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Martha, jeune écrivain ayant du mal a vivre sa relation amoureuse, se plonge et se projette dans les rôles des héroïnes de ses nouvelles.
Martha, jeune écrivain, a du mal à vivre la relation amoureuse forte, pleine et belle qu’elle souhaiterait avoir avec Paul, son ami psychiatre. Divorcée très jeune, elle vit seule avec son enfant. Paul s’installe à Paris et désire qu’elle vienne vivre avec lui. Martha, elle, a peur de perdre son indépendance... Elle se met à écrire et se plonge et se projette dans les rôles de ses nouvelles.
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" Un plus deux, deux plus un. Valérie Stroh, pour son premier film de réalisatrice, raconte l'amour. Avec un nombre symbolique, le trois.
" Un plus deux, deux plus un. Valérie Stroh, pour son premier film de réalisatrice, raconte l'amour. Avec un nombre symbolique, le trois. L'éternel triangle, on le sait depuis la tragédie grecque, est un vrai ressort dramatique (et pas seulement dans le théâtre de boulevard). En un seul film, elle raconte trois histoires, toutes adaptées de nouvelles de Doris Lessing. Quatre, même, car Un homme et deux femmes, c'est aussi l'histoire d'une romancière, Martha - largement inspirée du récit autobiographique de Doris Lessing, Le carnet d'or, une romancière anglaise contemporaine, qui écrit à merveille sur les relations homme-femme (...)
Un homme et deux femmes n'est pas un film à sketches, une suite de petites historiettes et de petites amourettes. C'est un film, un seul, cohérent, impeccablement construit. Chaque histoire est reliée à l'autre par une harmonie de couleurs, une ambiance (images et lumière parfaites), un vrai ton de cinéaste, sûr et net. Valérie Stroh a choisi de transposer ces nouvelles très anglaises à Lille, ville du Nord toute en briques. Cela convient parfaitement. Martha, Anne, Freda, Judith, toutes ces femmes se ressemblent par leur intransigeance, leur jusqu'au-boutisme. Par amour, pour un homme, elles sont prêtes à tout abandonner, à tout recommencer. Mais chaque femme est différente : vieille fille, jeune femme, jeune fille, peintre, professeur ou femme au foyer, mère, célibataire ou juste mariée. Et pourtant, c'est toujours la même actrice, ni tout à fait la même, ni tout à fait une autre, Valérie Stroh qui a tout fait : écrit, filmé et interprété ces quatre personnages différents. Elle a mené à bien son film, en étant des deux côtés de la caméra, des deux côtés de l'histoire, réalisatrice et actrice, romancière et personnage...
Maîtrisé, sensible, fin, c'est un premier film réellement réussi. Toutes ces demi-teintes, tous ces sentiments et pressentiments sont parfaitement filmés et interprétés par Valérie Stroh. Derrière elle, René Féret, réalisateur de Baptême dont elle était l'héroïne, qui produit le film et a travaillé avec elle sur le scénario et les dialogues. Comme trop rarement au cinéma, les personnages féminins sont au premier plan, omniprésents, passionnants. Ici, la femme n'est pas la girlfriend alibi et transparente du héros, et l'homme non plus n'est pas oublié, puisque c'est l'unique préoccupation de ces femmes aimantes. Un film d'homme et de femmes pour homme et femme, par une femme. Et surtout pas un film de femme. "
" Martha est écrivain. Elle vit une relation amoureuse difficile avec Paul, un psychiatre. Une nuit, alors qu’ils sont au bord de la rupture
" Martha est écrivain. Elle vit une relation amoureuse difficile avec Paul, un psychiatre. Une nuit, alors qu’ils sont au bord de la rupture, Martha, dans sa villa de Lille, replonge dans ses manuscrits de nouvelles. Il y en a trois : Un homme et deux femmes, l'Un l'autre, Notre amie Judith et, même si l’on voit Martha écrire, ces nouvelles sont empruntées à Doris Lessing. Etait-elle gauchère comme celle qu'on voit tenir le stylo à l’écran ? Est-ce que cela a de l’importance ? Peut-être bien, car tout est important dans ce premier film réalisé et interprété, pour les quatre grands rôles féminins, par Valérie Stroh. Compagne et actrice de René Féret - on ne peut pas oublier sa belle composition de Baptême, - Valérie Stroh n’a pas choisi par hasard ces trois nouvelles-Ià et ce n’est pas un artifice de scénario qui les relie. En se projetant dans trois personnages qui sont, ici, ses créatures Iittéraires, Martha tente d’élucider son rapport avec Paul, réfléchit sur l'indépendance et l’identité féminines, dans un troublant jeu de miroirs que Valérie Stroh, auteur- actrice, reprend entièrement à son compte. Qu'il y ait là-dedans un brin de narcissisme n’est pas douteux, mais il n'y a en revanche aucune complaisance dans la mise en scène, aussi éloignée de la description psychologique que de l’exhibitionnisme.
Anne, artiste-peintre, vient d’avoir un bébé qu’elle allaite. Pour lui, elle délaisse sa peinture et son mari, Pierre, qu’elle pouse vers sa meilleure amie en se donnant l'allure d’une femme « libérée ». Freda, mariée depuis peu, reçoit chaque matin son frère dans sa chambre à coucher. Ils se livrent, au lit, à une communion incestueuse, affective mais sans acte sexuel. Judith, enfin, intellectuelle d’une trentaine d’années, refuse de mettre sa beauté en valeur, de se plier aux règles de la séduction. Elle est « raisonnable » et secrète. Des vacances à l’île d'Elbe et la rencontre avec un barbier italien semblent l’avoir changée. Mais c’est, en fin de compte, Martha, revenue après cette troisième nouvelle - la plus longue et la plus complexe - à la réalité, qui va changer...
Tout cela est traité en images claires et nettes, rigoureusement cadrées, épurées. Passe pourtant, ici et là, et particulièrement dans l'Un l’autre, un frisson de sensualité laissant percevoir le feu sous la glace. Cela se retrouve dans les quatre incarnations, les quatre visages et corps successifs et superposés de Valérie Stroh, omniprésente sans avoir pour autant étouffé ses indispensables partenaires : Lambert Wilson, Patricia Dinev, Yan Epstein, Michael Vartan, Julie Jézéquel, Clotilde de Bayser, Leonardo Treviglio, pour ne citer qu’eux. "
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