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Cascadeur pour le cinema le jour, il est, la nuit, au service des truands. Silencieux et solitaire, "Driver" est bientôt pris au piège de ses sentiments.
"Driver" conduit le jour à Hollywood pour le cinéma en tant que cascadeur et la nuit pour des truands. Solitaire et silencieux, il a son propre code de conduite. Il est bientôt pris au piège de ses sentiments lorsqu'il croise Irene et son jeune fils, ses voisins. Il leur vient en aide, mais déclenche une spirale de violence infernale... Prix de la mise en scène au festival de Cannes 2011.
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"Miracle : Drive, hâtivement présenté comme un pastiche des thrillers 80’s de William Friedkin et de Michael Mann, propulse enfin son auteur
"Miracle : Drive, hâtivement présenté comme un pastiche des thrillers 80’s de William Friedkin et de Michael Mann, propulse enfin son auteur vers la stratosphère des grands. Comme Walter Hill dans Driver (1978), le cinéaste danois isole les figures stylistiques du western à l’intérieur d’un cadre urbain en faisant de son héros un cow-boy mélancolique et laconique, totalement melvillien. Qu’il saisisse un demi-sourire sur le visage de l’acteur ou le filme simplement de dos, au ralenti, et c’est un cataclysme. Gosling, magnétique, ravive le souvenir d’anciennes icônes (de Robert De Niro dans Taxi Driver à James Dean dans La Fureur de vivre en passant par Kurt Russell chez John Carpenter) et incarne comme personne le samouraï stoïque qui succombe au regard transi d’une femme en détresse (Carey Mulligan). Ce regard-là, c’est aussi celui de Winding Refn, qui filme l’ange Gosling, à la fois exterminateur et protecteur, dans le même état de cristallisation amoureuse que son héroïne. Grâce à cette osmose, Drive, polar ultra burné, carbure au féminin. Au fond, le vernis sanguinolent de la série B n’est qu’un cache-sexe qui dissimule la romance entre deux amants maudits dans le tumulte d’un Los Angeles à la fois interlope et cotonneux, à la recherche d’un éden à des années-lumière de ce monde. La beauté de Drive réside finalement dans cette fusion rose bonbon et noir désir, dans ce mélange de délicatesse et d’ultraviolence qui pourrait célébrer les noces entre Sofia Coppola et Quentin Tarantino."
Thomas Agnelli"... il n’a pas d’identité, mais une fonction : pilote. Et lorsqu’on lui demande ce qu’il fait dans la vie, il répond d’un laconique
"... il n’a pas d’identité, mais une fonction : pilote. Et lorsqu’on lui demande ce qu’il fait dans la vie, il répond d’un laconique «I drive». Généralement, il conduit pour le compte des autres, que leurs requêtes soient légales ou délictueuses : jusque dans les activités professionnelles de son héros, Drive tresse sa boucle virtuose et exaltante par-delà le bien et le mal. L’homme fournit son service de chauffeur expert et basta.Son avantage compétitif sur la concurrence : sa fiabilité millimétrée, son détachement mental, cette aura zen et presque aristo qui le fait avancer sur l’asphalte comme une lame découpant la soie.
D’une certaine façon, tout Drive tient là : dans ce styling, cet habillage, cette construction lyrique sans timidité ni drame, cette autorité de velours. Que Ryan Gosling offre sa silhouette à ce héros stoïcien ne fait qu’ajouter au charme insondable du personnage. Mais, là encore, on aurait tort de surestimer sous Drive la piste secondaire d’un érotisme fétichisé. Si le pilote Gosling est en effet le centre diamantin du film, son point de magnétisme absolu, ce n’est pas tellement en vertu de son corps ou de son visage, mais bien du découpage, de la déconstruction auxquels Nicolas Winding Refn procède en l’observant. Sa nuque, son œil, ses mains sur le volant, voire son blouson (...)
Drive est un polar que l’on pourrait qualifier de cronenbergien dans son maniement de la violence (...) Dans une scène d’ascenseur appelée à devenir culte, Nicolas Winding Refn concentre pratiquement d’un même geste le premier baiser du film et la violence inouïe du killer renaissant. On ne sait plus si, à peine surgie, la terreur est ensevelie sous le cool ou l’inverse.
Mais ce dont on est sûr, c’est que le cinéaste reste jusqu’au bout un maître de l’attention : son ficelé d’expert donne à Drive cette consistance régulière et ferme que l’on voudrait rapprocher sans grivoiserie d’une matière érectile et surexcitée. Cela ne retire rien à la profondeur du film, à sa mélancolie, son ludisme sévère, amusant sans être gai, incurablement distancié et à certains égards dandy. Le blouson superlatif ne quittera pas le corps du Driver, mais finira le film moucheté de sang. Comme s’il avait été, tout ce temps, sa meilleure armure. Mais après tout, ne suffit-il pas de changer la monture du pilote pour en faire un authentique, un chevaleresque chevalier ? "
"Ryan Gosling, présence magnétique et jeu minimaliste, est de tous les plans. Regard bleu azur, allumette au coin des lèvres, blouson argent
"Ryan Gosling, présence magnétique et jeu minimaliste, est de tous les plans. Regard bleu azur, allumette au coin des lèvres, blouson argenté avec scorpion brodé dans le dos , il est de la trempe des grands mâles silencieux, Steve McQueen et Clint Eastwood. L'acteur canadien, qui est à l'origine de Drive, a fait appel à Nicolas Winding Refn, auteur de la trilogie Pusher et de Bronson, pour conduire d'une main de maître cette adaptation de la nouvelle de James Sallis. Le réalisateur danois, très cinéphile, connaît ses classiques signés Michael Mann, Peter Yates ou Martin Scorsese, les réinterprète avec classe et adrénaline. Le tout sur une sublime musique électro, composée entre autres par Cliff Martinez. Drive, film crépusculaire, électrique et romanesque, est traversé par des éclairs de violence, à l'exemple de la scène d'ascenseur entre un tueur, Irene et « Driver »."
Emmanuèle Frois"... il a aussi ses virulents détracteurs. Parmi eux, les mieux intentionnés ont parlé d’un exercice de style dont la flamboyance n’avait d
"... il a aussi ses virulents détracteurs. Parmi eux, les mieux intentionnés ont parlé d’un exercice de style dont la flamboyance n’avait d’égale que la prétention. Les autres d’une gigantesque imposture n’usant de sa forme clinquante que pour répéter des gestes de cinéma déjà et mieux vus. Pour tous, il ne semblait y avoir là qu’un symptôme de plus de cet affreux cinéma du vide et de l’esbroufe, de la vanité et de la pacotille.
Des reproches qu’on avait en réalité déjà pu lire en 1992 lorsque débarquait dans le paysage cinématographique mondial un ovni, une bombe : Reservoir Dogs.
Pas que les énergies des deux films soient semblables, au contraire (la bavardise contre le silence, la série 70’s contre le B movie 80’s, la surexcitation contre la neurasthénie…). Mais impossible à nier, les procédés déployés par Nicolas Winding Refn pour se sortir de l’ornière un peu grossière dans laquelle l’avaient coincé ses précédents films (la trilogie Pusher, Bronson, Valhalla Rising), et pour affirmer avec éclat son commentaire sur l’état du cinéma contemporain, sont les mêmes que ceux qu’inventait alors Tarantino.
Dès la première scène de Drive, rappelant le travelling circulaire de Reservoir Dogs dans une version plus sinueuse et sensuelle et dont le rythme langoureux sera immédiatement brisé par le générique et son hymne cool A Real Hero pour présenter Driver au ralenti, comme Little Green Bag annonçait la couleur des « héros » tarantiniens, la table des ressemblances est d’ailleurs mise et ne cessera de se remplir par la suite.
Les immenses profondeurs de champ; Echo Park choisi comme point d’ancrage plutôt que le centre plus glamour de Los Angeles; Ron Perlman en survêtement, chaîne en or qui brille et bouche à laver au savon noir, robuste réincarnation de Chris Penn; le temps dilaté à son maximum (la scène où Driver attend à l’extérieur du motel que son nouvel acolyte sorte), comme si un élastique se tendait, préparant les moments où une violence brute et sauvage explose brusquement; l’utilisation de trompe-l’œil (Driver qu’on nous présente comme un flic dès la deuxième scène); Albert Brooks, cruel et manipulateur, en bon nouveau Mr White; le style peu subtil qui se laisse admirer pour lui-même; la musique pensée comme un personnage supplémentaire; le fétichisme tape-à-l'œil de chaque seconde (le blouson en satin blanc rebrodé d’un scorpion doré qui évoque, au choix, la veste en serpent de Wild at Heart ou Kurt Russel dans un Carpenter, le lettrage du générique en néon rose faisant son clin d’œil au Rumble Fish de Coppola, les ralentis à n’en plus finir singeant Johnnie To et John Woo, la bataille toute en ombre portée rappelant celle qui ouvrait Crossfire de Dmytryk, mais encore True Romance, The Wrestler, Casino, le cinéma de Friedkin, Mann ou Peckinpah…)… (...) Reste pourtant une vraie différence (..)
Non, Nicolas Winding Refn n’est pas Guy Ritchie et assoit la personnalité de son film crâneur et sexy avec panache grâce à son personnage principal. Mystérieux Ryan Gosling, filmé comme un Steve McQueen de seconde zone, dont la moue mona lisienne, entre amusement et nonchalance, et le visage presque cireux laissent espérer tout et son contraire. Un personnage quasiment muet, énigmatique et rusé, taciturne et droopyesque, qui ose le sentimentalisme le plus rose (ce que Tarantino n’a jamais fait), il fallait y penser. Un personnage de « héros » dont pourtant chaque instant du film (la chanson thème notant « and you have proved to be a real human being and a real hero », l’enfant avec qui Driver discute pour savoir ce qu’est qu’un « good guy ») vient signifier la quasi-obsolescence.
Car nous sommes en 2012, et les héros de cinéma n’existent plus, ne peuvent plus exister. Les films les ont déjà examinés trop parfaitement, trop idéalement, trop minutieusement pour qu’aujourd’hui encore, on puisse y croire tout d’un bloc. Une impasse dont Tarantino avait déjà pris acte (...) C’est le même chemin qu’emprunte Winding Refn dans ce film maquillé comme un camion volé en refusant pourtant cette fois d’emplir à nouveau le contour de l’archétype, le laissant vide et ténébreux, uniquement réveillé par des accès insensés de violence sanglante et sourde.
Comme si la rage de se savoir arriver après les maîtres, ceux du grand film noir, ne pouvait être entièrement contenue dans un immobilisme de façade. Comme si elle ne pouvait être absorbée par l’unique mélange de mélancolie et de nostalgie qui fait en réalité la seule et unique, mais épaisse, matière du Driver. Comme si être un héros de cinéma n’était plus tout à fait possible et qu’on ne pouvait se résoudre à succomber à l’immense tristesse que cela implique…"
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