
Cannes 2014 — John Boorman : "Je ne sais pas ce que l'on ferait sans les films"
"Ce sera mon dernier film", assure-t-il. L'autobiographique Queen and Country (pendant à son Hope and Glory de 1...
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L'histoire vraie de l'Irlandais Martin Cahill, Robin des Bois cruel, papa poule bigame, provocateur hors pair et cambrioleur de haut vol.
De l'enfance miséreuse de l'orphelin des bas-fonds à la mort par balles du criminel traqué, l'histoire vraie de Martin Cahill, Robin des Bois cruel, papa poule bigame, provocateur hors pair et cambrioleur de haut vol. John Boorman ("Délivrance") revient au sommet et obtient le Prix de la mise en scène à Cannes en 1998.
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" Après Leo the Last, John Boorman reçoit avec Le Général son deuxième prix de la mise en scène à Cannes en 1997. Le Général « contrôle tout
" Après Leo the Last, John Boorman reçoit avec Le Général son deuxième prix de la mise en scène à Cannes en 1997. Le Général « contrôle tout, qu’il s’agisse de l’organisation minutieuse des casses ou des ruses employées au cours de ses passages au Palais de Justice dont il ressort, chaque fois, libre. Nounours jovial, beauf, tranquille, Le Général est néanmoins capable de violences terribles et arbitraires. (…)
Le Général accumule les masques et les mascarades, Boorman orchestre sans cesse des obturations de l’écran, des jeux de lumière, quand, finalement, il y a peu à cacher. C’est tout naturellement qu’au beau milieu de ce film clair-obscur intervient une toile de Vermeer qui devient l’obsession du général et finit par exercer sur lui une attraction irrésistible et inédite (…) attiré par le mystère silencieux de la peinture, son obscurité abyssale."
" En bon héros boormanien, le Général, prince des voleurs de Dublin, ennemi juré des institutions (IRA et Eglise compris) et vedette médiat
" En bon héros boormanien, le Général, prince des voleurs de Dublin, ennemi juré des institutions (IRA et Eglise compris) et vedette médiatico-populaire, poursuit un rêve familial élargi. Il voudrait d’abord protéger les gens de son quartier, puis les hommes de sa bande et enfin sa famille proprement dite. Et former ainsi une communauté à échelle et intérêts réduits, apte à résister à tous les pouvoirs, et dont il serait le potentat indiscuté et bienveillant. Les faibles unis contre les forts, pour mieux les ridiculiser.
En s’inspirant des agissements d’un personnage réel dont il a été la victime (le Général l’a cambriolé et lui a chipé son disque d’or de Délivrance…), Boorman s’empare de tous les morceaux de bravoure de la tradition Robin des Bois et réussit à la perfection les scènes d’action classiques telles que poursuites et braquages. Comme il excelle à décrire tous les stratagèmes minutieux de son héros. Il renoue ainsi avec la geste d’un sous-genre cinématographique fécond (le film de voleurs) et parvient même à le renouveler à force d’habileté scénaristique.
Expert en leurres et machinations, le Général est un metteur en scène de génie. Mais c’est surtout un acteur. Qui doit trouver la bonne attitude et le geste juste pour poursuivre son jeu dangereux. Or, Brendan Gleeson a trouvé un des plus beaux gestes de l’année. Caché sous sa capuche, les mains qui dissimulent son visage et les yeux fuyants, le Général se paie le luxe d’un ultime défi. Alors que tout le monde le connaît et le reconnaît, alors qu’il est suivi comme son ombre par la police et menacé par l’IRA, il persiste à se croire invisible. Il n’affronte jamais ses ennemis de face et les prive du plaisir de le fusiller du regard. Mal élevé, aussi peu respectueux des tableaux qu’il vole que des valeurs traditionnelles irlandaises, c’est un clown qui se démultiplie à loisir, un cabot magnifique qui ne fait jamais l’économie d’un nouveau truc.
Mais Boorman ne se contente pas d’établir une connivence jouissive entre le spectateur fasciné et ce personnage bigger than life. Il montre aussi sa face la plus sombre, sa cruauté et sa paranoïa, ses excès despotiques (...) En suivant un créateur artisanal qui rêve de faire tourner le monde autour de sa tribu, Boorman parle aussi de sa propre tentation du contrôle et de sa propension à s’entourer des siens pour fonctionner en autarcie créatrice. Ainsi, Le Général devient l’émouvant autoportrait imaginaire d’un petit maître qui se retrouve, d’un cinéaste habile qui retombe enfin sur ses pieds."
" Un récit ne commence pas innocemment par la mort de son personnage principal. Martin Cahill, dit « le général », reçoit trois balles dans
" Un récit ne commence pas innocemment par la mort de son personnage principal. Martin Cahill, dit « le général », reçoit trois balles dans le crâne, et tout le film, ensuite – un long flash-back, en quelque sorte –, tend vers cette fin programmée. Le nouveau héros de John Boorman est une cible en sursis, un équilibriste qui fanfaronne sur un fil voué à se rompre. Cet homme n’est pas né de l’imagination d’un scénariste. Il a vécu jusqu’en août 1994 à Dublin, et il était alors le criminel le plus célèbre d’Irlande (...) La réussite du film se mesure à l’aune des écueils évités. Le noir et blanc léché dément habilement toute prétention de véracité absolue. Il donne aux faits une patine imaginaire qui permet à Boorman d’exercer – aussi – sa liberté de conteur.
Ensuite, Le Général n’est ni une hagiographie ni un réquisitoire. Le personnage-titre inspire un très large spectre de sentiments, d’une certaine sympathie au plus vif dégoût. Il ne s’agit pas seulement, en outre, de juger Cahill, mais d’assister au spectacle de son ascension éhontée, puis de sa chute. De mesurer l’écart entre ses illusions de toute-puissance et l’impasse où il s’est fourvoyé. Les illusions et l’impasse sont figurées concrètement : à plusieurs reprises, on voit Martin enfant se sauver, après un forfait, dans une ruelle étroite qu’on devine sans issue. Le regard qu’il décoche à la caméra est pourtant celui du galopin sûr de pouvoir semer ses poursuivants. Toute l’épopée du « général » ressemble à cette séquence. Adulte, Cahill est toujours un galopin (...) Cet aspect du personnage inspire à Boorman d’excellentes scènes de comédie – braquages ludiques, quasi chorégraphiés sur fond de jazz, ou facéties incongrues du « général » devant les flics et les juges.
Le cinéaste entretient ainsi, un temps, la légende d’un Martin Cahill plus irrévérencieux que dangereux. Avant d’être un voleur ou un criminel, le « général » est un anarchiste viscéral. Enfant, la police l’a maltraité, les prêtres ont abusé de lui. Adulte, il nie et tourne en dérision toute forme d’autorité (...) A la maison, Martin Cahill est un nounours bigame. Il se partage entre deux soeurs énamourées et consentantes, à qui il donne toujours plus de confort et d’enfants. Et ce ménage à trois, « soudé contre le monde entier », est parfois curieusement attendrissant, jusque dans son aveuglement : les deux femmes de Martin ne cessent de lui répéter qu’il est un type bien. Personne, du reste, ne formulera explicitement cette évidence qui, peu à peu, crève l’écran et fait la force du film : le « général » est une ordure (...) De ce point de vue, le cinéaste doit beaucoup à son interprète, Brendan Gleeson, aussi magistral en papa gâteau que dans le sadisme ordinaire. Comme souvent les héros de John Boorman (ceux de Léo le dernier, Délivrance ou Le Point de non-retour, par exemple), Martin Cahill va peu à peu découvrir une vérité cachée sur lui-même.
La fluidité et l’élégance plastique du film peuvent dissimuler combien cette vérité est cinglante. L’homme qui se croyait affranchi est possédé par le système qu’il a bravé sans relâche. Prisonnier de ce qu’il a construit, organisé, accumulé, suscité (...) Terrible méprise et drôle de vie. Le « général », sous couvert d’autonomie, est toujours resté tributaire du regard d’autrui. Il en a fait des tonnes pour la galerie. Il s’est caché continuellement la figure – sous sa main, sa capuche, des lunettes de farces et attrapes – pour mieux, au fond, se faire remarquer. Avec ce film (le meilleur de Boorman depuis longtemps), sa mémoire ne passe pas inaperçue."
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