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Claude Lanzmann n'est pas un cinéaste à temps plein. On peut même dire que le cinéma n'est pour lui qu'un à-côté, une façon supplémentaire d'exprimer les combats qui furent les siens au cours d'une longue vie d'engagement, de la Résistance à la revue Les Temps modernes, qu'il dirige depuis 1986. Philosophe, écrivain, scénariste (Élise ou la vraie vie, Michel Drach, 1970), intellectuel écouté, réalisateur : ses activités sont multiples. Les cinq documentaires qu'il a tournés depuis 1972, sont tous consacrés à l'histoire juive, tant au présent, à travers une interrogation sur Israël (Pourquoi Israël, 1972 ; Tsahal, 1994) qu'au passé (Shoah, 1985 ; Sobibor, 14 octobre 1943, 16 heures, 2001).
Shoah, extraordinaire panorama sur la "solution finale" racontée par quelques rescapés et témoins ou participants, représente une date dans l'histoire du cinéma documentaire, et pas seulement parce qu'il était, à l'époque, le plus long jamais réalisé - 9h30 -, mais par sa radicalité : refusant tout pathos, ne faisant appel à aucun document extérieur, méthodique et austère, le film demeure une expérience-limite, inoubliable. Cette même radicalité a conduit depuis Claude Lanzmann à juger parfois de façon peu amène d'autres films réalisés sur ce même sujet de l'extermination, comme s'il n'était plus possible d'ajouter une pierre à l'édifice mémoriel – ce qu'il a pourtant lui-même fait avec Sobibor, complément à Shoah, sur la révolte des détenus de ce camp polonais. Son œuvre est atypique, n'appartenant à aucun des courants du cinéma documentaire, et indispensable.
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