
Luc et Jean-Pierre Dardenne : "Les personnages d'abord, la morale ensuite"
VIDEO | 2017, 8'| Si la question morale est au coeur de La Fille inconnue, de Rosetta ou de L'Enfant, elle n'éme...
UniversCiné utilise des cookies afin de vous offrir une expérience utilisateur optimale.
En les acceptant vous nous permettez d’améliorer nos services, de mesurer notre audience, de personnaliser votre expérience et vous pourrez bénéficier des fonctionnalités relatives aux réseaux sociaux.
Vous pouvez personnaliser vos choix en cliquant sur « PERSONNALISER » et obtenir davantage d'informations en consultant notre politique de gestion des cookies.
This is a modal window.
Début de la fenêtre de dialogue. La touche d'échappement annulera et fermera la fenêtre.
Fin de la fenêtre de dialogue.
Sandra, aidée par son mari, n'a qu'un week-end pour aller voir ses collègues et les convaincre de renoncer à leur prime pour qu'elle puisse garder son travail.
Sandra, aidée par son mari, n'a qu'un week-end pour aller voir ses collègues et les convaincre de renoncer à leur prime pour qu'elle puisse garder son travail... Après leurs deux palmes d'or ("Rosetta" et "L'Enfant"), les frères Dardenne mettent en scène la lutte d'une femme sous forme d'un compte à rebours au suspense à la fois social et intime.
Le lecteur n'est pas installé ?
Pour votre information, la lecture en mode hors-ligne n'est pas compatible avec le système d'exploitation Linux
" Mille euros ? Selon vos moyens, cette somme, cette question, vous éventre ou ne vous fait pas plus d’effet que le prix d’une nouvelle pai
" Mille euros ? Selon vos moyens, cette somme, cette question, vous éventre ou ne vous fait pas plus d’effet que le prix d’une nouvelle paire d’escarpins. Mais dans ce dernier cas, vous êtes minoritaire. Il manque 1 000 euros à pratiquement tout le monde aujourd’hui : à la fin de la semaine, du mois, de l’année. Mille euros, pour une écrasante proportion de citoyens, même européens, mêmes belges, c’est énorme, vital, indispensable. C’est une des premières qualités de Deux Jours, une nuit que de pratiquer la vérité de ces prix-là. A Seraing, ville-monde de Luc et Jean-Pierre Dardenne, 1 000 euros, c’est le montant d’un devis pour la construction d’une pauvre terrasse attenante à un pavillon ouvrier. Mille euros, c’est le montant pour un an de la facture de gaz et d’électricité. Dès lors, quand les 1 000 euros deviennent une prime suspendue comme à un hameçon au-dessus du vivier d’une petite entreprise de Wallonie, la déflagration humaine est atomique (...)
Dans la réalité de l’Europe en crise, l’histoire, le plus souvent, s’arrêterait là, dans un cul-de-sac en forme de chômage très prolongé. La beauté du geste cinématographique des Dardenne consiste à exercer une sorte de droit de suite. Non, ils ne veulent pas en rester là. Non, la fameuse idéologie capitaliste du «on n’a pas le choix» ne passera pas par eux. Poursuivre, c’est avancer à marche forcée, à temps compté, pister Sandra tout un week-end, au fil d’un porte-à-porte où, VRP d’elle-même, elle doit «vendre» l’invendable : que ses collègues, un par un, renoncent à la prime pour qu’elle puisse conserver son boulot.
Pour incarner cette rebelle du compte à rebours, il fallait une actrice de combat dans un corps de commando. Il n’est vraiment pas exagéré de proclamer que Marion Cotillard est une Sandra exceptionnelle, en donation totale et permanente de tout ce qu’elle est, non seulement pour aider un film à petit budget avec son aura de superstar internationale, mais aussi et surtout, entre incarnation et sublimation, pour faire vivre une personne, lui faire gagner ses galons de personnage, la rendre à la fois singulière et proche.
Comme une petite Rosetta devenue grande, Sandra est l’amie de nos propres tourments, la compagne de nos désarrois et de nos espérances, publics ou privés, la résonance du film propageant son irradiation bien au-delà d’un fait divers social localisé (...)
Deux jours, une nuit ne montre pas du doigt, ne traite personne de salaud, il pousse même l’élégance jusqu’à ne juger personne et surtout pas le patron. Mais le face-à-face avec Cannes se fait sans sommation, et le film est une sorte d’astre Melancholia à lui tout seul : une météorite admirée aussi par ceux sur qui elle fonce (...) les Dardenne (...) entres les palmes d’or, grand prix, prix du scénario et d’interprétation, ce sont les cinéastes les plus récompensés de l’histoire de la compétition. Mais c’est bien là le tour de dingue qu’ils arrivent à renouveler et subjuguer. Dans ce dénuement, cette simplicité, cet atelier de vertus où se croisent et s’équilibrent les diagonales de l’humain, du social, de l’économique, du politique et du physiologique (craindre, trembler, pleurer, exulter), ils cisèlent un cinéma qui n’a rien à envier à la puissance mystificatrice d’un blockbuster. Sans les moindres effets spéciaux (...) Deux jours, une nuit prend aux tripes avec violence, gifle nos sensibilités cognitives et confère à Sandra le charisme et l’aura d’une Wonder Woman...
"Deux jours, une nuit, porté par une Marion Cotillard transformée, remarquablement dirigée et pleinement investie dans son rôle, est une ex
"Deux jours, une nuit, porté par une Marion Cotillard transformée, remarquablement dirigée et pleinement investie dans son rôle, est une expérience bouleversante à vivre. L’une des prouesses – non la moindre – de la comédienne tient dans sa capacité à faire passer, avec beaucoup de justesse, toute la complexité d’un état mêlant extrême fragilité intérieure, sentiment de révolte qui ne trouve pas à s’exprimer et profonde dignité face à ce qu’il lui est donné de traverser. (...)
Le cinéma des Dardenne, ancré dans le réel, sobre, économe de ses effets, fuyant toute facilité, atteint ici un degré rare de densité. (...)
Derrière cette trame inspirée par une Europe en crise, à travers les rencontres qui se succèdent, les cinéastes offrent une vertigineuse plongée au cœur de l’humain. Mains tendues, gêne, honte, regrets, excuses, refus agressifs… Un geste inattendu, une parole redonnent un peu d’espoir, mais l’abattement demeure : « Ils ont raison, j’suis rien du tout. »
Solidarité, générosité se brisent sur la dureté de la vie, les factures à payer. Habité de très beaux personnages, Deux jours, une nuit s’interroge aussi sur ce monde qui donne à chacun l’impression qu’il lui faut prendre la place d’un autre s’il veut travailler. On ne sort pas de ce film-là. On le garde en soi."
Nos offres d'abonnement
BASIQUE ETUDIANTS
1 | € |
le 1er mois(1) |
SANS ENGAGEMENT puis 4,99€ /mois
Sur présentation d'un justificatif(2)
BASIQUE
1 | € |
le 1er mois(1) |
SANS ENGAGEMENT puis 6,99€ /mois
PREMIUM
9 | ,99€ |
/mois |
SANS ENGAGEMENT
* A l'exception des films signalés
CINÉPHILE
15 | ,99€ |
/mois |
SANS ENGAGEMENT
*A l'exception des films signalés
BASIQUE ETUDIANTS
49 | ,99€ |
/an |
Sur présentation d'un justificatif(2)
BASIQUE
69 | ,99€ |
pour 1 an |
PREMIUM
99 | ,99€ |
pour 1 an |
* A l'exception des films signalés
CINÉPHILE
175 | ,99€ |
pour 1 an |
* A l'exception des films signalés
Vous devrez fournir un justificatif de scolarité (carte étudiante ou certificat, en .pdf ou .jpg).
UniversCiné se réserve le droit d'annuler l'abonnement sans possibilité de remboursement si la pièce
jointe envoyée n'est pas conforme.
Offre valable 12 mois à partir de la date de l'abonnement
_TITLE