
Cannes :
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Spécialiste de la filature, Harry Caul est engagé pour suivre deux personnes et enregistrer leur conversation... Palme d'or Festival de Cannes 1974
Spécialiste reconnu de la filature, Harry Caul est engagé pour suivre deux personnes dans un parc et enregistrer leur conversation. Une fois sa mission accomplie, Caul écoute la bande sonore. La banalité des propos le surprend. S'agirait-il d'un code secret ? Palme d'or au Festival de Cannes 1974
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" [Coppola] réussit à conjuguer hypersensibilité, cauchemar paranoïaque et élégance. Pas de pyrotechnie ravageuse, ni de grimaces : ju
" [Coppola] réussit à conjuguer hypersensibilité, cauchemar paranoïaque et élégance. Pas de pyrotechnie ravageuse, ni de grimaces : juste une bande-son incroyablement complexe et quelques cadrages inquiétants.
(...) Gene Hackman a réussi à faire de son personnage un paumé majuscule. Et (...) Coppola l'a parfaitement rendu sur l'écran. Ce qui fait que, bien au-delà du témoignage d'une époque marquée par l'affaire du Watergate, Conversation secrète est un chef-d'oeuvre du cinéma américain."
" Revoir aujourd’hui Conversation secrète, qui fut la première Palme d’or de Coppola, c’est mesurer tout ce que le cinéma américain a perdu
" Revoir aujourd’hui Conversation secrète, qui fut la première Palme d’or de Coppola, c’est mesurer tout ce que le cinéma américain a perdu depuis vingt-cinq ans. D’abord, un certain grain de lumière, une matière quasi tactile de l’image. Ensuite, une façon de ne pas craindre les durées et les silences, de laisser du temps au non-événementiel pour mieux pénétrer l’intériorité des personnages. Enfin, l’ambition de construire des œuvres denses, en phase avec la réalité contemporaine dans ses dimensions politique, existentielle, métaphysique.
Tourné à l’époque du Watergate, Conversation secrète est bien sûr un thriller sur la surveillance, la paranoïa et le pouvoir (...) C’est aussi un film sur la glaciation des rapports humains et la solitude urbaine. Coppola est ici à cheval sur deux idées du cinéma se nourrissant mutuellement : il ordonne un polar politique "à l’américaine" avec atmosphère tendue, suspens et violence, mais en retenant tous les acquis de la modernité européenne. En somme, Conversation secrète évoque autant Pakula ou Pollack qu’Antonioni, sonne autant le plein que le vide. A la fin, Harry Caul démolit méthodiquement son appartement, comme si l’exécutant falot devenait artiste contemporain : la scène fonctionne aussi bien sur le plan immédiat (recherche d’un hypothétique micro dissimulé) que d’un point de vue allégorique (la révolte et la destruction comme seules issues au statu quo esthétique ou politique). Cette alliance constante du fait et de l’idée, du concret et de l’abstrait fait tout le prix de ce très grand film. Modeste en apparence, Conversation secrète tient mieux la distance que les chefs-d’œuvre autoproclamés comme Apocalypse Now ou les recherches formalistes superficielles à la Rusty James."
" C'est tout de même une époque où Francis Ford Coppola avait de l'ambition et un sacré talent. La séquence d'ouverture, par exemple, où l'
" C'est tout de même une époque où Francis Ford Coppola avait de l'ambition et un sacré talent. La séquence d'ouverture, par exemple, où l'on voit insensiblement le couple être pris au piège, apparaît savamment et suavement mise en scène. Presque antonionien, par les idées sinon par le style, Conversation secrète est une réflexion passionnante sur l'apparence (comme l'est Blow up) et les pièges qu'elle recèle.
Mais c'est aussi, bien sûr, en un temps où le cinéma américain avait l'habitude de dénoncer ses tares — nous sommes en plein Watergate —, une plongée inquiétante dans la paranoïa d'un individu et d'une nation. Certes, les moyens techniques qui permettent au héros de s'infiltrer dans la vie des gens ont bien évolué depuis, mais, paradoxalement, le côté désuet des écoutes de Gene Hackman rend encore plus effrayant et dérisoire son professionnalisme, avec sa sécheresse, son refus des autres qui masquent si mal ses troubles et ses névroses. Cette formidable méditation sur l'aveuglement et la responsabilité, servie par une étonnante musique de David Shire, crée une angoisse diffuse."
La plupart des grands films que nous connaissons traitent directement de mise en scène. Non seulement ils doivent trouver leur forme nécess
La plupart des grands films que nous connaissons traitent directement de mise en scène. Non seulement ils doivent trouver leur forme nécessaire et singulière — sans quoi ils ne seraient que les produits les plus réussis d’un genre : un musical parmi d’autres, un western parmi d’autres — mais cette forme doit devenir en quelque sorte le sujet même du film. On ne comprendrait pas que l’œuvre ne s’interroge pas sur ses propres conditions d’existence (...)
The Conversation (...) n’est plus ce refuge des artifices qui, en abolissant le monde, permet du moins d’en retrouver et d’en goûter certains charmes perdus. C’est, au contraire, l’instrument sans appel qui permet de plonger au sein du réel, qui prétend en démasquer les secrets. Mais ce pouvoir ne l’innocente pas. Non seulement ses révélations sont sujettes à caution, mais elles participent directement d’une certaine répression. En s’infiltrant partout, en prétendant donner un sens (mais un sens forcément orienté, comme on dit !) à ce qui peut-être n’en a pas (ou du moins pas celui-là !), le cinéma tient son rôle parmi tous ces systèmes qui ont pour mission d’ordonner, d’éclairer, de contraindre le monde où nous vivons. Bref, de prévenir toutes les échappées par une incessante délation.
Mais le cinéma de Coppola est aussi celui qui permet de condamner une telle ambition. Par où il échappe à ce constat pessimiste (...) Passons sur les implications politiques immédiates d’un tel sujet. Elles sont évidentes. Lorsque Coppola conçut pour la première fois son sujet, nul ne parlait encore du Watergate. C’est chose faite (...)
The Conversation est un film angoissant et répétitif. Angoissant non pas comme un traditionnel film de suspense, où il y a lieu de tout redouter de l’avenir. Angoissant au contraire parce que c’est le présent qui se dérobe. Qui désigne sa menace sans toutefois la préciser. Et répétitif justement pour cette raison-là. Parce que le propre de ce film, une fois l’enregistrement de la conversation réalisé, c’est de revenir sans cesse sur ce moment et de ne plus le quitter.
Harry Caul écoute et réécoute cette bande — ou, plus précisément, le mixage qu’il effectue des différents enregistrements de cette conversation. Et lorsqu’il ne l’écoute pas, il n’arrête pas d’y songer. Les images de la place s’imposent comme une obsession.Ainsi s’approfondit la connaissance des deux personnages. Ou, plus exactement, se dégagent les différentes surfaces qui révèlent et masquent la véritable teneur de leur discussion. Sous l’apparente banalité des propos perce une certaine gravité des voix. Mais ce pathétique à son tour disparaît. Une anxiété plus forte vient troubler ces échanges. Bientôt — mais au bout de combien de temps (et de combien de visions du film) ? — le drame devient insupportable. Et pourtant, rien n’a jamais fait que se répéter.
Harry Caul, à mesure, se vide de toute substance. Toujours plus près du centre, du secret, du mystère, il devient de plus en plus absent, insaisissable, halluciné. Et le film ne se conclut pas sur une pirouette, sur un clin d’œil. Le drame éclate effectivement. Mais à contre-sens de tout ce que le héros avait prévu. Autrement dit, s’il lui avait été loisible de dépouiller ses enquêtes, ses enregistrements, de leurs différents écrans, ces mêmes écrans ne masquaient jamais qu’une sorte de vide central dans lequel il se dissout, il se perd sans recours (...)
Si (...) l'angoisse de Harry Caul est perçue ici de manière si forte, si troublante, c’est bien parce que Coppola la partage à son tour. Fût-ce à un degré moindre. N’est-elle pas en un sens celle de tout créateur ? L’angoisse de qui veut immobiliser le temps et en percer les mystères ? L’angoisse de qui découvre qu’il n’y a justement pas de secrets accessibles ? L’angoisse encore de celui qui ne peut éviter les problèmes moraux que pose son métier ?"
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