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Alors que Sullivan, membre de la mafia et protégé de Costello, devient une taupe au sein de la police, Billy, une jeune recrue, infiltre la mafia.
À Boston, le parrain du crime Costello convainc Sullivan, l'un de ses protégés, de rejoindre la police et de devenir une taupe. À l'école de police, Queenan et Dignam repèrent une jeune recrue, Billy, issu d'une famille aux antécédents douteux. Ils le persuadent de devenir un agent au sein de la mafia. Tandis que Colin monte dans la hiérarchie policière, Billy s'enfonce dans la délinquance.
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" Les Infiltrés est une épopée du crime, un torrent de violence, d'argent, de corruption et de mort, qui se voit pourtant avec jubilation, t
" Que Martin Scorsese se soit inspiré du film hongkongais Infernal Affairs pour ses Infiltrés n’a rigoureusement aucune importance, tant il
" Que Martin Scorsese se soit inspiré du film hongkongais Infernal Affairs pour ses Infiltrés n’a rigoureusement aucune importance, tant il a imprégné l’intrigue de son style à lui, ce mélange d’hystérie spectaculaire et de moralisme plus ou moins secret, que l’on avait découvert dès Mean Streets, il y a longtemps, et que l’on avait retrouvé, de plus en plus maîtrisé, dans les opéras violents qu’étaient Les Affranchis et Casino. Ce regard précis, aiguisé et cruel, sur des humains en pleine dégringolade, fétus de paille dans un empire du crime qui se délite, fait des Infiltrés l’un des plus beaux drames shakespeariens qui soient.
« Lourde est la couronne », murmure, à un moment, le triste empereur de cet univers décomposé. Colin et Billy ne sont pas des frères de sang, mais ils sont jumeaux dans l’âme. Scorsese a, d’ailleurs, réussi à faire se ressembler physiquement Matt Damon et Leonardo DiCaprio, tous deux épatants, DiCaprio, surtout, que l’on avait déjà vu magnifique sous la direction du cinéaste (dans Gangs of New York et The Aviator), mais jamais à ce point-là (...)
Durant deux heures trente qui passent en un éclair, Scorsese filme en scènes courtes, ardentes, avides, dans une adéquation parfaite entre la violence des images, celle des dialogues et celle des actes, la peur. La peur permanente qui étreint ces êtres sans foi ni loi – ces médiocres que sa mise en scène rend fascinants –, s’épiant, rusant, jouant à pas vu, pas pris en se traquant les uns les autres. Cette angoisse, corps et cœur du film, enveloppe insidieusement les personnages, les extrait d’eux-mêmes, les rend infirmes ou dépendants (...)
Traqueurs ou traqués qu’importe, tous sont faits comme des rats. Les rats... Jack Nicholson les imite, un instant, lors d’une de ces scènes au cabotinage contrôlé dont il a le secret. « Tous ces rats, ça m’épuise », dit-il. Et c’est bien ce que montre Scorsese, une société de rats, malins et vicieux, qui semblent guetter l’instant propice pour se sauter à la gorge. « Comment ça s’écrit, citoyen ? » demande un malfrat irlandais particulièrement inculte. Ce n’est évidemment pas un hasard si Scorsese fait de ce mot, mal orthographié sur une enveloppe, la preuve qui fera comprendre à Leonardo DiCaprio quel rôle joue Matt Damon.
Plus encore que dans Les Affranchis, on est dans un univers qui ne veut plus rien dire, où l’ordre social ne repose que sur des simulacres (la police honore en grande pompe des flics qu’elle a fait assassiner) et où les fils n’existent, en fait, que pour tuer des pères qui les auront mis au monde pour les berner et les trahir. Martin Scorsese a bien retenu la leçon de Hitchcock : l’intrigue – les flics veulent empêcher Jack Nicholson de vendre des microprocesseurs à des Chinois ! – est un mac guffin. Un prétexte. L’important, c’est le périple de deux gamins, se raccrochant tant bien que mal – plutôt mal, en fait – à une identité qu’on leur a volée. "
" Avec Leonardo DiCaprio, Martin Scorsese s’est retrouvé un acteur fétiche après De Niro. Dans Les Infiltrés, il lui confie les commandes d’
" Avec Leonardo DiCaprio, Martin Scorsese s’est retrouvé un acteur fétiche après De Niro. Dans Les Infiltrés, il lui confie les commandes d’un thriller virtuose. Il y a quelque chose dans la carrière de Scorsese qui donne aujourd’hui le vertige. A plus de 60 ans, le cinéaste ne semble plus grisé que par l’ivresse des cimes, le désir de dominer à la fois l’art et l’industrie, de truster des oscars, de n’écorner en rien son immense prestige tout en fédérant un public toujours plus massif.
L’envie de gagner sur tous les tableaux, et l’énergie folle dépensée à cette fin (en termes de production, de logistique, de casting…), c’est le nerf commun à ses trois derniers films : Gangs of New York, Aviator, Les Infiltrés. Plus aucune alternance dans les années 2000 entre des petits films et des gros, des projets risqués (La Dernière Tentation du Christ, Kundun) et des machines à dollars un peu cyniques (Les Nerfs à vif). Un même désir de relever tous les défis à la fois sembledésormais l’animer sans répit.
Alors que Cimino et Coppola semblent étrangement désactivés, qu’une sorte d’anorexie figurative semble avoir gagné Brian De Palma (qui ne parvient plus aujourd’hui qu’à réaliser des films à la beauté aussi étrange que malade), Scorsese se maintient au top. Et pas à la façon altière et apaisée d’un Eastwood, parvenant avec Million Dollar Baby à soumettre le marché à l’horloge interne (et crânement oldschool) de sa mise en scène. Les trucages numériques d’Aviator, proches de ceux des jeux vidéo, le filmage épileptique des scènes de combat de Gangs of New York disent à quel point le désir est fort chez lui d’ajuster ses obsessions thématiques aux normes les plus récentes du produit hollywoodien de grande distribution.
Avant même d’être un film, Les Infiltrés est donc un rêve de producteur, réunissant une brochette de stars trentenaires (DiCaprio, Damon, Wahlberg), un ancien mythique avec qui Scorsese n’avait jamais tourné (Nicholson), un profil de blockbuster ludique avec de nombreux twists scénaristiques et un retour à l’univers de prédilection du cinéaste : la Mafia. Avec, comme bonus, une gageure cinéphile : l’adaptation d’une réussite récente du polar de Hong-Kong, Infernal Affairs d’Andrew Lau. Le cadre ainsi défini, riche d’autant de promesses que de contraintes, la réussite du film tient à la capacité d’infiltration du cinéaste. Infiltrer les rouages de la machinerie pour y dessiner un enjeu personnel, infiltrer l’univers abstrait et presque digital du cinéma de Hong-Kong pour y retrouver la couleur sanguine et l’épaisseur charnelle de son cinéma(...)
Le film est uniquement construit sur des effets de miroir : les deux jeunes infiltrés, les deux vieux patrons, mais aussi les deux maîtresses des héros, l’une romancière, l’autre psychanalyste. Infernal Affairs campe un monde où la vérité se diffracte sans cesse dans une multiplicité de reflets, où les repères moraux s’estompent, où les deux protagonistes finissent par se ressembler. Il y a une vraie étrangeté à ce que Scorsese ait choisi un tel matériau car rien n’est plus étranger à sa vision du monde que le trouble identitaire et le vertige du dédoublement. Tout le travail d’adaptation consiste donc à retrancher du même pour ajouter du particularisme, transformer deux figures un peu abstraites qui tendent à se confondre en personnages distinctement individués.
Le premier aménagement apporté par Scorsese au polar hongkongais consiste donc à psychologiser les deux protagonistes. Il prend soin de leur ajouter une famille, un passé, des souvenirs, des traumas enfantins. Ce ne sont plus deux reflets qui s’affrontent mais deux lignes de vie perpendiculaires qui se croisent. Chacun son histoire personnelle, donc sa personnalité. L’un est froidement calculateur, l’autre impulsif et fébrile. L’un trahit sans états d’âme, l’autre a une morale, des sentiments. Scorsese estompe aussi l’ambiguïté d’Infernal Affairs et restaure un partage tranché entre le bien et le mal. Enfin, il supprime la construction en miroir des deux maîtresses au profit d’un schéma moins théorique, mais plus prodigue en effets dramatiques. C’est désormais la même femme que partagent Matt Damon et Leonardo DiCaprio. Le nouage est plus serré, l’enjeu plus passionnel.
Plus de clarté, plus de psychologie, moins de métaphysique et plus de névrose : en redescendant sur terre, l’univers de l’original ne s’en trouve pas pour autant réduit. Au contraire, désormais en terrain familier, Scorsese parvient à la fois à tenir les rênes d’un récit particulièrement haletant et enchevêtré, tout en forant en profondeur dans la psyché méandreuse de ses personnages. Le film concilie avec une habileté virtuose le fun (rebondissements, courses-poursuites, micro suspenses, affrontement convertible où chacun fait le chat et la souris) et la densité (l’ajout d’un personnage qui n’existait pas dans l’original, un flic fruste et direct joué par MarcWahlberg, complique encore tous ces fils oedipiens montés en réseaux).
Scorsese réussit particulièrement à négocier en douceur le passage du feu d’artifice spectaculaire (acteurs géniaux, avec mention pour Wahlberg et DiCaprio, conduite du récit imparable, glamour, séduction et léger nappage humoristique parfaitement combinés) à un dernier mouvement infiniment plus dur et inquiétant où, sous la carapace du super entertainer, l’Auteur flippé pointe à nouveau son nez. Il serait discourtois d’aller plus en avant dans le dévoilement de la résolution de l’intrigue, mais disons qu’on a rarement vu une star (on ne dira pas laquelle, et le film en compte beaucoup) expulsée d’une récit avec aussi peu de ménagement, abattue comme un lapin et s’effondrant par le bas du cadre comme un simple figurant.
Dans le grand principe de décimation qui régit le dernier quart du film, le dernier plan est pour un rat, qui apparaît soudain sur le balcon de Matt Damon et, par un effet de perspective, semble dominer la vue de Boston. Le rat, c’est l’infiltré suprême, celui qui fait son oeuvre sans qu’on le voie, se nourrit de nos déchets et de nos cadavres en attendant son heure. Déjà, dans ses transes maniaques, DiCaprio dans Aviator, rampant dans l’obscurité, semblait soumis à une involution le faisant passant de l’humain au rat. Devenir rat, c’est une déchéance, et peut-être la seule assurance de survie. C’est la prémonition pour le moins pessimiste de l’infiltré Scorsese pour le genre humain, qui n’en est peut-être déjà pas très loin. "
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