension et d’action. De Niro, cinéaste, manie l’anecdote en douceur pour enrichir la ligne dramatique du film sans jamais trop s’en écarter. L’ensemble baigne dans un humour chaleureux, aussi plaisant que discret. Ainsi, sans jamais pontifier, le réalisateur parle de la violence, du racisme et des choix qui modifient une vie à jamais. La reconstitution de l’époque est impeccable, au son d’un choix judicieux de tubes millésimés.
De Niro, qui a dédié le film à son père, décédé en mai dernier, s’est donné le rôle en retrait du père de l’enfant, un gars qui aime le jazz, le base-ball et sa famille, qui n’aime pas les gens malhonnêtes, qui n’aime pas son boulot non plus, mais qui le fait quand même parce qu’il faut bien. C’est lui qui parle de talent gâché, de courage, du bien et du mal, et il le fait passer en douceur. Loin de nuire à la qualité de son jeu, la multiplication des responsabilités sur le plateau semble l’avoir stimulé assez pour fournir une interprétation de très haut niveau, sans ces maniérismes qui entachaient certaines de ses récentes apparitions, avec une humanité vibrante et un sens du rythme infaillible.
Face à lui, on découvre l’énorme présence de Chazz Palminteri avec le personnage flamboyant de Sonny, gangster charismatique, imprévisible et philosophe, qui apporte au film toute sa tension dramatique. Les deux jeunes interprètes du rôle difficile de Calogero (Francis Capra et Lillo Brancato) se montrent parfaitement à la hauteur. Le plus âgé, Lillo Brancato, est même d’une crédibilité confondante en fils de De Niro."
" C’est un film sur la famille, que Robert De Niro a dédié à son père. L’histoire d'un enfant qui ne peut pas choisir entre deux papas : un
" C’est un film sur la famille, que Robert De Niro a dédié à son père. L’histoire d'un enfant qui ne peut pas choisir entre deux papas : un chauffeur de bus vertueux et un caïd de quartier qui l’a adopté.
Un film qui a des airs de famille avec ceux qui ont fait grandir l’acteur De Niro. Le Bronx, les années 60, les émigrés italiens et le “rêve américain”... Dédicace secrète à d’autres pères, ceux du cinéma : Martin Scorsese (Mean Streets, Les Affranchis) et Sergio Leone (Il était une fois l'Amérique). On y pense, dès le début, avec la crainte que l’hommage ne paralyse la mise en scène. La voix off, la nostalgie rutilante des sixties, la mythologie des gangsters. Trop classique.
Mais le sujet est fort. Le cinéma américain, ces dernières années, partait souvent à la recherche d’un père (Simple men, Un Monde parfait...). Ici, il y en a deux. Et, ici, la violence du milieu où évolue l’enfant est tempérée par la tendresse et la compréhension. Car, malgré leur gueule patibulaire, les voyous, on les respecte. Ou on les craint. Peu importe. Ils sont arrogants et ont de l’argent plein les poches. Pour eux « Un ouvrier est un con ! ». Mais comment ne pas y croire, un peu, quand votre père travaille dur pour un salaire de misère ? L’enfant, puis l’adolescent, ne choisit pas entre deux morales. Il aime ses deux pères différemment, mais sans doute autant, profitant des leçons de l’un et de l’autre.
Le premier film réalisé par Robert de Niro (il ne s’accorde qu’un rôle secondaire, celui du vrai père) est un récit d’apprentissage. Sa vision positive, sinon idyllique, est celle de Chazz Palminteri, l’auteur de la pièce originale, et autobiographique, dont est tiré le film. Chazz Palminteri y tient le rôle ambigu de son père spirituel, ce « parrain » qui l’a fasciné pendant toute sa jeunesse. Avec ses apparences tranquilles, Il était une fois le Bronx est pourtant bien l’histoire d’un petit poucet entré chez les ogres. Le bar est un repaire de mafieux, filmé comme une maison en pain d’épice. L’enfant en ignore les dangers. Il était une fois...
Tous les personnages ont, derrière leur bonhomie, une dureté et, derrière leur monstruosité, une vraie bonté. Le regard du réalisateur laisse à la moindre silhouette sa chance et sa dignité. Le type qui porte la poisse au jeu est poussé dans les W.C., mais De Niro prend le temps de nous montrer son visage meurtri. Et celui qui est défiguré, et celui qu’on appelle « la baleine », et même les Noirs, si méprisés... tous ces « monstres » de la petite société du Bronx, finissent par nous être aussi proches que les héros.
La fraternité naît du respect que le réalisateur porte à ceux qu’il filme. Reste un mystère. Celui de la mort. L’enfant avait assisté à un meurtre. Il s’est toujours demandé « pourquoi £ ». Il faudra au petit poucet bien des cailloux pour retrouver son chemin et pour comprendre, avec nous, que la mort a parfois les allures d’une blague de gosse. Et c’est alors, en sortant du conte, que nous entrons dans la vie."
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