
Cannes 2012 - Yousry Nasrallah : "Pain, Liberté, Dignité, Humanité"
VIDEO | 2013, 5' | La bataille dont il est question dans Après la bataille, c'est celle qui a conduit à la chute...
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Pour préserver la carrière de son mari, une journaliste égyptienne renonce à son émission politique. Elle se penche alors sur la vie des femmes de son pays...
Au Caire, Hebba et Karim sont un couple de journalistes en vogue. Elle anime un talk show politique, mais son engagement met en danger la carrière de son mari. Elle choisit alors de raconter à l'antenne des histoires de femmes de son pays. Mais ces récits romanesques et sensuels gênent les hautes sphères, souvent impliquées. L'histoire de Hebba va bientôt devenir la plus marquante de l'émission.
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" ... les effets dramatiques sont aussi violents que prévisibles et les comédiens se soucient avant tout de se faire comprendre. Il n'y a gu
" ... les effets dramatiques sont aussi violents que prévisibles et les comédiens se soucient avant tout de se faire comprendre. Il n'y a guère de mystère ici, mais c'est peut-être aussi bien : il s'agit de mettre au jour tout ce que les hommes veulent cacher de la vie quotidienne. Si Femmes du Caire se résumait à cette démarche pédagogique à l'usage du plus grand nombre, ce serait déjà un film passionnant, et pas vraiment manichéen. Nombre de personnages masculins, à commencerpar Karim, le fringant époux d'Hebba, semblent aussi prisonniers des contraintes sociales, politiques ou religieuses que le sont les femmes, même s'ils bénéficient d'un régime de faveur.
Femmes du Caire est aussi un beau film de cinéma (...) Yousry Nasrallah joue délibérément avec les codes de la fiction populaire sans renoncer à la vigueur de son expression de cinéaste - c'est vrai tout au long du film, et particulièrement dans l'histoire centrale.
C'est la seule à être située dans un milieu populaire, et elle met en scène trois soeurs orphelines que les règles sociales empêchent de vivre en paix (...) Leurs efforts désespérés pour se sortir de ce piège font la trame d'un récit très noir, une version méditerranéenne d'un roman de James M. Cain, où le patriarcat remplacerait le règne de l'argent. L'interprétation de ce segment est plus intense qu'elle ne l'est dans le reste du film, et Yousry Nasrallah trouve un rythme plus ample, plus sensuel pour mettre en scène ce drame aussi intense que bref.
Un dernier mot sur la moderne Schéhérazade. Le personnage est plus qu'esquissé, et Mona Zaki maîtrise tous les artifices de la séduction télévisuelle. Elle en fait aussi une figure tragique, condamnée non seulement par sa condition de femme dans un pays où celle-ci se voit sans cesse contester sa place dans la vie publique, mais aussi par sa condition - beaucoup plus universelle - de star éphémère.
Femmes du Caire est aussi une étude des formes que prennent, sur les bords du Nil, les rapport pervers entre télévision et réalité."
" ... Les plans vibrent, exsudent le désir, magnifiant les visages et les corps de ses actrices (et parfois aussi de ses acteurs !). Le film
" ... Les plans vibrent, exsudent le désir, magnifiant les visages et les corps de ses actrices (et parfois aussi de ses acteurs !). Le film glisse parfois vers la comédie farcesque (quand les trois sœurs se rendent compte qu’elles se sont fiancées au même homme), mais le tragique domine : les coups, les larmes, parfois le sang éclaboussent cet élégant mélodrame feuilletonesque.
Dans un geste ample et souverain, Nasrallah réussit de splendides portraits féminins (hommage à ses magnifiques actrices !), embrasse le bouillonnement du Caire, mégapole fascinante où coexistent plusieurs mondes, trace une vue en coupe de l’Egypte d’aujourd’hui, tiraillée entre ses élans vers la modernité, ses mœurs d’un autre âge et son régime politique figé.
Dans le contexte égyptien, Femmes du Caire est un brûlot politique et sensuel – politique parce que sensuel. A l’heure des débats occidentaux sur la burqa, c’est aussi un film qui résonne fort chez nous, offrant un regard arabe, laïque et féministe sur les relations homme-femme."
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