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Après l'armistice de 1918, un jeune Français tourmenté rend visite à la famille d'un ami allemand mort au front et se lie d'amitié avec sa fiancée.
En Allemagne, après l'armistice de 1918. Tous les jours, Anna va fleurir la tombe de Frantz, son fiancé mort dans les tranchées de la Somme. C'est alors qu'elle surprend Adrien, un jeune Français venu se recueillir. Il finit par se présenter et dit à la jeune femme qu'il était ami avec Frantz. D'abord réticents à le recevoir chez eux, les parents de Frantz l'invitent à dîner et finissent par apprécier la présence du jeune homme, qui apaise leur peine en racontant ses souvenirs avec leur fils. Pendant ce temps, Kreutz, un nationaliste qui voudrait épouser Anna, voit d'un mauvais œil l'arrivée de cet ancien ennemi. D'autant que l'amitié entre Anna et Adrien devient de plus en plus profonde...
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"Pour son seizième long-métrage, François Ozon adapte librement, avec la collaboration de Philippe Piazzo, une pièce de Maurice Ro
"Pour son seizième long-métrage, François Ozon adapte librement, avec la collaboration de Philippe Piazzo, une pièce de Maurice Rostand dont Ernst Lubitsch avait tiré, en 1932, son unique drame, Broken Lullaby. C’est une histoire de guerre et de mort, de chagrin et de culpabilité, d’amour rêvé et d’amour vécu, de résilience et de pardon. Comment un conflit mondial anéantit les corps et les cœurs, comment la mort d’un fils éprouve une famille entière, comment une vie en impacte une autre… Le film retrace avec délicatesse et force détails l’atmosphère mortifère qui règne en Allemagne, le village est en deuil de tant de fils disparus à la guerre et un Français de passage représente forcément un scandale. Surtout quand il semble s’installer dans la famille de Frantz jusqu’à prendre sa place : le repli sur soi et la montée d’un nationalisme qui vont s’exacerber quelques décennies plus tard en une impensable Seconde Guerre mondiale, sont palpables."
Isabelle Danel"Multipliant les fausses pistes pour mieux revenir, infatigablement, sur le terrain classique du mélodrame, Frantz est sans doute
"Multipliant les fausses pistes pour mieux revenir, infatigablement, sur le terrain classique du mélodrame, Frantz est sans doute le film français le plus surprenant de cette rentrée. Avec son affiche froide, le secret de polichinelle que laisse deviner sa (mauvaise) bande-annonce et la promesse d’une performance à César de Pierre Niney, rien, à commencer par la réputation cabotine d’Ozon, ne laissait présager du film limpide, et peu à peu très émouvant, qui n’en finit pas d’accoucher sous nos yeux. Respectant à la lettre la loi pneumatique propre au mélodrame – qui consiste à gonfler tout doucement le cœur du spectateur jusqu’à le faire éclater en sanglots –, le film, c’est sa force, n’en demeure pas moins déroutant à plusieurs chefs. Frantz, que le titre emprunte au nom du fiancé disparu autour de qui s’enroule puis se déroule l’intrigue, n’est d’abord qu’un McGuffin. Le secret de ce soldat français ensuite, qui ne s’avèrera pas de la nature que l’on croit – le film, bien aidé par une bande annonce presque parodique, laisse un temps planer l’hypothèse d’un amour homosexuel –, est de nouveau l’occasion d’un changement de direction (...).
Et ce cap, c’est bien sûr le point de vue d’Anna (impeccable Paula Beer). Anna qui accuse silencieusement, et seule, chaque coup de théâtre ; Anna qui accumule, au fil des fausses et vraies révélations, le lourd fardeau des mensonges des autres. Au fond, si Frantz est un habile mélodrame, c’est parce qu’il lève un à un les secrets de son peuple en sanglots pour les entasser mine de rien sous les paupières de son héroïne. Il y a d’abord celui du soldat français, qui arrive gonflé de larmes et repart le cœur plus léger après sa confession. Puis celui d’Anna, hérité donc de ce dernier, qui omet pour leur bien de dire la vérité aux parents de Frantz, apaisés par la visite de celui qui prétendait être l’ami de leur fils. Même le prêtre du village, auprès de qui la jeune femme vient chercher des réponses, lui conseille pour le bien de tous de garder ses secrets – on pourrait dire qu’il les lui remet dans la bouche. À chaque péripétie, les yeux d’Anna héritent d’un nouveau poids, et plus le récit avance, plus Frantz fait de ce cumule la nature même de sa veuve : son regard, c’est son corps tout entier. Si bien que le film, d’abord partagé entre les différents points de vues de ses personnages, se resserre peu à peu sur celui d’Anna, qui les synthétisent tous, jusqu’à littéralement faire de son œil – plongé dans une toile de Manet – un point final.
Et s’il ne porte pas son prénom, mais celui d’un soldat mort, c’est parce que le lendemain de la première guerre mondiale est plus que jamais le jour des hommes : le film montre bien qu’avec leurs morts, qui fleurissent partout dans les villages, leurs gueules cassées, leurs traumatisés, l’acrimonie des humiliés, la fierté glaçante des vainqueurs – sortant après deux mois de patriotisme sportif, Frantz fait résonner la marseillaise la plus givrante entendue depuis longtemps –, l’Allemagne et la France sont des territoires où la virilité, qu’elle soit blessée ou triomphale, ne cède aux femmes qu’une infime place. C’est pourquoi, à la façon dont l’œil ne regarde que ce qu’il manque chez un amputé, Frantz prend le nom du grand absent, au détriment de celui de sa vraie protagoniste. Pourtant, en faisant patiemment remonter Anna à la surface de sa petite passion d’après-guerre, Ozon dissipe subtilement le mystère : dans ce monde où elles n’existent qu’en pointillés, c’est bien sur les femmes que le film portait son regard depuis le début.
Frantz se boucle ainsi sur un rêve d’Anna où, enfin délestée de sa valise pleine du chagrin de tous les autres, de petite fille elle serait enfin devenue une femme libre. Libre de s’asseoir aux côtés d’un bel inconnu, de contempler Le Suicidé de Manet qui la troublait tant, et de jouir de l’essence-même de son âge, qui n’est pas à l’ordre d’un lendemain de défaite : la légèreté de sa jeunesse."
"Tous les amateurs de Lubitsch auront reconnu l’argument de Broken Lullaby (1931), un film que les critiques considèrent comme une anomalie
"Tous les amateurs de Lubitsch auront reconnu l’argument de Broken Lullaby (1931), un film que les critiques considèrent comme une anomalie dans le parcours du cinéaste. Pourquoi le malicieux Ernst, prince de la comédie, auteur dont même les films sérieux étaient relevés de sourires, avait-il adapté une sombre pièce pacifiste de Maurice Rostand ? Frantz suscite aujourd’hui la même perplexité. Que cherche Ozon dans cette histoire d’un temps oublié ? On le sait germanophone et proche de la culture allemande, ayant notamment adapté au cinéma Gouttes d’eau sur pierres brûlantes de Fassbinder. On sait, depuis Sous le sable et le Temps qui reste, qu’il aime à dire les douleurs du deuil, et la perte de l’innocence depuis Jeune et jolie. Mais cela ne suffit pas pour comprendre.
Car il y a plus dans Frantz, et d’abord ce regard vers l’âge d’or d’Hollywood, ironique et tendre, connu depuis Huit femmes. Ozon fait un film qui vient du passé, mais le réinterprète pour qu’il parle du présent. Il crée un univers dépaysant sans reconstitution pesante, tire parti de comédiens fragilisés par ces personnages en équilibre entre des langues, des gestuelles, des émotions. Paula Beer tremble un peu dans son français délicat, Pierre Niney a appris l’allemand et le toucher d’un violon. Ozon révèle en ce jeune comédien à la mode un physique inattendu, fines moustaches, corps mince et solide, élégance un peu raide de gravure ancienne. Ensuite, il y a la reprise des scènes de répertoire : la famille émue par le double du fils disparu, la taverne et le discours aux pères allemands, la robe venant de Paris pour habiller la petite Allemande. Il y a le plaisir de jouer avec les cadres et les codes du film ancien, les voyages entre rêve et réalité, passé et présent, les inserts couleur, qui n’étaient encore qu’expérimentaux dans les années 1930. Il y a aussi le plaisir que prend le cinéaste à déployer et enrichir l’œuvre qui l’inspire, rapprochant les jeunes générations d’un film qu’elles auraient du mal à voir aujourd’hui.
On ajoute donc des scènes romantiques ou pittoresques, le bain, le bal. On ajoute la mobilité des corps et de la caméra, contre la fixité du film source. On invente les visites au musée, les plans de dos au devant le Suicidé de Manet, qui rappellent Vertigo. On ajoute l’épisode français qui fait d’Anna à son tour une déplacée, comme Cluny Brown, autre personnage de Lubitsch. On ajoute un noir et blanc peut-être proche du Ruban blanc qu’Ozon a demandé à ses acteurs de voir, même si Frantz est bien loin de la violence de Haneke. À regarder les choses de près, on comprend la richesse de l’emprunt : Ozon n’en finit pas de chercher des sources pour renouveler le registre du mélodrame qui lui est cher.
L’hommage à Lubitsch l’inspire superbement tout en réveillant la modernité de son modèle. Mais qu’on se rassure : s’il est impossible à un cinéphile d’âge mûr d’apprécier Frantz sans évoquer Broken Lullaby, la confrontation n’est pas nécessaire pour apprécier ce qui en fait les qualités, le style et la beauté. Frantz n’est ni un film confit en cinéphilie, ni un effort artificiel de coproduction européenne. C’est une belle histoire de notre temps, qui dit à la fois la créativité du cinéma français et la force d’un cinéaste qu’on sait assez doué pour prendre tous les risques."
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