
Catherine Corsini : " Les homosexuelles ont beaucoup fait pour l’émancipation des femmes "
La réalisatrice des Ambitieux et de Partir a plusieurs fois dépeint le trouble des sentiments mais aborde pour l...
UniversCiné utilise des cookies afin de vous offrir une expérience utilisateur optimale.
En les acceptant vous nous permettez d’améliorer nos services, de mesurer notre audience, de personnaliser votre expérience et vous pourrez bénéficier des fonctionnalités relatives aux réseaux sociaux.
Vous pouvez personnaliser vos choix en cliquant sur « PERSONNALISER » et obtenir davantage d'informations en consultant notre politique de gestion des cookies.
This is a modal window.
Début de la fenêtre de dialogue. La touche d'échappement annulera et fermera la fenêtre.
Fin de la fenêtre de dialogue.
1971. Lorsque Delphine, la fille de paysans, et Carole, la parisienne, se rencontrent, leur histoire d'amour fait basculer leurs vies.
1971. Delphine, fille de paysans, monte à Paris pour s’émanciper du carcan familial et gagner son indépendance financière. Carole est parisienne. En couple avec Manuel, elle vit activement les débuts du féminisme. Lorsque Delphine et Carole se rencontrent, leur histoire d'amour fait basculer leurs vies.
Le lecteur n'est pas installé ?
Pour votre information, la lecture en mode hors-ligne n'est pas compatible avec le système d'exploitation Linux
" En ce temps-là, les filles jetaient du mou de veau à la tête des médecins antiavortement, libéraie
" En ce temps-là, les filles jetaient du mou de veau à la tête des médecins antiavortement, libéraient des homosexuels internés dans des cliniques psychiatriques, déposaient à l’arc de Triomphe une gerbe à la femme (encore plus inconnue) du soldat inconnu, manifestaient pour le droit de disposer de leur corps, faisaient le coup de poing avec les flics, chantaient " l’Hymne des femmes " – " Ensemble on nous opprime, les femmes ensemble révoltons-nous ! " –, avaient la langue bien pendue et des poils sous les bras.
C’était en 1971, quand Pompidou était à l’Elysée et le " Manifeste des 343 salopes ", à la une du " Nouvel Obs ". Pour raconter cette période, côté estudiantin, Catherine Corsini, la réalisatrice de la Nouvelle Eve et de Partir, a évité le piège de la reconstitution historique et son inévitable défilé d’images vintage. Au contraire, elle a réussi à faire, sur un sujet ancien et combatif, un film moderne et jubilatoire.
La Belle Saison raconte la folle histoire d’amour entre une fille de paysans et une intello féministe, la première lesbienne, la seconde hétéro, qui se rencontrent à la fac et se retrouvent sur un tracteur. Les préjugés qu’elles combattent alors, aussi bien à Paris qu’à la ferme, sont-ils aujourd’hui vraiment révolus? Rien de moins sûr.
Ce parti pris d’intemporalité donne toute sa force à ce film que la blonde Cécile de France et la brune Izïa Higelin, merveilleusement accouplées, accordées, impudiques, portent à un haut de gré d’incandescence. En 1971, le journal du MLF s’appelait " Le torchon brûle ". Ce film, aussi. "
" Avec les succès de L’Inconnu du lac et de La Vie d’Adèle, Alain Guiraudie et Abdellatif Kechiche auraient-
" Avec les succès de L’Inconnu du lac et de La Vie d’Adèle, Alain Guiraudie et Abdellatif Kechiche auraient-ils libéré le cinéma d’auteur français, souvent timide question nudité et représentation du sexe ? Il y a peut-être un peu de ça. Catherine Corsini avait certes déjà raconté un amour saphique, mais avec La Belle Saison elle y va plus carrément et frontalement.
L’histoire d’amour entre Delphine, fille de paysans, et Carole, parisienne politisée des années 70, fait lever la pâte du film qui enquille les thématiques comme des poupées russes : la romance entre les deux femmes croise leur différence de classe sociale, le gouffre entre Paris et le fin fond de la province, le décalage entre un être qui pense sa condition et un autre qui vit plus à l’instinct, le tout sur fond de toutes les luttes d’émancipation des seventies, avec le féminisme en pointe. Corsini montre finement comment ces combats convergeaient, et parfois frictionnaient : classe ouvrière ou femmes ? femmes ou gays et lesbiennes ? féminisme ouvert ou radical ?
Si l’écriture est habile, la mise en scène n’est pas toujours au même niveau, notamment dans les séquences de luttes collectives (AG, meetings, manifs…) qui donnent le parfum de l’époque mais pas sa substance. Faire sentir la matière vivante d’une période passée sans gélatine rétro est décidément l’un des défis les plus difficiles du cinéma.
Mais Corsini a eu la bonne intuition de délaisser le portrait collectif au tiers du film pour se concentrer sur son histoire d’amour, et là, plus à l’aise dans le mélo que dans le tableau générationnel, elle marque de très beaux points. Pour reprendre la comparaison avec Kechiche ou Guiraudie, disons que Corsini est une cinéaste plus sentimentale que sexuelle, si tant est que l’on puisse séparer les deux choses. Le sexe est certes là, mais ces scènes sont plus rapides et moins crues que dans La Vie du lac.
La Belle Saison vibre au mieux par ses variations affectives, son côté mélo au sens fort, d’autant que les affects sont intriqués avec les choix de vie. Les grands combats théoriques ont mué en une lutte plus quotidienne et pragmatique : comment vivre son homosexualité en milieu rural (là, Corsini rejoint un peu Guiraudie) et comment une femme fait son chemin professionnel dans un monde paysan traditionnellement masculin et machiste.
Là, le film devient très bon, d’autant que Corsini est servie par deux actrices sensationnelles qui donnent tout au film. Cécile de France, on savait, mais on n’aurait pas parié qu’Izïa Higelin nous ferait (presque) le même effet qu’Adèle Exarchopoulos question intensité, présence et subtilité. Ajoutons que Noémie Lvovsky est, comme d’habitude, géniale dans un contre-emploi de maman fermière fermée, et on comprendra que les forces de La Belle Saison sont bien plus grandes que ses faiblesses. "
" Tandis que l’ombre de mai 68 se devine encore dans chaque recoin des rues de la capitale, deux femmes trébuchent sur le
" Tandis que l’ombre de mai 68 se devine encore dans chaque recoin des rues de la capitale, deux femmes trébuchent sur leurs convictions. Dès sa venue à Paris, Delphine, fille de paysan, s’éprend de Carole, professeur d’espagnol et activiste au sein du Mouvement de libération des femmes (MLF). Elles entretiennent une liaison vite à l’agonie du fait de la situation familiale de l’une et celle conjugale de l’autre. Les entraves invisibles de la bienséances meurtrissent encore les rêves d’indépendance de chacune.
Rat des villes et rat des champs, les protagonistes évoluent à contre-courant l’une de l’autre. De la métropole à la campagne, le couple passe de l’autre côté du miroir. Il est désormais irrémédiablement brisé. Fougueuse, l’introduction parisienne nous ballotte de réunions politiques furibardes en amours impossibles. L’arrivée des amantes dans un cadre plus rural introduit un intime jeu de perspectives, peut-être plus profond, certainement plus attendu. Sous les couleurs radieuses des paysages champêtres brûle le foyer mal alimenté de mentalités simples.
Avec beaucoup d’humour, La belle saison ajoute à ses situations une touche de rationalisme. Et le fermier de rétorquer à l’évocation du salaire des femmes " C’est déjà bien qu’on les laisse piocher dedans ! " Le film de Catherine Corsini (Les Amoureux, Partir), avec une certaine finesse bienvenue, s’essaie à un jeu de dupes où le perdant est celui qui abdique son droit le plus élémentaire : celui de choisir.
La gestion de la lumière, parfois poétique à l’excès, pare les paysages campagnards d’une aura appréciative. A trop vouloir s’éloigner des clichés, La belle saison ne parvient pas à empêcher leur reflet de miroiter dans un cadre trop sage ou un dialogue petit-bourgeois. Plus vaudeville franchouillard que fable féministe, le film illustre avec modestie une époque que l’on aimerait croire révolue. A tort. "
Nos offres d'abonnement
BASIQUE ETUDIANTS
1 | € |
le 1er mois(1) |
SANS ENGAGEMENT puis 4,99€ /mois
Sur présentation d'un justificatif(2)
BASIQUE
1 | € |
le 1er mois(1) |
SANS ENGAGEMENT puis 6,99€ /mois
PREMIUM
9 | ,99€ |
/mois |
SANS ENGAGEMENT
* A l'exception des films signalés
CINÉPHILE
15 | ,99€ |
/mois |
SANS ENGAGEMENT
*A l'exception des films signalés
BASIQUE ETUDIANTS
49 | ,99€ |
/an |
Sur présentation d'un justificatif(2)
BASIQUE
69 | ,99€ |
pour 1 an |
PREMIUM
99 | ,99€ |
pour 1 an |
* A l'exception des films signalés
CINÉPHILE
175 | ,99€ |
pour 1 an |
* A l'exception des films signalés
Vous devrez fournir un justificatif de scolarité (carte étudiante ou certificat, en .pdf ou .jpg).
UniversCiné se réserve le droit d'annuler l'abonnement sans possibilité de remboursement si la pièce
jointe envoyée n'est pas conforme.
Offre valable 12 mois à partir de la date de l'abonnement
_TITLE