
Dans la terrible jungle de Tsukamoto
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Une oeuvre gigantesque, truffée d’hommages au cinéma, Love Exposure multiplie les subversions et les délires visuels avec une rare force émotionnelle.
Fils d’un prêtre respecté, Yu intègre une institution qui dispense un enseignement particulier : le voyeurisme et la perversion. Malgré une vie de débauche, le jeune homme ne désespère pas de trouver l’âme sœur. Sa rencontre avec Yoko, dont l’innocence bafouée n’a d’égal que sa haine pour la gent masculine, va propulser le jeune homme au-delà des limites du bien et du mal... Une oeuvre audacieuse et gigantesque, truffée d'hommages au cinéma par l'un des plus talentueux réalisateur nippons.
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" Prodigieux mélange des genres, Love Exposure met à nu les pires travers de la société japonaise avec une
" Prodigieux mélange des genres, Love Exposure met à nu les pires travers de la société japonaise avec une légèreté désarmante, doublée d’un sens du grotesque démesuré. Traitant autant de la puissance de l’amour, de la faillite de la culture patriarcale ou de la crise identitaire de sa jeunesse, l’œuvre de Sono s’avère un véritable tour de force repoussant un peu plus les limites d’un imaginaire créatif hors du commun (...). Croyez-nous, quatre heures de bonheur à ce rythme là, c’est encore beaucoup trop court !"
Dimitri Ianni" ... les films de Sono sont très souvent indissociables de son vécu et de sa sensibilité d’animal social.
" ... les films de Sono sont très souvent indissociables de son vécu et de sa sensibilité d’animal social. Dans le cas de Love Exposure, ses propres expériences ne trompent pas. D’après ses dires, tout est parti de sa fascination pour un jeune garçon lui-même obsédé par les photos érotiques de petites culottes (cette activité porte même un nom : tosatsu). Sono avouera d’ailleurs que l’objectif de ce garçon n’était nullement sexuel mais né d’une fascination inexplicable, visant à observer les filles en jupe courte comme une drôle d’espèce.
Idée barrée, que Sono aura ici couplée à une seconde, déjà beaucoup moins rigolote : la petite soeur de ce garçon aura fini par intégrer une secte religieuse pratiquant le lavage de cerveau, et n’aura finalement pu en sortir que grâce aux facultés de pervers de son frère.
Si l’on ajoute à cela une troisième idée, celle d’un mixage action/horreur, né de l’abandon par Sono d’un projet de film à Hollywood (centré sur trois pom-pom-girls débarquant au Japon et confrontées à des zombies samouraïs), on commence à galérer pour chercher une logique dans ce puzzle.
En fait, ces trois idées rejoignaient trois envies simultanées chez le cinéaste d’aborder un genre spécial (comédie, drame, action), ce qui l’aura finalement poussé à mettre tout ça dans un même shaker. Ainsi est né Love Exposure.
Le film est aussi le premier épisode d’une trilogie officieuse intitulée la « Trilogie de la Haine », poursuivie deux ans plus tard avec l’ultraviolent Cold Fish et le dérangeant Guilty of romance.
Au sein de ces trois films réside autant la volonté d’explorer des genres transgressifs que d’aborder la notion de « perversité » sous tous ses angles, à la fois humains, sociaux, symboliques ou métaphysiques. Dans ce film, il sera surtout question d’obsession, d’un absolu à atteindre, le tout sous le prisme très culotté de la religion (...)
... le film est bel et bien cintré au-delà des espérances (...) Sono reconnait avoir débuté l’écriture du scénario à partir de la scène finale, tout en ne cachant pas le nombre incalculable de réécritures durant le tournage (...)
On sera moins surpris, en revanche, à partir du moment où l’on considèrera que cette énergie folle, dégoulinant de chaque seconde du métrage, semble avoir poussé le cinéaste à laisser de côté les règles établies du genre (dont celle, on insiste, de rester dans la « mesure »). En fait, qu’il s’agisse de son aptitude à multiplier les formats de vidéo, à incruster ici et là quelques astuces de mise en scène dès que cela s’impose (du split-screen au ralenti, tout y passe) ou encore à varier les tonalités d’une même séquence, Sion Sono adopte en cela la règle n°1 de la fine fleur de la production ciné d’un pays voisin (la Corée du Sud) : prendre chaque scène une par une avec l’intention d’en faire toujours une scène solide et cohérente, quitte à changer radicalement d’approche par rapport à la précédente ou à vriller le récit par des dérapages soudains sans que cela puisse passer pour de l’excès de zèle.
Du coup, si l’instabilité de la construction comme celle de la mise en scène peuvent dérouter au premier regard, elles ne font en fin de compte que renforcer la dimension puzzle de ce récit. En cela, Sono prend tous les risques sans aucune crainte, n’hésitant pas à gonfler une trame narrative de quatre lignes en une mosaïque fourmillante de quatre heures, à faire intervenir le titre du film à la 57ème minute sans prévenir, et surtout, plus fort encore, à faire mine d’oublier son découpage en chapitres (cinq au total, dont un épilogue) pendant deux bonnes heures avant d’y revenir brutalement lors du final (...)
D’un bout à l’autre, Love Exposure nous laisse donc les yeux exorbités à force de nous faire dériver au sein d’une galaxie d’émotions aussi infinie, sans jamais nous laisser reprendre notre souffle ou nous accorder une pause pipi. Et en cela, ces quatre heures de projection peuvent paraître frustrantes, tant on souhaiterait que le film puisse ne jamais avoir de fin (...)
...pour les trois héros, il n’est question que d’échapper aux règles de la cellule parentale, de s’en émanciper pour tenter de trouver sa propre voie, et surtout, d’incarner une forme de révolte juvénile qui n’exclurait pas la transgression ou le viol des tabous.
On en revient donc à l’élément le plus « scandaleux » du scénario, à savoir la pratique perverse du tosatsu, laquelle peut toutefois prêter à confusion sur le sens que Sion Sono lui donne dans ce film. Le cinéaste dévie la perversité en retranscrivant cette fascination sous un angle décontracté, à travers des scènes d’action très manga et traitées au sein de cadres évoquant ceux d’une BD cartoonesque (...)
Pour le reste, si l’on en revient à la fascination du cinéaste pour le Christ, c’est tout aussi culotté. Autant lui laisser la parole : « A mes yeux, c’est une icône punk. Mais l’idée du péché me passionne, surtout l’idée qu’il existe une forme de pureté dans la perversion menée à son paroxysme.
Les personnages de pervers m’attirent parce qu’ils sont engagés dans une quête d’absolu ».
Quitte à devenir blasphématoire, le cinéaste va même jusqu’à mettre dans la bouche du chef des pervers un constat sacrément gonflé (« Ce que nous faisons est un acte sacré qui entraîne toujours des punitions… comme pour le Christ ! ») ou à transformer le concept de confession en un rituel grotesque, mécanique et répété à l’infini.
On comprend ici que, pour Sono, le fait de se convertir à une religion ne relève pas tant du désir de transcendance personnelle, mais reste au contraire du même niveau que d’adhérer à un fan-club, surtout si l’on en juge par une ligne de dialogue décisive où Kaori avoue préférer le Christ à Kurt Cobain (...)
Si le film apparait comme puissamment subversif, c’est parce qu’il met côte à côte deux quêtes d’absolu qui virent à l’obsession méthodique : trouver Dieu et vivre dans le péché.
A chaque fois, l’élément déclencheur relève de la fièvre, aussi bien celle de l’adolescence (le héros) que celle de la résignation (le père démissionnaire), ce qui met à mal les barrières entre pureté et perversion (de toute façon, ici, les deux notions sont brouillées)
(...) Ces quatre heures de film, gorgées de bruit, de colère, d’audace, d’émotion, de stupre, d’espoir et de désespoir tous traités avec un rare souci de l’équilibre, réussissent enfin à réunir dans un même mouvement les figures du cinéma d’exploitation (surtout japonais, lorsque le héros se travestit en « Femme Scorpion » pour dissimuler son vrai désir) avec celles qui hantaient jusque-là la filmographie de Sion Sono sous forme de satellites un peu trop illustratifs.
En un seul film, le cinéaste aura trouvé sa voie et atteint son zénith, accomplissant ainsi un geste de cinéma unique en son genre, combinant les genres et les sensibilités dans un mélange de candeur et de rage, le tout au travers d’un montage d’une fluidité tout bonnement stupéfiante. Peu de films ont su condenser toutes les émotions que le 7ème Art peut offrir. Le film-somme de Sion Sono est de ceux-là. 237 minutes d’extase, ni plus ni moins."
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