
Résister ou fuir ?
Sylvaine Dampierre, réalisatrice du Pays à l'envers, a écrit un texte lors de la sortie du film, soutenu par l'a...
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Elles sont psychiatres, infirmières ou ergothérapeutes à la prison des Baumettes et reçoivent des détenus, devenus patients le temps du soin. A quel prix ?
Elles sont psychiatres, infirmières ou ergothérapeutes à la prison des Baumettes et reçoivent des détenus devenus patients le temps du soin. Dans cet espace unique de l'écoute se crée une poche d'air derrière les murs de la prison. Son existence est conditionnée par la détermination des soignants à continuer de venir ici. A quel prix ? Sophie travaille là depuis dix ans et questionne aujourd’hui sa place en prison, la possibilité d’y accomplir son métier de psychiatre, véritable acte de résistance. Elle convoque les souvenirs de ces années d’enfermement pour faire un choix : continuer à être là, ou partir ? Après "Nous, princesse de Clèves", le nouveau film de Régis Sauder nous immerge dans la réalité physique d'un engagement et dans la beauté d'une pensée en mouvement, libre, qui résiste. Soutenu par l'ACID lors de sa sortie en salle.
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" Régis Sauter et son équipe de tournage (beau travail de prise de son) ne laissent rien échapper des bruits de la prison, boucan maboul qui
" Régis Sauter et son équipe de tournage (beau travail de prise de son) ne laissent rien échapper des bruits de la prison, boucan maboul qui à force de répétition paraît horriblement normal. A l’image, on s’accoutume de même aux rites locaux : la distribution des médicaments, les incidents divers, entre tentatives de suicide, automutilations et agressions des soignantes.
Cette banalisation par la répétition donne d’autant plus de relief à ce qui se dit : la vie, tu parles ! Comme un coup de hache dans la glace de nos cœurs. Du côté des soignantes qui ne lâchent jamais l’affaire de l’attention, de l’humour, de la bonté, quand, en face, ça yoyote sévère. Celle qui dit : " Pour pouvoir être mieux, il ne faut pas que vous fassiez peur." Du côté des " fous " aussi, aux aphorismes coupants : " Ça m’emmerde de m’occuper du malheur et du bonheur des autres."
Quand un détenu cogne dans la porte de sa cellule pour guigner de l’aide, une infirmière se précipite dans les couloirs et crie : " Qui appelle ? " C’est la question fondamentale. Fondamentalement sans réponse. Mais voilà pourtant qu’au fin fond d’une prison française des maquisardes essaient d’y répondre. Etre là leur rend un hommage vital, au coude-à-coude."
" De ce qui constituait un certain handicap à sa mise en scène (l’impossibilité légale de filmer les détenus sans les flouter), Sauder parvi
" De ce qui constituait un certain handicap à sa mise en scène (l’impossibilité légale de filmer les détenus sans les flouter), Sauder parvient même à en tirer un double effet visuel : les soignants deviennent des héros et les prisonniers, réunis dans la même aura, le visage unique et collectif de la souffrance."
Jean-Baptiste Morain" L’une des choses les plus difficiles est d’« être là » quand tout amène à aller voir ailleurs. Telle est la situation des soignantes du se
" L’une des choses les plus difficiles est d’« être là » quand tout amène à aller voir ailleurs. Telle est la situation des soignantes du service médico-psychiatrique régional (SMPR) du centre pénitentiaire des Baumettes. À quoi doivent-elles faire face ? À la violence de la prison, aux obstacles pour y exercer leur métier, à la remise en cause du soin qu’elles prodiguent au profit d’une exigence de rationalisation et de sécurité formulée par la société, les pouvoirs publics, jusqu’aux courants dominants de la psychiatrie. Rien que cela. Autant dire que Régis Sauder est allé filmer des gens à qui rien n’est donné, mais qui construisent et défendent vaille que vaille leur espace. Exactement comme il l’avait fait avec son beau premier long métrage, Nous, Princesses de Clèves, où une classe de terminale d’un lycée technique s’appropriait un classique de la littérature française a priori fort éloigné de leur réalité.
Être là est un film chaotique et strident, à l’image de la vie au SMPR, entre le boucan des lieux, la scie des névroses et des angoisses, et la musique de fond de la misère. Régis Sauder donne à voir et à entendre le fonctionnement au jour le jour du service. Les patients hospitalisés dans les cellules, aux étages, qui appellent pour avoir des médicaments déstressants. Les entretiens, qui se déroulent au rez-de-chaussée, dans les bureaux des psychiatres, d’anciennes cellules recyclées. Les séances d’ergothérapie, où les détenus dessinent innocemment en parlant de viols ou de suicide. La coexistence avec les matons, plus ou moins neutre. Mais Être là est aussi un film contemplatif donnant à voir, comme sans doute jamais ils ne l’ont été, le visage de ces femmes psychiatres en écoute. Il y a l’empathique, l’impénétrable, la combattante... et toutes sont belles par la relation qu’elles établissent avec les patients, l’engagement qui est le leur.
Des personnages émergent. Le Dr Aude Daniel, incroyablement expressive, accompagnant du regard chaque propos de ses interlocuteurs, soutenante, et ne dédaignant pas le recours à l’humour. Le Dr Sophie Sirere, concentrée, la révolte à fleur de peau, les rides du front mouvantes comme une mer agitée, dévoilant en des textes splendides, face caméra, les yeux droit dans les nôtres, ses doutes, ses convictions, ses combats contre ce qui fait reculer le soin, et ses batailles sur elle-même. Ces femmes sont là. Sans réserve. Tout entières.e
"... pas seulement magnifique et bouleversant, c’est un film qui électrise, une œuvre indispensable (...) Être là, c’est accepter la prison,
"... pas seulement magnifique et bouleversant, c’est un film qui électrise, une œuvre indispensable (...) Être là, c’est accepter la prison, et résister. Elles parlent et écoutent avec considération et bienveillance, luttent pour envisager l’avenir au milieu de cette barbarie. La caméra cherche l’intime au cœur du métier et restitue l’intensité extrême comme la fragilité de leur travail. Un film indispensable, vous dit-on..."
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