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Né le 2 janvier 1961 à Los Angeles, Todd Haynes se passionne dès son enfance pour les arts, ce qui le conduit à la peinture et à ses premiers films amateurs, au cours de son adolescence.
Après des études dans un lycée alternatif, il entre à l'Université Brown où il se spécialise en art et en sémiologie. Il s'intéresse aussi à la peinture et au théâtre, mais finit par opter pour le cinéma qui, à son point de vue, regroupe toutes les formes artistiques.Dans tous ses films, il utilise des formes familières de narration (y compris le documentaire) mais, en les fragmentant et en les juxtaposant, il pousse le spectateur à s'interroger sur leurs principes et leur modes de fonctionnement.
Son premier film, THE SUICIDE (1978, super 8, 23 minutes) explore les tourments de l'adolescence à travers un montage kaléidoscopique de différentes "voix" et de points de vue contradictoires.LETTER FROM A FRIEND (1982, super 8, 20 minutes) combine musique et images autobiographiques pour démontrer le caractère fragmentaire de la perception de soi.Dans SEX SHOP (1983, super 8, 20 minutes), il s'interroge librement sur la menace que représente pour l'homme la curiosité d'une femme pour la pornographie.
Sorti brillamment diplômé de l'Université de Brown, Haynes s'installe à New York où il réalise son premier film en 16 mm : ASSASSINS : A FILM CONCERNING RIMBAUD (1985, 43 minutes) explique par une fascination pour la déviance la passion du moment des Américains pour Rimbaud. Puis il réalise un coup de maître, SUPERSTAR : THE KAREN CARPENTER STORY (1987, 43 minutes). Le film, qui raconte le calvaire de la jeune chanteuse, morte à 32 ans d'anorexie nerveuse, est réalisé à l'aide de poupées de style Barbie et de décors miniatures. Les séquences dramatiques y alternent avec des interviews et des extraits de documentaires ou d'actualités. L'oeuvre remporte un immense succès dans le circuit art et essai. Très prisée par les critiques et certaines personnalités du cinéma comme John Waters, elle doit cependant être retirée de la circulation, la famille de Karen ayant interdit l'usage des chansons des Carpenters dans la bande-son. Superstar lui vaut une citation à l'Oscar du meilleur court métrage.Son premier long métrage, Poison rend hommage à Jean Genet et obtient le Grand Prix du Jury au Festival de Sundance en 1991. Retour au court, ensuite, avec Dottie Gets Spanked que le magazine The Village Voice interprète comme « La vision Pop’art de la banlieue des années 1950 ».La même année, Todd Haynes et ses amis de l'Université Brown, Christine Vachon et le chef-opérateur Barry Ellsworth, fondent Apparatus Productions, une organisation à but non-lucratif chargée de redistribuer aux réalisateurs débutants les subsides d’organismes officiels (comme le New York State Coucil of the Arts), tout en leur fournissant un soutien logistique en matière de production et de distribution.
"Notre choix, dit Haynes, se porte vers des réalisateurs marginaux qui n'auraient aucune chance d’obtenir une bourse et de voir aboutir leurs projets" Parmi les films produits grâce à Apparatus, on peut citer : AMERICAN LUNCH de Julian Dillon, CAUSE AND EFFECT de Susan Delson, MUDDY HANDS d'Evan Dunsky et HE WAS ONCE de Mary Hestand.L'expérience ainsi acquise permet à Haynes de réaliser son premier long métrage POISON, en recrutant une bonne partie de ses collaborateurs parmi les gens qu'il a rencontrés grâce à Apparatus. Le film, tourné en six semaines avec un budget de 255.000 dollars (dont 25.000 accordés par le National Edowment for the Arts) a obtenu le Grand Jury Prize au Sundance Film Festival de 1991, et le Premier Prix de la Presse Internationale au Festival de Locarno.
Mais c’est, sans doute, Loin du paradis, qui reçoit le plus d’éloges en 2002. Il marque les retrouvailles entre Todd Haynes et Julianne Moore, sublimée en « Desperate housewife » qui, trompée par son mari, provoque le scandale dans l’Amérique des années 1950 en se liant d’amitié pour son jardinier noir. C’est une pluie de récompenses qui s’abat sur ce mélodrame flamboyant et ses interprètes : « Meilleur film de l’année » pour le « New York Film Critics Circle » et le « Chicago Film Critics Association », quatre nominations aux Golden Globes (dont Meilleur réalisateur et Meilleure actrice) et quatre nominations aux Oscar (dont Meilleur scénario et Meilleure actrice).
Le grand public ne le découvre pourtant véritablement qu'en 2015 où la romance lesbienne Carol, récompensée au Festival de Cannes par le prix de la meilleure actrice (Rooney Mara), obtient un large succès.
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