
La forme d'une ville et le corps d'une femme...
"Je pourrais dire que dans ce film, il y a deux corps, celui de Beyrouth, et celui de Soraya. Ils sont comme deu...
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Beyrouth, sept fois détruite, sept fois reconstruite. Ville chantier, ville mutante. A l'image de Soraya, mais aussi de Leyla, Tarek. Des vies suspendues...
A Beyrouth, des trentenaires voient leurs destins se croiser : Haïdar, un animateur radio solitaire; Nadim, un architecte idéaliste ; Soraya, une guide touristique qui sillonne le pays et disparaît chaque nuit avec des inconnus ; Leïla, qui hésite entre un mysticisme illuminé et un athéisme désenchanté ; et Tarek, un ami de retour d'exil. Des fragments de vie qui se retrouvent comme suspendus, coincés au présent... En sélection officielle du Festival de Cannes 2002-Un certain regard.
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" Terra incognita est cet autoportrait en forme de ville : la forme éclatée du récit, ses liaisons fragiles, ses f
" Terra incognita est cet autoportrait en forme de ville : la forme éclatée du récit, ses liaisons fragiles, ses fissures, son côté mille-feuilles, ne parlent que de cela. Beyrouth et Salhab ne sont pas de bois, ni de béton armé : à peine une glaise qu'il faut malaxer longtemps afin qu'elle forme des émotions."
Philippe Azoury" Comment se situer dans une ville qui a connu dix-sept ans de guerre ? Comment s’envisager dans un champ d’habitation tan
" Comment se situer dans une ville qui a connu dix-sept ans de guerre ? Comment s’envisager dans un champ d’habitation tant de fois détruit et reconstruit ? Beyrouth demeure difficile à identifier, car peu préhensible comme point de repère. Les personnages que Ghassan Salhab fait se croiser sur ce terrain mouvant sont tous révélateurs de la difficulté de se positionner sur ce sol libanais existant avant tout comme point de détachement plus que comme port d’attache.
La question de l’exil se pose tout le long du film pour Soraya, personnage principal avec la ville de Terra incognita. Guide touristique, elle passe ses journées sur des sites historiques, découverts pour la plupart suite à des explosions. L’occasion de se rappeler que la ville a eu une histoire riche, de se dire aussi que ce mot “histoire” perd de son sens tant il est difficile de bâtir quelque chose, sur le plan culturel comme sur le plan amoureux.
D’où la construction fragmentaire du film, soulignant l’impossibilité de créer un semblant de forme unitaire entre la ville et ses habitants, mais aussi entre les personnages. Soraya fuit toute forme d’attachement sentimental et change de partenaire sexuel d’une nuit à l’autre. Le retour de son ancien amant, Tarek, architecte venu construire des immeubles et éventuellement cette relation amoureuse , est bien la preuve que toute forme d’ancrage est compliquée, à moins de vouloir, comme les jeunes mariés, s’enfermer dans la tradition. Nadim et Haïdir entretiennent également un lien étroit avec Beyrouth. Le premier, architecte également, passe ses journées rivé à son ordinateur à redessiner virtuellement sa ville. Une façon d’apprivoiser les lieux par l’imaginaire face à l’impression de se sentir étranger dans sa ville. Beyrouth fantôme, disait le titre du précédent film de Salhab. C’est de ça qu’il s’agit encore.
Insaisissable, la ville l’est aussi pour Haïdir, journaliste à la radio, qui transmet jour après jour des informations comme un robot. Entre ses traversées furtives des rues en petites foulées et les mots qui sortent de sa bouche, la réalité glisse, la vie se dérobe. La force du film, c’est cette capacité à saisir le fossé qui creuse la vie des personnages, à les rendre à la fois très présents et complètement ailleurs, absents à eux-mêmes et à leur ville.
Plusieurs fois durant le film, Soraya observe les dessins des livres de médecine de son frère. L’anatomie d’un corps et celle, impossible, d’une ville éclatée, meurtrie. Le théorique ne résout pas tout ; pas plus que le mysticisme, avec lequel Leyla entretient des rapports ambigus. Que reste-t-il alors ?A travers ces quelques présences et leur absence de fondements urbains et donc humains , se dessine une étrange forme abstraite. Un troublant flottement identitaire émerge de cette construction en mosaïque faite de bribes de vies, de pensées, de mouvements silencieux et butés, de vues disparates sur la ville, soit recrachant des morceaux du passé, soit ravalant tout sous les façades des immeubles fraîchement construits.
C’est principalement dans la rue que Ghassan Salhab filme ses personnages. Physique, charnelle, Soraya (Carole Abboud, magnifique) marche, incroyablement là et totalement ailleurs. Peut-on savoir où elle va quand, le visage recouvert de bleus, tabassée par un amant parce qu’elle l’a ignoré dans la rue, elle avance dans Beyrouth, le regard fixe, déterminée ? On ne sait pas, mais on est tenté de voir dans ce visage marqué un mur qui, au milieu de tant d’autres qui se sont écroulés, a décidé coûte que coûte de rester droit."
" ... Ghassan Salhab filme l'agitation d'un groupe de Beyrouthins assez jeunes pour s'interroger sur leur avenir, assez vie
" ... Ghassan Salhab filme l'agitation d'un groupe de Beyrouthins assez jeunes pour s'interroger sur leur avenir, assez vieux pour souffrir des cicatrices laissées par l'histoire. Les personnages se multiplient, les séquences s'arrêtent brusquement quand apparaissent les premiers signes d'émotion. Très vite l'ironie du titre s'impose : ce n'est pas une de ces taches blanches sur la mappemonde que Ghassan Salhab nous invite à parcourir à la suite de ses cobayes (dont l'une, c'est commode, gagne sa vie en guidant un groupe de touristes), mais l'un des lieux de la planète les plus fréquentés, et les plus violemment, de Ramsès II aux chasseurs israéliens qui survolent Beyrouth pendant que des fantassins syriens patrouillent dans les rues. L'inconnu ici n'a rien à voir avec la topographie. Il s'agit de savoir ce qu'on fait là. Mais une fois posée, sur le mode cynique, la question prend chair. De cette petite foule de personnages émerge une figure impressionnante, Soraya (Carole Abboud). C'est elle que l'on voit, dès le début du film, guider un groupe de casques bleus français qui profitent d'une permission pour découvrir les beautés du Liban (...)"
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